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Bombardements à Gaza : à Caen aussi, la protestation s’amplifie

Samedi 14 octobre, l’association caennaise de soutien aux Palestiniens et « Femmes en noir » devait faire sa « vigie », un rassemblement silencieux avec des pancartes dénonçant la colonisation et la situation faite aux Palestiniens par l’État d’Israël, comme tous les mois depuis plus de 20 ans sur la même place passante du centre-ville ! Mais entretemps, la reprise de la guerre à Gaza changeait la situation. D’une part, un collectif élargi de soutien aux Palestiniens appelait au même endroit à un rassemblement. D’autre part surtout, la préfecture du Calvados interdisait toute initiative de soutien aux 2,3 millions de Gazaouis menacés de se faire massacrer, au « pronostic vital engagé » pour reprendre les mots de l’association humanitaire Médecins du monde. « Vous pouvez faire votre vigie plus tard » se permettait même de conseiller un des cadres de la préfecture aux « Femmes en noir ». Comme si c’était le moment d’attendre !

Alors, samedi 14 octobre, il était déjà remarquable qu’une bonne centaine de personnes défient l’interdiction. Les policiers déployés en nombre ne laissent que le temps d’une courte prise de parole et dès les premiers slogans, ils fondent sur une demi-douzaine des personnes présentes et leur infligent des amendes de 135 euros. Dispersé, le rassemblement se reforme un peu plus loin. Là, des slogans sont repris avant qu’à nouveau les fourgons de flics reviennent le perturber. Un débat s’engage avec des passants qui reprochent aux manifestants de soutenir les crimes du Hamas. Il est dispersé lui aussi, à la colère des contradicteurs pro-israéliens, visiblement plus frustrés que nous de la censure policière. Le bilan de ce samedi est mitigé : un bon millier d’euros d’amende pour à peine quelques minutes de témoignages et d’expression collective, des drapeaux palestiniens confisqués en nombre pour cause de « trouble à l’ordre public », mais quand même une couverture par la presse qui permet que notre cri de colère porte au-delà des quelques rues du centre-ville où nous sommes passés en jetant des regards méfiants et en mesurant nos paroles.

Lundi 23 octobre, nous étions au moins quatre fois plus nombreux, et bien plus bruyants. Pas un flic à l’horizon, donc zéro problème. Dans la foule, on ne voit pas seulement les têtes connues du milieu militant, mais des dizaines d’autres, jeunes et moins jeunes, descendants d’immigrés ou pas. Deux jeunes filles se présentant comme « arabes et musulmanes » témoignent d’un soulagement vraisemblablement largement partagé dans la foule : celui de se trouver bien plus nombreux et nombreuses qu’elles ne pensaient, et aux côtés du reste de la population française dont elles craignaient qu’elle suive aveuglément Macron dans son soutien mortifère à l’État d’Israël. Même si nos cris n’arrêtent pas (encore) les bombes, ils font entendre une autre voix !

Correspondant