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Brèves

L’actualité en bref

Un policier a été mis en examen pour avoir mortellement frappé à coups de poings un Palestinien de 48 ans, Tamer Miskir, lors de son interpellation après une rixe en août 2023 près de la gare de l’Est, à Paris. C’est lors du transport de la victime vers le commissariat que le policier lui a asséné de violents coups au visage alors qu’il était menotté. Tombé dans le coma, il est mort des suites de ses blessures une semaine après son interpellation. Comme toujours dans ces cas-là le policier affirme qu’il était en état de légitime défense alors qu’une de ses collègues maintient que Miskir se serait blessé lui-même en se cognant à la porte de la voiture. Des explications récurrentes chaque fois que la police tue.

Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), 3,2 millions d’enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aigüe dans ce pays ravagé par un conflit qui oppose deux chefs de guerre rivaux. Le faible accès aux soins médicaux et à l’eau potable, le manque d’hygiène, les pratiques alimentaires inappropriées ainsi que l’insécurité alimentaire représentent les principales causes structurelles de la malnutrition aigüe. La famine a déjà frappé cinq régions soudanaises et dix-sept autres régions de l’ouest et du centre sont également menacées. Depuis vingt mois l’armée affronte les paramilitaires des Forces de soutien rapide, une guerre qui a provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes et déplacé 12 millions d’autres. Et les deux camps utilisent la famine comme arme de guerre. Quant aux pays de la région (Égypte, Iran, Émirats arabes unis, Éthiopie, Libye, République centre africaine, etc.), tout comme les grandes puissances (Russie, États-Unis), ils soutiennent l’un ou l’autre camp sans se soucier du sort de la population.

Encore un ministre du gouvernement Bayrou qui trimballe des casseroles judiciaires. Philippe Tabarot, le ministre des Transports, est soupçonné de « prise illégale d’intérêts » et « détournement de fonds publics » et de « recel ». Le parquet national financier (PNF) a ouvert une enquête préliminaire à la suite d’un signalement de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique visant le cumul très lucratif des emplois occupés simultanément par Tabarot dans plusieurs structures du département des Alpes-Maritimes dont il était sénateur Les Républicains. Et qui lui ont rapporté de substantiels revenus. Un peu trop substantiels selon les enquêteurs. Bien entendu, Tabarot dit tout ignorer de ce qu’on lui reproche et met en avant son dévouement sans limite en faveur du bien public. Grandiose…

Des tags et inscriptions injurieuses visant le maire écologiste de la ville, Grégory Doucet, ont été apposés sur un bâtiment du quartier de Gerland, dans le 7e arrondissement, qui doit ouvrir ses portes dans les prochaines semaines et accueillir des mineurs isolés étrangers. À travers le maire, ce sont ces derniers qui sont visés. Ces inscriptions affirment notamment : « Chez toi Doucet, les clandos », « Doucet au moindre problème ta vie tu risqueras ». Le bâtiment avait déjà été visé il y a une semaine par des actes de malveillance avec des vitres brisées. C’est d’ailleurs sur les palissades recouvrant les fenêtres abîmées qu’ont été apposés les graffitis injurieux. Alors que dans le pays des centaines de mineurs étrangers isolés vivent dans la rue ou dans des abris précaires et que le plan Grand Froid a été déclenché, prendre pour cible une des rares initiatives en leur faveur ne peut être l’œuvre que de crétins racistes, probablement manipulés par l’extrême droite.

C’est sur LCI que Darmanin a fait étalage de sa dernière initiative géniale : enfermer ensemble les cent plus gros narco-trafiquants dans une prison ultra-sécurisée qui, pour la circonstance, sera vidée de tous les autres détenus. Là ils ne pourront plus poursuivre leurs activités criminelles depuis les cellules. Parole de ministre de la Justice. On n’a plus qu’à le croire. Mais où trouver une telle prison d’ici l’été 2025 comme il le promet ? Là-dessus pas d’explication. C’est dommage, car son plan nécessitera le transfert de plusieurs centaines de détenus vers d’autres établissements pénitentiaires… qui sont déjà surchargés. Selon les chiffres de son propre ministère, au 1er décembre 2024, 80 792 personnes étaient détenues dans le pays, pour 62 404 places. Une des plus fortes surpopulations carcérales en Europe. Et les barons de la drogue à l’isolement seront très vite remplacés par d’autres qui continueront le trafic. Car la répression la plus dure est impuissante à endiguer le trafic de drogue qui a des causes sociales profondes, Darmanin le sait parfaitement mais l’important est de faire parler de lui.

Avec l’épidémie de grippe qui sévit en France, 87 hôpitaux ont déclenché des plans blancs permettant de déprogrammer certaines opérations et de rappeler des agents en congé. Les hôpitaux, déjà sous tension en raison du manque de personnel, de lits et de moyens, peinent à absorber l’afflux de patients. La réduction constante des moyens est le résultat d’années de politiques d’austérité menée par les gouvernements successifs, de droite comme de gauche. Ces politiques conduisent le système hospitalier à se gripper à la première épidémie venue. Le remède serait d’investir massivement dans des moyens humains et matériels.

Samedi dernier à Paris, le collectif Karaib Rassemblement a organisé une marche aux flambeaux pour soutenir le mouvement contre la « profitation » qui continue en Martinique. Des centaines de manifestants ont défilé pour dénoncer les prix exorbitants sur les biens de consommation imposés par le système colonialiste toujours en place. Pour casser le mouvement, l’État français a proposé un protocole d’accord bidon que n’a pas signé le RPPRAC, le collectif qui mène le mouvement sur place. Son leader a été emprisonné pour des motifs tout aussi bidons. Une nouvelle manifestation est appelée dimanche 19 janvier à 14 heures place de la République pour montrer notre solidarité.

Nuisibles, toilettes HS, pannes à répétition… Les rames des trains Ouigo sont dans un état lamentable car la direction de la SNCF cherche à rentabiliser au maximum sa filiale lowcost en faisant circuler le plus possible les rames, tout en réduisant les opérations de maintenance et de nettoyage. Les usagers en paient le prix fort mais aussi les cheminots qui se sont mobilisés le weekend dernier pour dénoncer ces conditions dégueulasses et dangereuses.

Bolloré, actionnaire principal de Vivendi, géant des médias, a décidé de découper le groupe en trois parties et faire ainsi une opération juteuse pour tous les actionnaires : près de 6 milliards d’euros vont échapper à l’impôt. Avec cette « scission partielle », les distributions d’actions sont en effet considérées comme des « remboursements d’apports » et non comme des profits imposables. Bolloré lui-même économisera 535 millions d’euros d’impôts. Pas étonnant que les caisses de l’État soient vides. Ce sera à nous de payer la facture…