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Palestine

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies a signalé un nombre record d’attaques perpétrées par des colons israéliens contre des Palestiniens en Cisjordanie. En octobre 2025, 264 attaques ont été recensées, ce qui constitue le bilan mensuel le plus élevé depuis deux décennies. L’an dernier, 1 860 incidents de violence avaient été dénombrés, soit une moyenne de quatre par jour. Ces attaques ont causé plus d’un millier de morts, près de 10 000 blessés et d’importants dégâts matériels, notamment des destructions de maisons, de bâtiments agricoles, de puits, de saccages de récoltes, etc. Les auteurs de ces méfaits ne sont généralement pas inquiétés et souvent l’armée leur prête main-forte. Ces violences se veulent le prélude à l’annexion pure et simple de ce territoire palestinien par l’État sioniste que Netanyahou défend ouvertement dans le silence complice des États du reste du monde.

À l’incitation du président Recep Tayyip Erdoğan, le parquet général d’Istanbul a lancé des mandats d’arrêt contre 37 dirigeants israéliens dont Benyamin Netanyahou, les ministres Israël Katz et Itamar Ben-Gvir, le chef d’état-major, Eyal Zamir, etc. Ils sont accusés de « génocide et de crimes contre l’humanité perpétrés de manière systématique par l’État israélien à Gaza ». Mais l’action et l’indignation de la justice turque paraîtraient plus crédibles et dignes de considération si, depuis des années, les magistrats turcs n’avaient pas laissé les mains libres à Erdoğan pour commettre des exactions sans nombre contre le peuple kurde (40 000 morts), qui représente 20 % de la population de son pays. En outre le système judiciaire est depuis longtemps utilisé par Erdoğan pour réduire au silence ses rivaux politiques, poursuivre et emprisonner des journalistes, des juges et des maires, comme celui d’Istanbul, Ekrem İmamoğlu, en prison depuis mars. En outre il a destitué nombre de maires kurdes pour les remplacer par des administrateurs à sa solde. Dans un communiqué, le Hamas a salué la décision du parquet général stambouliote. C’est bien le seul…

Le ministre israélien de la Diaspora et de la lutte contre l’antisémitisme, Amichaï Chikli, a fustigé le candidat de la gauche démocrate, Zohran Mamdani, élu la veille maire de New York. Il l’a qualifié de « soutien du Hamas » et a ajouté que les positions de Mamdani « n’étaient pas très éloignées de celles des fanatiques jihadistes ». Il a ensuite appelé « les Juifs de New York à envisager sérieusement de faire de la Terre d’Israël leur nouveau foyer ». La victoire électorale de Mamdani est intervenue malgré des attaques visant ses projets sociaux (transport, logements, vie chère, crèches…) et son soutien aux Palestiniens. Cela a conduit Trump à intervenir à la dernière minute dans la campagne électorale, le qualifiant de « haineux » envers les Juifs, alors même qu’il a multiplié les déclarations contre l’antisémitisme. Ces attaques calomnieuses n’ont pas empêché le tiers des électeurs juifs new-yorkais, essentiellement des jeunes, de voter Mamdani.

Alors que des avions de chasse israéliens bombardaient la région de de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, le ministère de la Santé local a indiqué avoir enregistré les décès de quatre Palestiniens supplémentaires ces dernières 24 heures. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 10 octobre 2025, les attaques israéliennes ont fait au moins 240 morts et 607 blessés dans la population gazaouie. En fait l’occupant sioniste ignore le cessez-le-feu quand cela l’arrange et continue à tuer, majoritairement des civils. Le massacre se poursuit…

L’armée israélienne a de nouveau pilonné pendant douze heures le territoire palestinien, dont l’hôpital Nasser de Khan Younès, faisant 104 morts dont 46 enfants. Ce qui n’a pas empêché le porte-parole du quai d’Orsay de reprendre intégralement la propagande israélienne en affirmant que ces attaques ont repris « après des attaques du Hamas et sa lenteur dans la restitution des dépouilles des otages ». De son côté, Donald Trump a assuré que « rien ne compromettrait l’accord de cessez-le-feu » et l’Union européenne a appelé toutes les parties « à la modération » sans un mot pour condamner ce nouveau massacre. Tous complices des génocidaires.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a affirmé qu’Israël aurait un droit de veto sur les membres de la force internationale en charge de sécuriser la bande de Gaza après la guerre. Seuls des pays « non hostiles » à l’État sioniste pourront envoyer des contingents. D’ores et déjà il a interdit à la Turquie d’y participer tout comme il a fait barrage à l’entrée dans le territoire palestinien de travailleurs humanitaires turcs. Vu le nombre d’États qui ont pris leur distance avec Israël du fait du génocide des Gazaouis, il est probable que les « non hostiles » à l’État sioniste se compteront sur les doigts de la main. Aucune importance, Jérusalem ayant d’ores et déjà fait savoir que ses troupes étaient prêtes à reprendre l’offensive au moindre prétexte. La paix trumpiste dans toute sa splendeur.