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Putsch manqué en Bolivie : le chef de l’armée arrêté

Mercredi 16 juin, des troupes militaires occupent la place devant le palais présidentiel à La Paz. Ils tentent d’enfoncer les portes à l’aide d’un blindé. À leur tête, Juan José Zúñiga, commandant général de l’armée bolivienne, démis de ses fonctions la veille suite à ses propos contre l’ancien président Evo Morales, à travers lesquels il affirmait qu’il s’assurerait, militairement, que ce dernier ne se présente plus aux élections présidentielles, conformément à une décision de justice de décembre 2023.

Devant le palais présidentiel, il annonce une volonté de « restructurer la démocratie » : « Les trois chefs des forces armées sont venus pour exprimer notre désarroi. Il y aura un nouveau cabinet de ministres. » Il déclare vouloir libérer les prisonniers politiques, dont Jeanine Añez, présidente réactionnaire de Bolivie entre 2019 et 2020 à la suite la démission forcée de Morales face à la pression de la police et de l’armée. Elle avait été condamnée en 2022 pour fomentation de coup d’État et accession inconstitutionnelle au pouvoir.

Face aux soldats devant sa porte, le président actuel, Luis Arce, appelle à une mobilisation populaire contre le pustch. Le principal syndicat du pays, la Central Obrera Boliviana (Centrale ouvrière bolivienne), déclare la grève générale illimitée. Devant le nombre de civils qui augmente, les soldats finissent par quitter le palais en moins de deux heures, et Zúñiga est arrêté. Pendant son arrestation, il dit avoir agi sur ordre de Arce pour faire remonter sa popularité.

Quoi qu’il en soit réellement, cet événement advient dans un contexte tendu en Bolivie, qu’il s’agisse du contexte économique inflationniste où la pauvreté et le chômage augmentent, ou du contexte politique, régi par les divisions internes du Mouvement vers le socialisme (MAS) au pouvoir entre Luis Arce et Evo Morales, et par les protestations régulières des franges de l’opposition dont les menaces de coups d’État se font de plus en plus pressantes. Encore une preuve du besoin central de la mobilisation et de l’organisation des masses travailleuses à leur base, et de la nécessité de remettre réellement en cause la propriété capitaliste, seule condition à la fin de la prolifération des politiques et des idées réactionnaires anti-ouvrières, avides d’arriver au pouvoir.

Rodion