Le Parlement européen va discuter d’une disposition visant à alléger le « devoir de vigilance » des entreprises au nom de la « simplification ». Actuellement la législation, pas très intrusive et facilement contournable, demande aux patrons de vérifier si les droits des travailleurs, de l’environnement et les dispositions sociales sont respectés par eux-mêmes et leurs sous-traitants, à toutes les étapes du processus de production. La nouvelle mouture – soutenue par la droite, l’extrême droite et quelques députés centristes et socialistes – si elle est adoptée, ne s’appliquerait qu’aux entreprises de plus de 5 000 employés avec un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros, ce qui concernerait seulement 997 entreprises européennes sur… 23 millions. En outre, « le devoir de vigilance » serait limité au premier sous-traitant de la chaîne, réduisant considérablement son étendue. Les grands patrons peuvent dormir tranquilles, Bruxelles ne viendra pas leur chercher des poux dans la tête pour la surexploitation de travailleurs sans droit par leurs sous-traitants.