Cinq ans après l’interpellation très violente du producteur de musique martiniquais Michel Zecler, la défenseure des droits, Claire Hédon, réclame que les policiers mis en cause passent enfin devant un conseil de discipline pour des manquements déontologiques graves, dont la tenue de propos racistes. L’arrestation et le tabassage de Zecler avaient été enregistrés par une caméra de surveillance. L’affaire avait fait grand bruit à l’époque et Macron s’était fendu d’une déclaration dénonçant « une agression inacceptable », avait réclamé une police « exemplaire » et demandé des sanctions claires. Cause toujours. Les juges d’instruction ont bien ordonné en juin dernier le renvoi devant une cour criminelle de trois des quatre policiers (le quatrième sera jugé en correctionnelle) mais la circonstance aggravante de racisme a été écartée, en dépit de quatre témoignages concordants. Mais les flics tabasseurs n’ont toujours pas été sanctionnés malgré le rapport accablant de l’IGPN, la police des polices, publié en juillet 2021, qui demandait au préfet de police de Paris de les faire passer en conseil de discipline. Peine perdue. Les policiers impliqués n’ont pas été inquiétés par leur hiérarchie qui ne semble guère s’ émouvoir du comportement de voyous de ses troupes.