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Les Rencontres d’été révolutionnaires du NPA : un succès politique et militant

Le pari était ambitieux : monter en quelques mois, au milieu d’une mobilisation inédite et au sortir d’un congrès de division, une rencontre militante abordable en terme de prix, et avec des contenus et un accueil de qualité. Cela sonnait comme une folie lors des réunions du mois de mars. Et pourtant, nous avons été cinq cents à échanger à Barbaste (Lot-et-Garonne) du 26 au 30 août, dans plusieurs langues et avec des camarades de plusieurs continents, mais avec le même élan révolutionnaire.

Un programme accessible mais exigeant

Les journées étaient bien remplies et même si la participation était libre, les présentations et les débats ont été suivis par des assistances nourries. Une journée type proposait une plage le matin et deux l’après-midi avec sept présentations simultanées, et des temps de pause pour prolonger les discussions ou apprendre à se connaître. Ces séances de formation, de discussion étaient entrecoupées de plénières, de débats et bien sûr de moments de détente, de culture et de fête. Plusieurs parcours ont irrigué nos moments d’échanges parfois contradictoires, souvent convergents : de la guerre en Ukraine aux questions de programme, des formes d’organisations des travailleurs aux transformations contemporaines du capitalisme, sans oublier les problèmes d’articulation entre les oppressions, les discriminations et l’exploitation. Il était évident pour chacun et chacune que nous ouvrions un chantier.

Mais si les transformations de l’économie chinoise ont mérité notre attention, nous n’en n’avons pas négligé les aspects pratiques du militantisme, avec des ateliers d’initiation à l’économie marxiste ou de découverte de l’histoire du mouvement ouvrier, des ateliers pour apprendre à s’exprimer en public, intervenir en entreprise, utiliser les réseaux sociaux à bon escient…

Pour celles et ceux qui n’ont pas pu être là, une bonne partie de ces topos est disponible en ligne !

Le format qui allait de petits ateliers à une vingtaine à des plénières de plusieurs centaines permettait l’implication, la diversité des échanges, en favorisant dans la mesure du possible l’intervention de chacun et en premier lieu des nouvelles et des nouveaux. Car la bonne surprise c’est que dès que l’on dépassait les trente ans, on se sentait vieux au milieu d’une jeune assistance !

L’internationalisme et la démocratie ouvrière

Des camarades sont venus de Grèce, des États-Unis, d’Italie, d’Allemagne, d’Argentine, du Maghreb, de l’État espagnol pour faire des présentations sur la situation sociale, la montée de l’extrême droite, la gauche au pouvoir, et pour partager leurs expériences militantes. Les traductions simultanées en castillan, anglais et allemand ont permis aux militants étrangers et aux participants de s’emparer de toutes des discussions et des problèmes. Ainsi lors de la plénière de clôture, nous avons fait le choix d’écouter les expériences de petites organisations face à des grands problèmes : affronter le nationalisme, construire des ponts entre des équipes révolutionnaires pour l’instant séparées, s’implanter dans la classe ouvrière et la jeunesse, où tenter de faire entendre une voix alternative dans le contre-sommet de Grenade à la fin du mois de septembre.

Mais il s’agissait aussi de faire revivre la tradition des échanges entre révolutionnaires avec les camarades de Révolution permanente et l’organisation communiste révolutionnaire Lutte ouvrière. Avec les premiers, nous avons échangé sur le bilan du NPA, les défis en suspens de la lutte contre la réforme des retraites, et nos différences importantes sur le type de parti que nous voulions. Avec les camarades de LO, la discussion s’est centrée sur la guerre en Ukraine et les tâches des révolutionnaires. Une discussion angulaire mais nécessaire, car au-delà de divergences profondes sur le rôle réactionnaire de l’impérialisme russe, nous avons mesuré de chaque côté les responsabilités qui nous attendent.

Un succès à prolonger et à améliorer !

Sabine Beltrand et Mina Lee

 

 


 

 

Un choix de classe : la solidarité

Les présentations étaient assurées par des militants afin d’assurer une qualité tout en restant accessibles. Les tâches étaient mutualisées, l’équipe restauration était militante et a assuré des prestations de qualité. Et pour faciliter la venue des camarades en difficulté financière, les comités ont rivalisé d’imagination pour vendre des boissons lors de concerts, organiser des cagnottes, afin que l’inflation ne soit pas un frein à la révolution et que la participation financière soit une préoccupation politique basée sur un prix conscient. Cette démarche nous a permis d’arriver à l’équilibre financier : voilà qui est de bon augure pour la suite !

 

 


 

 

Un choix de classe : l’implantation

Un part importante de nos rencontres révolutionnaires a tourné autour des tâches pour construire un courant révolutionnaire dans les entreprises et les quartiers. Se préparer aux discussions dans le milieu d’entreprise qui vont des arguments pour démonter les errances complotistes, au travail syndical selon les révolutionnaires, et nos différences avec la gestion bureaucratique, de l’organisation de petits conflits aux luttes plus amples. Apprendre des expériences d’implantation de Lutte ouvrière et de la Ligue communiste révolutionnaire, de leurs succès et de leurs limites. Éditer une presse d’entreprise, profiter des rencontres d’été pour faire des réunions informelles de branche, lister nos échecs, apprendre des approches d’autres équipes, s’organiser contre la répression patronale, les préjugés sexistes et racistes… Nous avons participé à de vrais ateliers pratiques ! Ici pas de recette toute faite, il faut inventer des solutions, confronter avec minutie des expériences, sortir de la routine, et à la fin une grande envie de partager à la rentrée tout ce qui a été échangé.

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 5, septembre 2023)