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Palestine

En visite à Washington le chef du gouvernement israélien s’est adressé au Congrès et a rencontré Joe Biden, Kamala Harris et Donald Trump. Partout le même discours : Israël est le meilleur atout de l’impérialisme américain au Moyen Orient et doit être soutenu sans état d’âme, malgré les  massacres de Gaza, les expropriations en Cisjordanie ou l’expulsion de la population arabe de Jérusalem-Est. Message reçu à 100 % par ses interlocuteurs tant démocrates que républicains. Mais sa visite a donné lieu à plusieurs manifestations de soutien aux Palestiniens. Dans l’hémicycle, l’élue démocrate Rashida Tlaib portait un keffieh et une petite pancarte avec écrit noir sur blanc « coupable de génocide » et six personnes ont par ailleurs été arrêtées après avoir « perturbé » le discours. Des employés du Congrès ont de leur côté fait grève pour appeler à un cessez-le-feu à Gaza. Devant le Capitole, à la fin d’un rassemblement de protestation, un groupe de manifestants a mis le feu à une marionnette géante à l’effigie du dirigeant israélien ainsi qu’à des drapeaux américains. Action aussi du Mouvement de la jeunesse palestinienne dont les militants sont parvenus à infester d’insectes l’hôtel Watergate où logeait la délégation israélienne. Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, on peut apercevoir un drapeau israélien dans la salle remplie de vers de farine et d’asticots, ainsi qu’un couloir où se baladent de nombreux criquets. Une façon symbolique d’affirmer que Netanyahou est parfaitement à sa place parmi la vermine.

La continuation de la sale guerre de Gaza – qui a déjà fait près de 40 000 morts parmi les Gazaouis – a aussi des conséquences économiques en Israël même. D’après les informations publiées par le quotidien Maariv, depuis le 7 octobre, près de 46 000 entreprises ont mis la clé sous la porte, et, selon les prévisions, ce nombre pourrait grimper jusqu’à 60 000 d’ici la fin de l’année. De plus, touché par le blocus en mer Rouge décrété par les rebelles houthis du Yémen, le port d’Eilat, dans le sud du pays, s’est officiellement déclaré en faillite et les ports d’Ashdod et de Haïfa, sur la Méditerranée, sont en difficulté du fait du ralentissement des importations, qui arrivent à 99 % par voie maritime. Tout cela, associé à une atmosphère étouffante de chauvinisme et de racisme, fait que, selon un sondage du quotidien de gauche Haaretz, 25 % des citoyens juifs et 40 % des citoyens arabes ont exprimé le désir de quitter Israël et d’émigrer vers un autre pays si l’opportunité se présente. Ce qui traduit une défiance et un dégout, malheureusement passifs, à l’égard des dirigeants politiques et militaires.

Au moins 29 personnes ont été tuées dans une école du sud de la bande de Gaza, dans la quatrième frappe contre un établissement scolaire du territoire palestinien en quatre jours. L’armée israélienne a promis « de vérifier les informations sur cette nouvelle frappe ». Une façon habituelle de botter en touche pour refuser d’assumer ce qui se produit quotidiennement dans ce territoire palestinien : un massacre des innocents.

C’est la très sérieuse revue médicale britannique The Lancet, qui fait autorité dans le monde scientifique et de la recherche, qui l’affirme. Si la guerre s’arrêtait maintenant, le bilan à Gaza pourrait dépasser les 186 000 victimes palestiniennes. Ce chiffre représenterait près de 8 % des 2,3 millions d’habitants avant la guerre. Cette multiplication par presque cinq du bilan officiel du ministère de la Santé de l’enclave palestinienne (38 000 morts) est due aux morts « indirectes » qui pourraient survenir, selon la revue. Le nombre réel de décès pourrait être beaucoup plus élevé en raison de la destruction massive des établissements de santé, des réseaux de distribution de nourriture et d’autres infrastructures vitales. L’étude s’est également penchée sur les allégations de falsification de données par le ministère de la Santé de Gaza (tenu par le Hamas), affirmant que les services de renseignement israéliens, les Nations unies et l’Organisation mondiale de la santé jugent tous ces accusations « peu plausibles ». L’étude conclut que : « Il est essentiel de documenter l’ampleur réelle de la catastrophe pour garantir la responsabilité historique et reconnaître le coût total de la guerre. » Un coût qui risque d’être faramineux tant sur le plan humain que matériel.

L’État d’Israël a encore annexé une partie de la Cisjordanie, territoire en principe palestinien mais occupé par Israël depuis 1967. Le ministre qui administre ces territoires a requalifié une zone protégée en terres « d’État », autrement dit ouvertes à la création de nouvelles colonies israéliennes, au mépris du droit international. Ses protecteurs occidentaux protestent pour la forme, mais ils le laissent faire. Et voilà comment depuis le processus de paix de 1993, les colons israéliens de Cisjordanie ont vu leur nombre multiplié par au moins quatre…

L’offensive israélienne continue à Gaza, où le nombre de morts civils ne cesse d’augmenter alors qu’en Cisjordanie l’armée sioniste a blessé six personnes dans le camp de réfugiés de Balata, près de Naplouse, et tué six autres à Jénine. Dans le même temps, des colons juifs ont incendié des champs et des oliveraies appartenant à des Palestiniens près du village de Turmus Ayya. Dans ce contexte mortifère, le ministre du Patrimoine du gouvernement Netanyahou, l’ultra-nationaliste Amihai Eliyahu, a retweeté un message sur les réseaux sociaux promouvant la vente de tee-shirts appelant à la ré-occupation de la péninsule du Sinaï, plus de quarante ans après qu’Israël a restitué le territoire à l’Égypte dans le cadre du traité de paix de1979. Sur le vêtement en question est imprimée une carte d’Israël englobant la Cisjordanie, Gaza et le Sinaï avec le slogan « Occupation Now » (« l’occupation maintenant »). De plus le ministre renvoie également vers un site web qui préconise l’annexion du Sud-Liban et de la Jordanie. Un reflet de l’atmosphère délétère qui existe au sein de l’État sioniste et de la folie annexionniste de ses dirigeants.

Un total « sans précédent » de 51 arrestations de journalistes en Palestine occupée a été documenté par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) depuis le début de l’assaut israélien sur la bande de Gaza, vient de déclarer l’ONG de défense des droits de la presse. Le CPJ précise que les arrestations ont eu lieu à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, 48 journalistes étant détenus par Israël et trois par les autorités palestiniennes. Quinze des journalistes, y compris ceux détenus par les autorités palestiniennes, ont été libérés, tandis que 36 sont toujours détenus par l’État sioniste. En outre, 15 des personnes arrêtées par Israël sont maintenues en détention administrative sans inculpation. Cette forme de détention peut durer plusieurs années. Cependant, le nombre de journalistes palestiniens dans les prisons israéliennes est probablement plus élevé que ce que le CPJ a documenté, en raison de la difficulté croissante d’acquérir et de vérifier des données en temps de guerre. En 2023, le CPJ avait signalé l’emprisonnement de 17 journalistes palestiniens par les autorités israéliennes, affirmant qu’il s’agissait du nombre le plus élevé d’arrestations de médias en Israël et dans les territoires palestiniens depuis que le CPJ effectue ce décompte, soit 1992. Depuis l’an dernier ce chiffre a été multiplié par trois.

Pendant la guerre de Gaza, la colonisation de la Cisjordanie s’amplfie. Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a annoncé la légalisation de cinq nouveaux avant-postes sur le territoire palestinien, qu’il considère comme « partie intégrante d’Israël ». Appartenant à l’extrême droite raciste et suprémaciste, Smotrich milite pour l’annexion pure et simple de la Cisjordanie et l’expulsion des Palestiniens mais aussi la recolonisation de Gaza par des colons juifs. Le « Conseil suprême du Plan israélien », un organisme officiel, discute aussi des projets de construction de 6 016 logements dans des dizaines de colonies de Cisjordanie. Le mouvement pacifiste israélien « La Paix maintenant » a protesté contre ces nouvelles annexions qui devraient être suivies de nombreuses autres.