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Brèves

L’actualité en bref

Le magazine Complément d’enquête de France 2 a consacré son dernier numéro aux communautés Emmaüs, créées il y a 70 ans par l’abbé Pierre, alors même que certaines d’entre elles sont mises en accusation pour des conditions de travail problématiques. Beaucoup des compagnons sont sortis de la rue et accueillis par l’association en échange de leur participation à des activités dites « solidaires ». Mais, comme ont pu le constater les journalistes, la sécurité pose question. En 2022, deux personnes ont trouvé la mort dans le cadre de leur activité. Quant aux accidents du travail, Emmaüs n’en a jamais fait le décompte. Les compagnons travaillent hors la législation du travail, avec la tolérance des pouvoirs publics. Ils ont un statut juridique particulier. L’association est en effet considérée comme un organisme d’accueil communautaire et d’activités solidaires, un statut créé par décret en 2010 sous Sarkozy et qui fait que les compagnons ne sont pas considérés comme des salariés ordinaires. Ils cotisent à la retraite et à la Sécurité sociale. Mais ils ne sont toujours pas assujettis au droit du travail : pas de contrat, pas de prud’hommes, pas de salaire minimum, pas de contrôles de l’inspection du travail. En fait leurs droits sont quasiment inexistants… ce qui laisse la porte ouverte à tous les abus. Il y a d’ailleurs eu récemment plusieurs grèves, aussi bien parmi les compagnons que parmi les salariés fixes de la chaîne de magasins qui sont eux aussi surexploités.

En ce moment on risque de tomber sur un SMS de Marion Maréchal invitant à voter pour sa liste aux élections de dimanche. Son parti, comme d’autres, fait appel aux services d’une boite privée, Self contact, une agence de com’ pour politicien avide de mandat. Le site donne même la liste de ses meilleurs clients : on y trouve Macron, Le Pen, Maréchal, et aussi Mélenchon ou Manuel Valls ainsi qu’une dizaine d’autres du même acabit, une belle brochette ! L’entreprise se targue d’un résultat de 80 % d’élections ou de réélections pour ses clients. Pas mal, mais on préfère se passer de cette propagande qu’on doit déjà subir en permanence à la télévision, à la radio et maintenant même dans nos messageries.

Des photos d’un prisonnier, yeux bandés et mains sur la tête, et de détenus derrière des grilles sont parus dans la presse israélienne et ont révélé l’existence d’un centre de détention jusqu’alors inconnu dans la base militaire de Sede Teman, dans le sud du pays. La Croix-Rouge n’y est jamais entrée et un médecin israélien qui a visité des prisonniers blessés sous couvert d’anonymat, témoigne : « Dans la tente-hôpital, il y avait deux rangées de dix lits. Je n’ai pas su qui ils étaient. Ces patients n’avaient pas de nom. Ces blessés avaient les mains et les pieds menottés au lit. Ils avaient les yeux bandés, ils étaient nus et portaient juste une couche-culotte. » Le port de menottes jour et nuit aurait provoqué de graves blessures qui ont conduit à au moins deux cas d’amputations et, selon le quotidien Haaretz, 27 détenus seraient décédés de blessures ou faute de soins durant leur incarcération. Pour l’instant l’armée sioniste a refusé de confirmer l’existence de ce Guantanamo israélien en promettant « d’enquêter ». Une façon de se moquer du monde.

Alors que Joe Biden arrivait en France pour une visite officielle de cinq jours, son administration faisait savoir qu’elle allait prendre des mesures permettant de fermer temporairement la frontière avec le Mexique en cas d’afflux trop important du nombre de migrants. De plus, au même moment, un décret empêchant ces migrants de bénéficier du droit d’asile est entré en vigueur. De toute évidence une tentative de Biden de séduire une partie de l’électorat conservateur qui penche pour Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration un de ses chevaux de bataille. Mais dans la pratique cette politique va rendre encore plus dangereux le passage de cette frontière déjà considérée comme une des plus meurtrières au monde sans pour autant stopper le flux migratoire. Mais pour Biden, comme pour Trump, la vie d’un migrant vaut moins qu’un bulletin de vote.

Le 24 novembre 2021, au moins 27 migrants trouvaient la mort dans le naufrage de leur embarcation en tentant de rejoindre la côte anglaise. Auparavant ils avaient lancé des appels à l’aide qui n’avaient pas été pris en compte par les autorités. Pour cela sept militaires sont poursuivis aujourd’hui pour non-assistance à personne en danger. Mais, selon Le Canard enchaîné, la hiérarchie militaire fait tout pour mettre des bâtons dans les roues des trois juges d’instruction chargés de l’enquête : pressions sur des témoins, non retranscription de conversations enregistrées lors du naufrage, refus de collaborer, tentative de faire annuler la procédure, etc. Le ministère des Armées a refusé de répondre aux juges d’instruction qui l’avaient saisi… pas plus qu’aux questions posées par les journalistes du Canard. En fait, la Grande Muette ferme surtout sa gueule lorsqu’elle est mise en cause dans des magouilles crasses dont elle a l’habitude.

C’est au Zénith de Caen, dans le Calvados, que s’est déroulée la 6e édition du Prix Liberté. Créé par la région Normandie et décerné par des jeunes du monde entier de 15 à 25 ans consultés par Internet, il récompense chaque année une personnalité ou une organisation engagée dans un combat pacifique. Cette année plus de 14 000 jeunes avaient répondu à l’appel et ont choisi le jeune journaliste palestinien Motaz Azaïza pour sa couverture de la guerre de Gaza. Comme il est très difficile pour les journalistes étrangers d’entrer à Gaza, « il se sent investi d’une cause : témoigner au monde entier et en temps réel de la vie sous les bombes dans l’enclave palestinienne », explique une vidéo de présentation du Prix. L’une de ses photos a été classée parmi les 10 meilleurs clichés de l’année par le Time Magazine. Dès l’annonce de sa nomination, la droite, l’extrême droite, une partie des macronistes et des organisations sionistes et assimilées ont demandé que ce prix lui soit retiré en l’accusant d’être « antisémite ». Une rengaine éculée qui commence à fatiguer.

Le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative, vient de trancher sur le fait que les arrêts de travail prescrits pour les burn-outs, c’est-à-dire les épuisements au travail accompagnés d’une dépression, ne sauraient être considérés comme des certificats de complaisance. On peut s’étonner que la justice administrative ait eu à se pencher sur la question alors que depuis 2019 l’Organisation mondiale de la santé reconnait le burn-out comme maladie professionnelle. Mais cela n’a pas empêché la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins de sanctionner, en 2022 et à la demande d’un patron, un médecin pour avoir prescrit un tel arrêt maladie à l’un de ses patients. C’est cette décision que le Conseil d’État vient d’annuler. Ce qui n’empêche pas les employeurs, appuyés par le gouvernement et la Cour des comptes, de continuer dans la même voie en demandant la réduction du nombre d’arrêts maladie et de la durée d’indemnisation des salariés. Les médecins ont salué cette décision mais le combat contre cette attitude de régression sociale est loin d’être terminée.

Le 4 juin 1989 le gouvernement envoyait des troupes et des chars contre des manifestants pro-démocratie et pacifiques qui occupaient Tiananmen, la grande place centrale de Pékin, face à la Cité interdite. Il s’agissait pour le régime de mettre fin à des semaines de protestations appelant à un changement politique. Des centaines de personnes, voire plus d’un millier selon certaines estimations, trouvèrent la mort dont de nombreux étudiants écrasés par les chars alors que des dizaines de milliers d’autres étaient blessés. Pékin a toujours affirmé avoir mis fin à des « émeutes contre-révolutionnaires ». Le sujet reste particulièrement sensible dans le pays et toute mention de la répression est strictement censurée. Seuls quelques opposants à Hong Kong tentent de braver cette mesure sur les réseaux sociaux. Et de nombreux jeunes ignorent aujourd’hui ce pan de l’histoire chinoise en raison de cette censure.

Des jeunes reconnus coupables d’injures, de menaces ou de violences discriminatoires sont tenus de suivre un « stage de citoyenneté » dans l’ancien camp de concentration nazi du Struthof, situé à Natzwiller, dans le Bas-Rhin. Programme de la journée : visite des vestiges du camp mais aussi un échange sur les conditions de détention de l’époque. But affiché du stage pour les professionnels de la justice qui l’organisent : « faire prendre conscience à ces jeunes de la gravité de leur comportement et contribuer à changer les mentalités ». Mais, que l’on le veuille ou non et quelles que soient les intentions des organisateurs, associer ces jeunes délinquants à la racaille nazie et comparer leurs délits aux crimes hitlériens est choquant et montre à leur égard une forme certaine de mépris.