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Alam, film de Firas Khoury

En salle depuis le 30 août, ce film, premier long-métrage du réalisateur, pourrait être complètement anodin : la vie d’un lycéen pataud qui navigue entre émois amoureux, remise en cause de l’autorité parentale et ennui à l’école… Sauf que ce lycéen et ses amis sont Palestiniens, vivent en Israël et que le 15 mai se rapproche. Alors qu’Israël se couvre de drapeaux nationaux pour fêter l’anniversaire de sa création en 1948, les Palestiniens commémorent la « Nakba » (Castastrophe en arabe) qui lui est intiment liée : le 15 mai 1948 marque le début de la première guerre israélo-arabe qui aboutit à l’expulsion de 750 000 Palestiniens de leurs terres.

Les principaux protagonistes du film sont les petits-enfants de celles et ceux qui sont restés sur leur terre après 1948. Ces Palestiniens à la nationalité « de papiers » israélienne sont environ deux millions aujourd’hui (20 % de la population totale) et sont traités comme des citoyens de seconde zone : discriminations à l’embauche ou pour acquérir un logement, sous-financement des écoles arabes, permis de conduire accordés au compte-goutte, habitations délabrées…

Alam ne fait que suggérer cette toile de fond pour s’intéresser à la naissance de l’engagement politique de ces lycéens. Leur idée ? Remplacer le drapeau israélien flottant au-dessus de leur école par un drapeau palestinien dans la nuit du 14 au 15 mai à l’occasion de la visite de l’inspecteur… Cette histoire de drapeaux (Alam en arabe) est le fil conducteur du film qui voit Tamer, le personnage principal, abandonner peu à peu son apolitisme…

Un film qui, sans poncifs ni caricatures, dit beaucoup sur la situation actuelle en Israël et Palestine. À regarder en ayant en tête le mouvement du printemps 2021 qui a vu, pour une des premières fois, les jeunes Arabes israéliens descendre massivement dans la rue de manière concomitante avec les Palestiniens des territoires occupés : ensemble contre la politique coloniale et guerrière de l’État israélien.

Boris Leto