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Brèves

L’actualité en bref

Plusieurs centaines de salariés, dont de nombreux journalistes, du groupe de presse Sud Ouest, basé à Bordeaux et qui diffuse sur sept départements de Nouvelle-Aquitaine, sont en grève reconductible pour protester par la présentation par la direction d’un plan social qui se traduirait par une suppression de 118 postes. C’est le quatrième plan social en seize ans. Le quotidien n’est donc pas paru ces deux derniers jours. Les actionnaires du groupe, qui emploie 720 salariés dont environ 250 journalistes, veulent redresser les finances en s’en prenant aux salariés, notamment en supprimant trois agences. Mais ces derniers n’ont pas l’intention de se laisser faire.

L’œil du 20 heures, un magazine diffusé lors du journal télévisé de France 2, vient de consacrer un sujet aux pratiques racistes au sein de l’institution policière. Et ce n’est pas triste. À partir d’une vingtaine de témoignages de policiers et de policières, souvent d’origine maghrébine, les journalistes décrivent l’ambiance délétère qui règne dans nombre de commissariats. Ces policiers sont traités de « bougnoules » par leurs collègues, et certains ont vu les pneus de leur voiture crevés. Et ceux qui se plaignent auprès de leur hiérarchie sont systématiquement boycottés, voire poussés vers la sortie. La plupart endurent cela en silence et font profil bas. Quant à la direction de la police, elle ferme le plus souvent les yeux et laisse faire. Pourtant, en 2021, le Conseil scientifique de la délégation interministérielle de lutte contre le racisme avait publié un rapport sur la question qui constatait notamment : « Qu’il y ait des policiers racistes au sein de la police française et que cela se traduise par des comportements […] pénalement condamnables, cela ne fait pas l’ombre d’un doute. » Mais ce texte n’a jamais été rendu public et est gardé sous le coude par les autorités. À part ça, comme dirait Darmanin, « la police n’est pas raciste ».

Le premier à tirer avait été l’insoumis François Ruffin, député sortant de la Somme, qui, alors qu’il lançait l’idée d’un nouveau Front populaire, déclarait sur France Bleu Picardie qu’il se sentait « capable d’être Premier ministre ». Il a été suivi de peu par Raphaël Glucksmann qui, sans se mettre lui-même en avant, a proposé le nom de l’ancien secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui est, selon lui « l’antithèse de Macron ». Fabien Roussel, le dirigeant du PCF, a suivi en déclarant sur RTL qu’il était aussi sur les rangs. Enfin, the last but not the least, Jean-Luc Mélenchon, avec sa modestie habituelle, a fait savoir qu’il était « disponible ». Avant le second tour, la liste des postulants à Matignon risque encore de s’allonger et les appétits de s’aiguiser.

Laure Lavalette, la porte-parole de Jordan Bardella, le président du Rassemblement national (RN), a déclaré sur France Inter : « On a envie de remettre le pays en ordre, que ce soit la fin du laxisme judiciaire. » Bref, si l’extrême droite arrive au gouvernement, les délinquants n’auront qu’à bien se tenir. Parmi eux 27 cadres du RN – dont l’ensemble de la famille Le Pen – qui doivent comparaître en justice le 30 septembre prochain pour avoir détourné près de 7 millions d’euros du Parlement européen dans une affaire d’emplois bidons d’assistants parlementaires. On espère qu’à leur égard la justice sera inflexible et ne leur accordera aucune circonstance atténuante. Sinon cela risque de contrarier Bardella…

À droite aussi l’union est un combat. Éric Ciotti vient d’être viré de son poste de président des Républicains pour avoir négocié en secret un accord avec le Rassemblement national. Il faut dire que sans ce type d’arrangement, son siège de député de la première circonscription des Alpes-Maritimes est sérieusement menacé. De son côté, Marion Maréchal, tête de liste de Reconquête aux Européennes, vient de faire sécession d’Éric Zemmour et appelle à voter pour les candidats de « l’union des droites » entre le Rassemblement national et Éric Ciotti. Elle espère un renvoi d’ascenseur en obtenant des circonscriptions gagnables pour certains de ses amis. Jordan Bardella a aussitôt salué « une déclaration responsable qui va dans le sens d’une dynamique patriote pour gagner et pour agir demain ». Bien entendu, si tous ces gens-là prétendent agir uniquement par « patriotisme », ils savourent déjà à l’avance la perspective d’aller à la soupe gouvernementale.

Pas encore Premier ministre, Jordan Bardella fait déjà marche arrière sur une des promesses majeures du Rassemblement national supposée prouver le côté « social » de la formation d’extrême droite. Il a affirmé que le retour à la retraite à 60 ans ne faisait plus partie de ses priorités. Berner le bon peuple pour avoir ses voix est une chose, mais appliquer des promesses électorales qui risquent de mécontenter le patronat en est une autre. Et là, pour Bardella, y’a pas photo !

Le jour même où le président de la République nous gratifiait pendant une heure et demie d’une nouvelle conférence de presse pour défendre son bilan et ses choix, le pape François invitait les prêtres à faire des homélies courtes qui « ne dépassent pas les huit minutes car, après ce laps de temps, on perd l’attention, les gens s’endorment et ils ont raison ». Sage suggestion dont devrait s’imprégner le révérend père Macron lors de ses prochaines homélies, pardon, interventions télévisées.

« Un programme de rupture ». C’est ce qu’ont promis le PCF, le PS, LFI et Les Écologistes dans un communiqué publié au lendemain du scrutin des Européennes où ils ont lancé une nouvelle alliance électorale sous le nom de Front populaire. Mais rupture avec qui, avec quoi ? Avec le capitalisme ? Faut pas rêver. Avec les expériences désastreuses de la gauche au pouvoir sous Mitterrand ou Hollande ? Pas question. Tous s’en réclament, y compris Mélenchon qui, on l’oublie parfois, fut ministre délégué sous le gouvernement Jospin. Il y a donc fort à parier que cette hypothétique « rupture » ne durera guère plus que le temps d’une campagne électorale.

La Confédération syndicale internationale (CSI), qui fédère 340 syndicats dans 169 pays et territoires du monde, s’inquiète dans un rapport qui vient d’être publié, de la détérioration des droits de travailleurs partout dans le monde mais aussi en Europe. L’étude affirme que 73 % des pays européens « ont violé le droit de grève » et que « des travailleurs ont été victimes de violences dans 9 % des pays ». Sont inclus sous le terme « Europe » des pays non-membres de l’Union européenne comme le Royaume-Uni, la Suisse ou l’Albanie. Le rapport souligne que « cette dégradation continue indique que le modèle social européen […] est activement démantelé par les gouvernements et les entreprises, à un rythme qui s’accélère, ce qui entraîne de lourdes conséquences dans la région et risque de déclencher un nivellement par le bas à l’échelle mondiale pour les droits des travailleurs ». Une crainte largement partagée.