Le mouvement de grève lancé par les pharmaciens le 30 mai a été largement suivi dans tout le pays. Près de 90 % des officines ont fermé leurs portes pour protester en priorité contre les pénuries de médicaments de plus en plus fréquentes et qui se sont aggravées depuis trois ans. Comme l’explique Maria Roubstova, chargée de mission santé à l’organisation de consommateurs UFC-Que choisir : « Le système actuel ne permet pas de sécuriser les approvisionnements. C’est tout ce système qu’il faut revoir », notamment celui de la production et de l’approvisionnement. Et pour cause. Les grands laboratoires pharmaceutiques produisent en fonction non des besoins de santé mais des profits qu’ils souhaitent réaliser. Cela, conjugué à la non-revalorisation de la rémunération des pharmaciens depuis des années, a conduit à la fermeture définitive de 2 000 pharmacies en dix ans, dont 283 pour la seule année 2023. Un mouvement qui touche surtout les zones rurales déjà considérées comme des déserts médicaux et qui risquent de devenir aussi des déserts pharmaceutiques.