NPA Révolutionnaires

Nos vies valent plus que leurs profits
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Exxon Gravenchon : un appel unitaire à amplifier la mobilisation pour… obtenir de meilleures conditions de licenciement !

En avril dernier, la multinationale Exxon, qui a fait 36 milliards de bénéfice en 2023, a annoncé la fermeture de son site chimique, adossé à sa raffinerie de Notre-Dame-de-Gravenchon. Conséquence : 677 suppressions de postes dont 647 pour le site seinomarin en 2025. C’est sans compter les milliers d’emplois parmi les travailleurs et travailleuses de la sous-traitance ainsi que les emplois indirects, puisque c’est l’ensemble du bassin d’emploi qui est touché avec des conséquences à terme pour les emplois dans le secteur du commerce, des services publics, etc. Après plusieurs jours d’appel à la grève et au blocage ou barrage filtrant ces derniers jours, la CGT, rejointe par Force ouvrière, la CFDT et la CGC appelaient le 21 juin de nouveau à la grève mais surtout à une manifestation interprofessionnelle avec un appel à la population et aux sous-traitants.

Si le rassemblement intersyndical a permis de faire un point sur les négociations en cours, ou plutôt sur les méthodes patronales d’Exxon qui refuse une véritable négociation, de mettre en évidence le travail en commun des quatre organisations, force est de constater qu’au-delà de quelques phrases des représentants CGT sur la nécessité de se battre pour le maintien des emplois et la sauvegarde du site et de l’activité, l’appel à l’amplification des luttes dans les jours à venir porte plus sur les conditions du plan dit de sauvegarde de l’emploi. Ainsi, il apparait que la bagarre contre les licenciements est désormais remplacée par une bataille pour la réduction du nombre de licenciements secs, en demandant une augmentation des départs via les mesures d’âge et pour l’augmentation des indemnités. Le représentant CGT l’a clairement indiqué en citant la situation à Yara (44) où la CGT a obtenu une prime de départ minimale de 115 000 euros contre seulement 30 000 euros chez Exxon alors que les bénéfices permettraient largement de les tripler.

Les syndicats d’Exxon ne sont pas les premiers à réorienter leurs luttes au regard de la difficile construction du rapport de force pour contraindre les multinationales à renoncer à leurs projets. Malheureusement, cette orientation, où chacun est amené à négocier entreprise par entreprise, risque de ne pas permettre de travailler à l’unité des milliers de travailleurs touchés directement par la décision d’Exxon. L’intervention de la sénatrice PCF, Céline Brulin, qui se dit satisfaite d’avoir réussi, avec les deux députés PS et PCF du secteur présents au rassemblement, (campagne législative oblige) à contraindre le ministère de l’Économie à faire des réunions régulières avec les élus locaux, laisse pour le moins sur sa faim. En tout cas, il ne sera même pas possible de lui reprocher d’avoir fait la moindre promesse sur ce que ferait un gouvernement Nouveau Front populaire si celui-ci accédait au pouvoir dans quelques semaines pour interdire les licenciements.

Au final, c’est un rassemblement de 500 personnes, qui s’est tenu : des salariés du site soutenus par des militants interpro CGT en petit nombre. Dans une ambiance ensoleillée avec saucisses-merguez, pour finir par une manifestation tristounette de 300 personnes sans slogans vers la mairie… On aurait pourtant aimé entendre le mot d’ordre « interdiction des licenciements ! », qui reste le seul approprié face à la logique capitaliste.

Correspondant