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Grenoble – Grève à l’Adate : pour l’augmentation des salaires et le retrait de la loi Darmanin

Autour d’une cinquantaine de grévistes de l’Adate se sont rassemblées jeudi 16 janvier dès 9h devant le siège de cette association spécialisée dans l’accueil des travailleurs étrangers. Confrontées aux bas salaires – la grille salariale de l’entreprise commence sous le niveau du smic – et aux conséquences du racisme d’État aggravé par le passage de la loi Darmanin, les grévistes – en grande majorité des femmes – exigeaient 300 euros d’augmentation pour toutes et tous et une prise en charge des frais de déplacement, ainsi que le retrait de la loi Darmanin.

Au-delà du salaire et de la loi, les revendications portent sur la réduction du temps de travail : deux semaines de congés supplémentaires comme le prévoient certaines conventions collectives du travail social ; jours de congés menstruels afin de cesser d’amputer chaque mois les fiches de paye des salariées parce que femmes ; réduction à 32 heures du temps de travail hebdomadaire.

Dans un secteur qui épuise particulièrement – l’ancienneté moyenne ne dépasse pas les deux ans et demi à l’Adate – les grévistes ont aussi à l’esprit que leur victoire permettrait d’accueillir dans de meilleures conditions les publics vulnérables auprès desquels elles travaillent. À cela la direction répond par le mépris, ironisant sur le fait que le syndicat majoritaire, Solidaires, demande également à regagner le jour férié dit de « solidarité ».

Mais depuis le mois de mai 2023, les élues CSE se heurtent au blocage opéré par leur direction ainsi que par le bureau de l’association : refus de communiquer les documents pourtant obligatoires ; refus d’étudier les demandes ; annulation de réunions… Huit mois après le début des NAO 2023 et alors que la dernière réunion doit se tenir mardi 23 janvier, la direction maintient son projet de baisser les salaires en fixant à 3 % l’augmentation annuelle, 65 euros brut. C’est bien moins que l’inflation estimée par l’Insee à 4,9 % sur l’année 2023 et qui frappe encore davantage pour les produits de première nécessité comme l’alimentaire dont les prix ont grimpé de 12 % sur l’année.

Par la grève, les salariés ont déjà obtenu l’octroi des douze jours de congés menstruels par an. Visant un accord, elles ont proposé un compromis à la direction en fixant à 100 euros et une semaine de congés le seuil de leurs revendications. Un appel à la grève pour mardi, jour de la dernière réunion de NAO est d’ores et déjà lancé pour imposer ces revendications.

La conscience de ne pas se battre seulement pour ses propres intérêts se trouve indiscutablement du côté des salariés, à l’opposé de la direction de l’Adate qui galvaude le mot de dignité inscrit dans le nom de l’association en courant après les appels à projet, quitte à réduire toujours plus les budgets et à dégrader ainsi les conditions de travail et d’accueil. Cette conscience de défendre l’intérêt général à travers leur combat sous-tend leur revendication de retrait de la loi raciste écrite par Darmanin et votée par Le Pen. De part leur travail quotidien, elles sont en première ligne pour constater les reculs que ce type de loi impose à l’ensemble de la société – et en particulier aux travailleurs et travailleuses.

C’est pourquoi elles ont appelé à manifester également le 21 janvier pour le retrait de la loi et poursuivent leur mouvement de grève.

Éric Moreau