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« Négociations chômage » : attaques sur les chômeurs et lutte chez les intermittents à Lyon

Le 10 novembre dernier, patrons et syndicats ont signé un texte devant déboucher sur la nouvelle convention de l’assurance chômage valable jusqu’en 2027. Cela intervient après des menaces du Medef de durcir les conditions d’accès au régime des intermittents, alors même que la rémunération de ces travailleurs en emploi discontinu stagne depuis sept ans. Ils sont pourtant nombreux, parmi les cotisants à ce régime d’assurance chômage, ceux qui vivent avec des revenus proches du smic ou bénéficient seulement du RSA.

La partition que joue le gouvernement diffère peu de celle du patronat. Ce dernier est bien content du projet de pressions et sanctions sur les privés d’emploi que représente France travail, et bien content que les allocataires du RSA puissent rejoindre les rangs des employés et fassent, par là même, pression à la baisse sur les salaires. À la différence qu’il n’est guère satisfait de la mesure de financement de France travail sur les cotisations chômage des travailleurs, cotisations qu’il préfèrerait voir transformées en dividendes.

Conscients des attaques du patronat et du gouvernement, les intermittents du spectacle se mobilisent et organisent des assemblées générales depuis un mois. À Lyon, à l’image de plusieurs autres villes, une centaine de salariés du spectacle se sont rassemblés devant l’Opéra le 20 octobre. Le 26 octobre, une soixantaine envahissaient l’instance lyonnaise du Medef, ils étaient autant à occuper la direction régionale de Pôle emploi le 2 novembre et le 9 novembre les locaux de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) du Rhône.

Ces journées de mobilisations nationales du secteur de l’art, du spectacle et de l’audiovisuel avaient eu pour effet d’arracher un accord de branche lors de la négociation parallèle des intermittents le 27 octobre, ensuite enterré par le patronat dans l’accord interprofessionnel du 10 novembre. Alors que la mobilisation a empêché les baisses de droits des intermittents, le patronat s’est offert une réduction de cotisations de plus d’un milliard d’euros par an sur le dos des chômeurs du régime général. Ces derniers voient à nouveau leur situation se dégrader alors que les règles d’indemnisation avaient été déjà durement dégradées en 2021.

La suite étant désormais entre les mains du gouvernement, la mobilisation se poursuit, notamment chez les intermittents, pour imposer l’accord du 27 octobre, refuser les attaques sur le régime général et s’opposer à France travail. Le 16 novembre, la mobilisation a eu lieu cette fois devant le théâtre des Célestins puis dans la chambre de commerce et d’Industrie de la métropole de Lyon, dans un contexte où le secteur de l’audiovisuel maintient une grève nationale suivie ce jour dans plus d’une quarantaine de tournages avec comme particularité une forte demande d’augmentations de salaire.

La mobilisation dans le spectacle et l’audiovisuel mérite de se poursuivre et de s’étendre. Les attaques contre les chômeurs auront un effet plus ou moins immédiat sur la situation des personnes en emploi : moins de droits au chômage, c’est plus de chantage et de pression aux baisses de salaire ! Le sort des privés d’emploi, c’est celui de l’ensemble des travailleurs, en emploi continu comme discontinu.

Éric Bregy