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Brèves

L’actualité en bref

Au moins 49 personnes ont trouvé la mort dans l’incendie d’un bâtiment servant à loger près de 200 travailleurs asiatiques dans la banlieue de Mangaf, au sud de la capitale koweïtienne. Le sinistre a également fait une quarantaine de blessés. Les victimes sont mortes asphyxiées après avoir inhalé les fumées dégagées par l’incendie dont les raisons n’ont pas encore été déterminées, selon la protection civile koweïtienne. Le propriétaire du bâtiment a été arrêté dans le cadre d’une enquête sur « une éventuelle négligence », a indiqué (sans rire) le ministre de l’Intérieur durant sa visite sur les lieux. Alors qu’il est bien connu que des centaines de milliers de travailleurs migrants s’entassent dans des taudis et des bidonvilles à travers tout le pays, payés au lance-pierre, la plupart sans contrat de travail et sans aucun droit. C’est cette main-d’œuvre exploitable et corvéable à merci, qui représente plus de 70 % de la population totale, qui contribue de façon décisive à la richesse de cet émirat.

« La violence dans le monde n’a jamais été aussi élevée depuis la fin de la guerre froide », a souligné dans un rapport Siri Aas Rustad, professeure à l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo et rédactrice de ce texte d’analyse des tendances mondiales 1946-2023. Près de la moitié (28), des 59 conflits dans la période ont eu lieu sur le continent africain. Leur nombre a « presque doublé » en dix ans, faisant plus de 330 000 décès au cours de ces trois dernières décennies. Viennent ensuite l’Asie, avec 17 conflits armés, le Moyen-Orient (10), l’Europe (3) et les Amériques (1), où le nombre de conflits non étatiques est le plus fort. Les chiffres de 2023 sont les plus élevés depuis 1989, avec 122 000 personnes mortes au combat l’an passé. Au cours des trois dernières décennies, il n’y a jamais autant de morts que ces trois dernières années. Plus que jamais la formule de Jaurès selon laquelle « le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage » est d’actualité.

Un bateau transportant 260 migrants a coulé au large des côtes du Yémen, faisant au moins 39 morts, 150 disparus et 71 survivants, a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Chaque année, des dizaines de milliers de migrants venant de la Corne de l’Afrique empruntent la « Route de l’Est », qui traverse la mer Rouge, pour tenter d’atteindre les prospères pays du Golfe espérant y trouver du travail comme ouvriers ou employés de maison. Ils fuient les conflits, les catastrophes naturelles et les situations économiques souvent difficiles chez eux. En avril déjà, dans la même région, deux bateaux avaient fait naufrage au large des côtes de Djibouti à deux semaines d’intervalle, faisant des dizaines de morts. Selon les statistiques de l’OIM, au moins 1 350 migrants ont péri sur la « Route de l’Est » depuis 2014, sans compter ceux de cette année. Les migrants qui parviennent à atteindre le Yémen sont souvent confrontés à d’autres menaces pour leur sécurité, étant donné que le pays le plus pauvre de la péninsule arabique est en proie à une guerre civile depuis près de dix ans. Ainsi, en août dernier, l’ONG Human Rights Watch avait accusé les garde-frontières saoudiens d’avoir tué, entre mars 2022 et juin 2023, des centaines d’Éthiopiens qui tentaient de pénétrer dans le royaume wahhabite depuis le Yémen. Ryad avait rejeté ces accusations mais n’en continue pas moins d’interdire par tous les moyens l’entrée de son territoire aux migrants.

Depuis le début de ce mois, le prix du pain a été multiplié par quatre, suite à la décision du gouvernement de cesser les subventions, dont bénéficient 71 millions de personnes sur une population totale de 106 millions d’habitants, pour ce produit alimentaire de base. Désormais, la galette de pain, qui était vendue cinq piastres l’unité, est proposée à vingt piastres. Le Premier ministre, Moustafa Madbouli, a expliqué qu’il s’agissait de faire des économies afin de rembourser la dette colossale que le pays a contractée auprès du Fonds monétaire internationale, de la Banque mondiale et des Émirats arabes unis. D’où la fin prochaine également des prix subventionnés des carburants et de l’électricité. Car au Caire, comme à Paris, la seule façon des gouvernants pour réaliser des économies budgétaires est de faire payer les plus modestes.

L’humoriste Guillaume Meurice, qui officiait dans l’émission Le Grand dimanche soir sur France Inter, vient d’être licencié par la patronne de Radio France, Sibyle Veil. Il avait été écarté de l’antenne le 2 mai, quatre jours après avoir réitéré ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien, Benyamin Netanhyahou, qualifié « de sorte de nazi sans prépuce ». Une blague qui lui avait valu des attaques en règle de la droite, de l’extrême droite, des milieux sionistes et de certains ministres. La justice l’avait blanchi de toute intention « antisémite ». Ce qui n’avait pas empêché Veil et sa clique de le poursuivre de leur vindicte. Dans un tweet ironique, posté après l’annonce de son licenciement, Meurice a salué « la victoire » de ceux et celles qui voulaient sa peau. Il mentionne notamment, Pascal Praud, l’animateur star de Cnews, Éric Zemmour, l’éditorialiste du Figaro Eugénie Bastié, Marine Le Pen, Élisabeth Lévi, la directrice de la rédaction du très droitier magazine en ligne Causeur, et la femme rabbin médiatique Delphine Horvilleur. Au-delà de sa blague, que l’on peut ou non apprécier, Meurice est avant tout victime du parti pris pro-israélien qui anime toute une partie de la classe politique et des milieux du pouvoir.

Une policière a été placée en garde à vue pour homicide volontaire après avoir tiré sur un homme de 19 ans à Cherbourg-en-Cotentin dans la Manche. Le jeune homme tentait de fuir un contrôle de police pour un excès de vitesse. Après une course poursuite, les policiers ont contraint son véhicule à stopper. Trois jeunes ont alors pris la fuite à pied dont l’un a été arrêté et un second n’a pas été retrouvé. Quant au troisième, il a été abattu d’une balle dans la poitrine après avoir, selon la version officielle, « bousculé un policier ». Ce qui lui a coûté la vie. L’Inspection générale de la police nationale a été saisie de l’enquête. Une mort supplémentaire à ajouter au tableau de chasse des bien mal nommées forces de l’ordre.

Pour la venue de Joe Biden et 24 autres chefs d’État assistant à la grand-messe macronienne du 80e anniversaire du débarquement en Normandie, les autorités ont fait fermer le périphérique parisien à plusieurs reprises entre jeudi et dimanche derniers. Une galère pour des millions de travailleurs qui ont mis des heures à rentrer chez eux avec les bouchons monstres que cela a provoqué. Pour ces seigneurs de guerre, Macron et Biden en tête, bloquer onze millions de Franciliens pour laisser passer leurs limousines, c’est juste un dommage collatéral !

Une fois n’est pas coutume. Les États-Unis ont qualifié de « terroriste » une attaque de colons israéliens contre le village de Burqua, situé à l’est de Ramallah. Au cours de cette attaque un homme de 19 ans, Qusai Jamal Maatan, a été tué par balle. Pour faire bonne mesure, Washington a aussitôt salué les autorités israéliennes qui ont arrêté deux suspects. Mais tout cela est une sinistre farce. D’abord parce que cette attaque a eu lieu sous la protection… de l’armée israélienne. Ensuite parce qu’un des suspects arrêtés, qui vit dans l’avant-poste « illégal » de Migron, ne risque pas de rester détenu très longtemps. En effet, il s’agit d’un proche du raciste Itamar Ben Gvir, suprémaciste juif et actuel ministre de la Sécurité publique au sein de la coalition gouvernementale. Washington appelle en outre à ce que justice soit rendue « avec la même rigueur » dans tous les cas de violence extrémiste, « quels qu’en soient les auteurs »… sauf si ces derniers appartiennent bien sûr au gouvernement israélien.

Le procès en appel de Deliveroo s’est ouvert devant la cour d’appel de Paris. Il devrait durer jusqu’au 14 juin. En première instance, en avril 2022, la plate-forme de livraison de repas avait été lourdement condamnée pour avoir violé les droits de « milliers de travailleurs sous un prétendu statut d’indépendant, via des contrats commerciaux alors que ceux-ci étaient sous subordination permanente », a rappelé la présidente du tribunal en introduction. Quelques jours avant le début du procès, la plateforme s’était désistée de son appel. Sa condamnation à 375 000 euros d’amende pour « travail dissimulé » a donc été confirmée ainsi que son obligation de verser près de 10 millions d’euros d’arriérés de cotisations et d’indemnités pour les livreurs qui se sont portés partie civile. Mais, en se désistant, le groupe britannique laisse en plan – en les privant notamment de l’assistance de son cabinet d’avocats – les trois dirigeants chargés de ses activités en France et qui avaient écopé en première instance de peines d’interdiction de diriger une entreprise, de prison avec sursis ainsi que de lourdes amendes. Moralité : il ne faut jamais compter sur un patron, même lorsqu’on est un cadre dirigeant.