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« Ce monde ne m’aura pas », série d’animation de Zerocalcare

Fascistes dans les rues et les médias, une opinion publique qui veut expulser un centre d’accueil de réfugiés, des expéditions punitives lâchement menées en bande contre des personnes étrangères à Rome… Non, on ne parle pas du climat politique italien dans la première moitié du XXe siècle, mais bien de 2023. Dans la série d’animation fraîchement sortie sur Netflix, Ce monde ne m’aura pas, l’auteur, dessinateur de BD et réalisateur Zerocalcare met en scène l’ambiance franchement haineuse omniprésente en Italie depuis l’ascension de Meloni au pouvoir. Le fil rouge étant l’arrestation de l’auteur à la suite d’une manif antifasciste, il montre que les choix politiques de chacun sont le résultat de nombreuses variables différentes, dont la peur et la précarité.

Zerocalcare dresse de façon très fine un portrait de militant néonazi dans toute sa complexité, avec ses craintes, ses peines, ses soucis personnels et le chemin qui l’a mené vers la voie de la haine absolue. Il ne met pas en évidence les bourgeois d’extrême droite, ceux qui instrumentalisent cette colère pour faire du profit et régner seuls dans un monde dévasté et dépourvu de solidarité. C’est un enfant d’une « maman solo » qui peine à joindre les deux bouts qu’il choisit comme anti-héros.

Loin d’être complaisant à l’égard des fascistes, il montre cependant que le manque de réponses et d’alternatives de notre camp face à une crise politique, sociale et économique très profonde peut mener des « gens très bien » à reproduire des discours – et avec eux, parfois des actes – qui tendent à une rupture avec l’inconnu représenté par la figure de l’étranger au sens large du terme. Un peu comme dans l’entre-deux-guerres au XXe siècle.

À partir de cette belle et pas très joyeuse série animée, nous avons matière à réfléchir. Quelles réponses donnons-nous à cette crise internationale ? Pourquoi avons-nous tant de difficultés à toucher les principaux intéressés pour ce que cesse cette crise par la prise du pouvoir par les travailleurs et travailleuses ? Avons-nous la bonne approche ? Les bonnes méthodes ? La bonne stratégie ? Comment pouvons-nous empêcher une répétition de l’histoire sous forme de « farce sordide » ?

À nous de trouver les bonnes réponses.

Alfredo Vargas