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La guerre au logement social bientôt déclarée ?

Un ministre du logement anti-social

Guillaume Kasbarian s’est fait connaître l’an dernier par la loi baptisée « anti-squatteurs ». Ce « consultant en stratégie », député macroniste depuis 2017, avait donné dans cette loi la mesure de ses « talents » : s’en prendre aux travailleurs pauvres, en pénalisant les impayés de loyers et en accroissant au détriment de tous les locataires les pouvoirs déjà étendus des propriétaires. Pour prix de ses services, le député est devenu ministre du Logement. Ce qui a déclenché la colère des associations de lutte contre le mal-logement et la pauvreté.

Agiter des chiffons rouges…

Comment s’en prendre aux pauvres, alors que les riches s’enrichissent toujours davantage ? En détournant l’attention du public. Par exemple en prétendant – au doigt mouillé – que 8 % des locataires HLM déjà installés ne verraient pas leur maintien assuré, car leurs revenus dépassent le plafond pour bénéficier d’un logement social. 8 % seulement ? Donc le vrai problème ne serait-il pas que 92 % des locataires HLM ont un besoin urgent de voir augmenter leurs salaires ? Vous n’y pensez pas ! Pourtant, à supposer que ces locataires prétendument trop riches pour résider en HLM décampent tous, ils ne libéreraient qu’à peine 430 000 logements. Même pas le quart des besoins à pourvoir !

… pour mieux avancer ses pions…

Autant dire que le ministre se moque du sort des millions de familles vivant dans des taudis, des chambres d’hôtel borgne, des passoires thermiques ou des cagibis.

Sa loi a d’abord pour but de faire sauter les quelques obligations faites aux maires et présidents de communautés d’agglomération en matière de logement social. Ils devaient inclure 20 à 25 % de HLM dans leurs constructions. Ils pourront comptabiliser dans ce quota des logements jusque-là dits « intermédiaires », car déjà inaccessibles aux salariés pauvres ou précaires. Finies les amendes que des centaines de collectivités payaient pour avoir refusé d’accueillir des pauvres. En outre, les maires auraient davantage leur mot à dire sur l’attribution des HLM. Les associations dénoncent un très probable développement du clientélisme.

… et faire oublier les vrais problèmes…

Les associations de lutte contre le mal-logement ont d’autres chiffres en tête. Les bailleurs privés touchent 22 milliards d’euros de ristourne fiscale par an. La construction de logements neufs est en chute libre. Et des centaines de milliers de logements restent vides durablement, alors qu’une loi – jamais appliquée – autorise leur réquisition.
En creux, tout cela dessine une autre politique, prenant l’argent où il est réellement : dans les poches des capitalistes. Mais pour ça, il faudra que les travailleurs arrachent les rênes du pouvoir des mains des rois du BTP et de l’immobilier, et des politiciens à la Kasbarian qui les servent.

Mathieu Parant