NPA Révolutionnaires

Nos vies valent plus que leurs profits
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Palestine

Un rapport du gouvernement, que Mediapart publie en exclusivité, révèle que la France a livré 30 millions d’euros d’armes à Israël en 2023. Le gouvernement refuse toujours de dire si certaines livraisons ont eu lieu après le début de la guerre à Gaza. Déjà en avril dernier, onze ONG avaient attaqué l’État devant le tribunal administratif en déposant trois référés. Elles réclamaient une suspension immédiate des licences d’exportations d’armement vers l’État hébreu, en raison du risque d’utilisation contre les civils à Gaza. Depuis lors c’est silence radio du côté gouvernemental qui n’a rien fait pour stopper ces livraisons et s’est donc rendu complice du massacre des Gazaouis.

Interrogé, lors d’une conférence de presse, par un journaliste qui lui demandait si, à son avis, Benyamin Netanyahou, faisait assez d’effort pour parvenir à un accord sur la libération des otages, le président Joe Biden a répondu laconiquement « non ». Ce qui a été interprété par une partie des médias comme un signe que Washington faisait monter la pression sur le Premier ministre israélien pour qu’il parvienne à un accord avec le Hamas. C’est prendre ses désirs pour la réalité. Si Biden voulait que Netanyahou cède, il lui suffirait d’arrêter du jour au lendemain les livraisons massives d’armes à l’état sioniste sans lesquelles la poursuite de la guerre de Gaza sera impossible. Mais pas question pour l’impérialisme américain d’affaiblir, même un peu, son principal allié au Moyen-Orient. Il préfère le titiller à l’aide de petites phrases sans conséquence…

La centrale syndicale, la Histadrout, surtout implantée dans le secteur public, avait lancé lundi une grève générale pour dénoncer « l’abandon des otages » par le gouvernement. Bien qu’un tribunal ait déclaré la grève « politique » et « illégale » et que les bureaucrates syndicaux l’aient arrêtée à la mi-journée, des centaines de milliers de travailleurs ont suivi le mouvement, rejoint par des associations pacifistes et l’Association médicale israélienne. La veille, des manifestations massives avaient déjà eu lieu à Tel Aviv, à Jérusalem et dans nombre d’autres villes suite à l’annonce de la mort de six nouveaux otages à Gaza. Nombre de manifestants – ainsi que les familles des otages – reprochent à Netanyahou de les avoir abandonnés et de refuser tout accord de cessez-le-feu avec le Hamas pour des raisons purement politiciennes, notamment la survie de son gouvernement et la crainte, s’il perd le pouvoir, de se retrouver devant les tribunaux et de devoir répondre devant la justice de délits multiples allant d’enrichissement illégal et de corruption à faux et usage de faux. Le fait qu’une fraction croissante de la population israélienne s’oppose à la guerre est un fait positif, même si seule une minorité des pacifistes fait le lien entre les massacres de Gaza et la politique d’apartheid et d’oppression des Palestiniens menée par l’État sioniste depuis des décennies.

Dans ce territoire palestinien la polio avait été éradiquée il y a 25 ans. Elle vient de faire sa réapparition. Un premier cas a été récemment confirmé chez un enfant de dix mois. « Des équipes du ministère de la Santé, de l’Unrwa (l’agence de l’ONU pour les réfugiés) et des ONG ont débuté samedi la campagne de vaccination contre la polio », a déclaré le docteur Moussa Abed, directeur des premiers soins au sein du ministère local de la Santé. L’ONU a envoyé 1,2 million de doses du vaccin anti-polio. Le développement de la maladie est lié aux conditions de vie et d’hygiène effroyables dans lesquelles vit la population gazaouie qui s’ajoutent aux massacres perpétrés par l’armée israélienne. Le dernier bilan fait état de 40 691 morts, 94 060 blessés et des milliers de disparus.

Haïm Korsia, le patron du judaïsme français, a accordé une interview à BFM TV dans laquelle il s’aligne complètement sur Netanyahou et le gouvernement israélien. Il se livre à une apologie des massacres à Gaza en affirmant que « tout le monde serait content qu’Israël finisse le boulot » et d’ajouter : « Je n’ai absolument pas à rougir de ce qu’Israël fait » puis, plus loin : « Je ne suis jamais mal à l’aise avec une politique qui consiste à défendre ses ressortissants. » La démarche de Korsia, grand rabbin de France et un des membres les plus en vue de la communauté juive, consiste en fait à laisser entendre que tous les Juifs (auxquels il ne demande pas leur avis) sont solidaires du génocide des Gazouis. Une attitude déplorable qui ne peut que contribuer au développement des sentiments et des actes antisémites qui se sont multipliés ces derniers mois.

Le site de Mediapart vient de publier un appel, signé dans un premier temps par plus de 70 personnalités d’origine juive de France, d’Israël, de Belgique, d’Espagne, des Pays-Bas, de Suède, d’Allemagne, etc. appelant à la solidarité avec les Palestiniens et au jugement des criminels de guerre et de leurs complices. Cet appel dit notamment :
« Depuis plus de dix mois, tous les jours à Gaza, des vieillards, des femmes, des enfants, des hommes sont sciemment visés et tués. L’occupant attaque les écoles, les hôpitaux, les campements de réfugiés. Il s’acharne sur les médecins, les journalistes, les athlètes. Il organise la famine. L’occupant torture les prisonniers comme l’a démontré le rapport de B’Tselem… Le monde sait et les dirigeants se taisent… Pire, ils continuent de fournir armes et munitions aux génocidaires… Nous, Juives et Juifs, parce que le crime se commet en notre nom, parce que nous refusons d’être complices de ce crime atroce, parce que nous refusons que l’antisémitisme (qui est notre histoire intime) soit utilisé pour justifier l’horreur. Nous appelons à la solidarité concrète avec la population de Gaza martyrisée, nous appelons à exiger le cessez-le-feu et l’arrêt de cette tuerie, nous appelons tous les pays à sanctionner l’État d’Israël, nous appelons au jugement des criminels de guerre et de leurs complices. »

L’ONU, l’OMS et l’Unicef appellent à des pauses humanitaires de sept jours dans la bande de Gaza. En effet, un cas de poliomyélite, maladie mortelle extrêmement contagieuse, a déjà été détecté et ces institutions internationales disent souhaiter pouvoir vacciner 640 000 enfants. L’enfer pour les Gazaouis continue et on compte déjà plus de 40 000 morts. Mais le boucher Netanyahou, habitué des crimes contre l’humanité, n’est pas à quelques milliers de morts près et ce ne sont pas quelques paroles de supplication venant de l’ONU qui le feront changer de politique.