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Brèves

L’actualité en bref

C’est le mois prochain, du 11 au 22 novembre, que va se tenir dans la capitale, Bakou, la prochaine conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 29). Un choix qui s’imposait dans la mesure où le pays est un des champions de l’industrie pétrogazière qui représente environ la moitié de son PIB. Outre sa pollution tous azimuts, l’Azerbaïdjan est tenu d’une main de fer par un dictateur féroce, Ilham Aliyez, qui, ces derniers mois, a muselé et mis en prison tous les opposants qui pointaient du doigt le bilan carbone catastrophique du pays. Une répression dénoncée par des ONG comme Human Rights Watch et Freedom Now. Sûr qu’avec Aliyez et ses semblables, le climat est mal barré.

Faute de moyens, la gendarmerie nationale ne paie plus ses loyers à des municipalités qui hébergent des brigades de pandores. C’est le cas dans les Pyrénées-Orientales, dans l’Yonne ou encore en Indre-et-Loire et dans d’autres départements. Et les protestations et réclamations des élus sont restées jusqu’à présent lettre morte. France Bleu Roussillon a cité l’exemple de la municipalité de Cabestany, près de Perpignan, où la gendarmerie a une ardoise de 236 388 euros de retards de loyers. Ne reste plus qu’à espérer que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ne tolérera pas plus longtemps que ces mauvais locataires continuent d’occuper leurs logements sans bourse délier et les traite avec la même rigueur que des locataires lambda. Pas de laxisme pour les mauvais payeurs !

Les professionnels des centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) et des bureaux d’aide psychologique universitaires de la Croix-Rouge se sont mis en grève pour dénoncer leurs conditions de travail et de salaires, mais aussi le management de leur direction dans un contexte financier difficile. Sont notamment concernées par le mouvement les équipes du Bureau d’aide psychologique universitaire Luxembourg (Paris 5), du CMPP la Passerelle (Paris), du CMPP Alfred-Binet de Meudon (Hauts-de-Seine) et du CMPP Tony-Lainé d’Athis-Mons (Essonne). Dans ces centres, les salariés proposent, sous le contrôle de médecins, des consultations, des soins ambulatoires, une aide psychologique, etc. Comme l’explique Marc Gutierrez, délégué syndical CGT et représentant du personnel : « Depuis des années, nous constatons une dégradation des conditions de travail qui impacte les travailleurs, les patients et la qualité des soins ! La direction enlève aux salariés des moyens de faire correctement leur travail. » D’où la grève.

Des policiers ont tenté de déloger des manifestants qui bloquaient le rond-point de Mahault, au Lamentin, à une dizaine de kilomètres de Fort-de-France, dans le cadre du mouvement contre la vie chère lancé il y a plus d’un mois par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens. Pour en venir à bout, la préfecture a fait intervenir la CRS 8, spécialisée dans la répression urbaine et dont l’arrivée sur l’île avait provoqué quelques remous. Cinq personnes ont été interpellées et au moins quatre blessées. Mais malgré la répression, le mouvement continue.

Le tribunal correctionnel de Lille a déclaré une ancienne directrice et une infirmière d’une crèche coupables de violences sur des bébés. Elles ont été condamnées à dix mois de prison avec sursis et se voient interdire d’exercer pendant trois et cinq ans. Les deux femmes travaillaient à la crèche People & Baby de Villeneuve-d’Ascq, dans la banlieue lilloise. Ce procès a mis encore une fois mis en évidence les conditions honteuses de travail du personnel et d’accueil des enfants dans des crèches qui dépendent de grands groupes privés et dont le seul objectif est de faire du fric sur le dos de leur personnel, des familles qui leur confient leurs bébés, de la Caisse d’allocations familiales, etc. Des abus dénoncés récemment par le journaliste Victor Castanet dans son livre, Les Ogres.

La guerre menée par Israël depuis un an a fait près de 42 000 morts, des centaines de milliers de blessés et nombre de disparus. Mais, de plus, les conditions sanitaires se sont détériorées et les maladies de peau, les infections respiratoires ou encore les épidémies de poliomyélite et d’hépatite A font des ravages. L’OMS a dénombré dans son dernier bilan 96 417 cas de gale et de poux parmi la population gazaouie, 9 274 personnes infectées par la varicelle et 10 038 par l’impétigo, une infection bactérienne de la peau. Ces contaminations s’expliquent par le manque d’eau potable et la pollution de la Méditerranée orientale dans laquelle se lave la population. Et le blocus qu’imposent les Israéliens sur les livraisons d’eau, de nourriture et de médicaments ne fait qu’aggraver les choses. Ce qui fait dire à Michael Fakhri, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, qu’à « Gaza, la malnutrition, la famine et la maladie tuent plus de personnes que les bombes et les balles. » Ce qui n’empêche pas Macron d’avoir réaffirmé à Netanyahou ces jours-ci son « soutien indéfectible » à l’État hébreu.

Sans surprise le président sortant, Kaïs Saïed a remporté l’élection présidentielle avec plus de 89 % des voix. Il a écrasé le deuxième candidat, Ayachi Zammel, un industriel libéral qui n’a obtenu que 6,9 % des voix mais a fait campagne… depuis sa prison. Quant au troisième, un député de la gauche pan-arabe Zouhair Maghzaoui, il s’est adjugé 3,9 % des suffrages. Résultat sans surprise puisque Saïed avait envoyé en prison une bonne partie de ses opposants et avait fait invalider les candidatures d’une douzaine d’autres candidats grâce à une commission électorale à sa botte. Le peuple tunisien n’a guère été dupe de l’opération puisque la participation électorale s’est établie à 27,7 % contre 45 % il y a cinq ans. Quant à la jeunesse, elle a massivement déserté les urnes : seuls 6 % des 18-35 ans se sont déplacés pour aller voter. Cela dit, le pays qui a chassé le dictateur Ben Ali en 2011 et fut le berceau des Printemps arabes n’a pas dit son dernier mot.

Près de 1 000 personnes (exactement 973) ont traversé la Manche samedi dernier pour rejoindre le Royaume-Uni sur des canots de fortune. Ce qui constitue un nouveau record. Depuis le début de l’année, plus de 26 000 personnes ont réussi à gagner les côtes anglaises, souvent au péril de leur vie. Face à ce flux qui enfle, Paris et Londres se contentent de répondre en affirmant s’en prendre aux passeurs et en projetant de s’attaquer à « l’immigration illégale » en multipliant le nombre expulsions. Quant à accueillir dignement ces hommes, ces femmes et ces enfants, cela n’est pas à l’ordre du jour ni du gouvernement de Starmer, ni de celui de Barnier.

Le magazine Infrarouge, diffuse ce soir sur France 2 un documentaire intitulé « Les raisins du Reich » qui déconstruit le mythe selon lequel l’Allemagne nazie a pillé les producteurs et les négociants de vin sous l’Occupation. Bien au contraire, une large partie du secteur collabora avec l’occupant, ce qui lui rapporta de coquets profits. Ce n’est qu’après guerre que se forgea le mythe des bouteilles de grand cru cachées à l’ennemi qui n’auraient fait leur réapparition qu’après son départ. En fait, la ligne de démarcation de juin 1940 englobait dans la zone occupée les grands vignobles, du Bordelais à la Champagne, en passant par le Val-de-Loire et la Bourgogne. Ce marché représentait une manne financière importante pour le Reich. En outre, les sentiments antisémites avaient droit de cité chez les pinardiers ce qui facilitait les rapprochements. Un exemple parmi d’autres : dans la ville de Beaune, en Bourgogne, le maire de la ville offrit, en 1943, une parcelle du vignoble au maréchal Pétain. L’acte de propriété précise que pour pouvoir recevoir cette vigne, une enquête avait été effectuée pour savoir si Pétain « n’avait pas d’ascendants juifs ». Mais les grandes maisons de négoce ont toujours été très discrètes sur ce pan peu glorieux de leur histoire.

Les raisins du Reich, France 2, 22 heures 50, mardi 8 octobre 2024