Les vendeurs d’essence, tout suintants du fric qu’ils accumulent depuis des années, ont repoussé d’un revers de main l’idée de vendre le carburant à perte, c’est-à-dire sans faire de bénéfice dessus. C’était la dernière supplication d’un gouvernement qui combat l’inflation en implorant les grands capitalistes de rogner sur leurs marges…
Pouyanné, PDG de TotalEnergies, 20 milliards de dollars de profits en 2022 (un record dans l’histoire de la société), expliquait mardi avec arrogance : « Vous vendez souvent à perte, vous, des produits ? » En réalité, on ne vend pas grand-chose, si ce n’est notre force de travail en échange d’un salaire. Et vu nos difficultés à boucler les fins de mois, il faut croire que les patrons nous paient bien en-dessous de notre valeur !
Les chefs de la grande distribution ont pris la roue de Pouyanné. Pas question pour Carrefour, 1,2 milliard d’euros de profits en 2022, Intermarché, Leclerc, Système U et les autres de ne pas faire de l’argent sur les carburants. Ils ont même montré les dents : s’ils perdent sur l’essence, ils se rattraperont sur autre chose, et augmenteront le prix des pâtes ! À la limite, ils promettent des promotions éphémères, à prix coûtant. Un plein à peine moins cher une fois de temps en temps, ça vous dit ?
L’inflation profite aux grands patrons. La moitié de la hausse des prix s’explique par le gonflement de leurs bénéfices. Il y a urgence à tout leur reprendre, pour pouvoir vivre et non plus survivre.
Bastien Thomas