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Brèves

L’actualité en bref

La visite éclair de 17 heures du président de la République en Nouvelle-Calédonie ne laissera pas un souvenir inoubliable. Sa seule annonce concrète est qu’il ne ferait pas passer en force au Parlement une réforme du corps électoral qui avait mis le feu aux poudres… et dont il était jusqu’alors un défenseur acharné et un promoteur zélé. Il a donné « quelques semaines » aux leaders kanak pour ramener le calme et reprendre le dialogue. Sinon… rien de concret. Pas question pour lui de reconnaître sa large part de responsabilité dans la situation actuelle. Pas plus d’ailleurs que la réalité de l’oppression néo-coloniale que connait depuis toujours le peuple kanak.

Utopia 56, une association venant en aide aux exilés à la rue, a été la cible d’un groupuscule d’extrême droite, connu pour ses actions contre l’immigration. Un grillage, portant plusieurs affichettes insultantes pour les migrants, a été placé, dans la nuit, devant la porte du local de l’association en condamnant l’entrée. Sur un des messages était écrit : « Parce qu’elle refuse l’expulsion des migrants illégaux et encourage leur traversée, l’association se rend complice de l’invasion migratoire qui sévit en France. » Plainte a été déposée pour incitation à la haine. L’action a été revendiquée par le collectif d’extrême droite Furie française, un groupuscule qui s’était déjà fait remarquer par le passé pour avoir notamment – avec La Manif pour tous – lancer une pétition afin de pousser le maire de la ville à annuler des lectures de drag-queens auprès d’enfants. Utopia 56 est présente dans neuf villes et organise des maraudes de nuit et en journée auprès des personnes exilées à la rue, demandeuses d’asile ou roms, en campements et bidonvilles. Ses bénévoles mènent également des actions auprès de mineurs non accompagnés. Et ce n’est pas la première fois que l’association et ses membres sont l’objet d’attaque de la part de la vermine fascisante.

Faith vit depuis 2011 en France où est né son fils aujourd’hui âgé de 7 ans. Elle est Nigérienne. Bien que sans papiers, elle travaille depuis quatre ans dans l’Ehpad La Parentèle de Dol-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine, près de Saint-Malo. Elle a reçu une OQTF – obligation de quitter le territoire français – dans le cadre de la loi Darmanin. Prétexte : à son arrivée en France, elle a été victime d’un réseau de prostitution. Les services de Darmanin confondent donc volontairement les proxénètes, des criminels dont on connait les méthodes, et leurs victimes. En contradiction avec ses propres principes officiels qui préconisent la prise en charge des victimes de traite humaine. Cette expulsion est non seulement inhumaine et honteuse, mais elle est absurde, car on manque de personnel dans les Ehpad et Faith donne toute satisfaction. Mais la démagogie xénophobe passe avant les intérêts des pensionnaires des Ehpad. L’indignation largement partagée et les nombreuses actions de solidarité organisées dans la région permettent d’espérer qu’il sera possible de faire reculer Darmanin.

Borhen Bssais, un présentateur de médias privés, et Mourad Zeghidi, un commentateur politique, ont été condamnés chacun à un an de prison. Ils ont écopé de six mois pour diffusion de « fausses nouvelles » dans les médias et réseaux sociaux, et six mois supplémentaires pour « de fausses déclarations dans le but de diffamer autrui », en vertu d’un décret-loi promulgué en 2022 par le président Kaïs Saïed pour faire taire toute opposition. « Quand la politique entre dans les tribunaux, la justice en sort », a martelé dans sa conclusion Kamel Massoud, l’un des avocats des deux hommes. Leur arrestation avait coïncidé avec l’interpellation de deux avocats, Sonia Dhamani et Mehdi Zagrouba, en vertu du même décret et suivait celles de militants d’associations d’aide aux migrants. L’ONG Human Rights Watch (Vigie des droits humains) a dénoncé dans un communiqué « une escalade de la répression gouvernementale ces dernières semaines et des actions visant à museler la liberté d’expression, à poursuivre les dissidents et à réprimer les migrants ». Un bon résumé de la politique de l’autocrate Saïed.

Alors que, comme ici, la droite et l’extrême droite font de la surenchère anti-migrants en vue notamment des élections européennes, les économistes soulignent que le vieillissement de la population provoque une pénurie de main-d’œuvre et menace à terme le financement des retraites. En effet, un habitant sur cinq a plus de 65 ans et la situation devient problématique : le pays le plus industrialisé d’Europe manque de bras et les entreprises allemandes peinent à recruter. Pour sauver son système social et son économie, le pays a besoin de 400 000 immigrés par an. Pour combler les postes vacants, le gouvernement a donc décidé de favoriser l’immigration de certains profils qualifiés avec des procédures de visa simplifiées et des régularisations accélérées. On compte aujourd’hui 11 millions d’habitants avec un passeport étranger et leur nombre risque d’augmenter au fil des ans. Ce qui fait grincer des dents aux réactionnaires de tout poil et réduit à néant leur théorie fumeuse de la nocivité de « l’invasion migratoire ». Car ce sont bien ces migrants, au côté des autres travailleurs, qui font tourner l’économie.

Lors d’une conférence de presse tenue à son siège parisien, la CGT a estimé que des suppressions de postes sont en cours ou annoncées dans plus d’une centaine d’entreprises, mettant en péril entre 60 000 et 90 000 emplois directs et indirects. Sa secrétaire générale, Sophie Binet, a jugé que la récente réunion à Versailles par Macron du forum « Choose France » (Choisissez la France), avec l’annonce de 15 milliards d’investissements privés, était de la poudre aux yeux. « Choose France est l’arbre qui cache la forêt d’une saignée sociale en cours ! » a-t-elle déclaré. D’où la publication d’une « liste noire des plans de licenciement depuis septembre 2023 » qui fait apparaître des plans sociaux en cours dans pas moins de 130 entreprises dont 82 à caractère industriel. Un constat accablant pour la politique sociale du gouvernement. Mais dénoncer n’est pas suffisant. Il faut interdire ces licenciements en organisant des luttes d’ensemble pour le partage du travail entre tous et toutes. Mais là, la CGT est bien souvent aux abonnés absents, notamment au niveau confédéral.

Le personnel de France Médias Monde, France Télévisions et Radio France est en grève pendant deux jours contre le projet de fusion éclair de l’audiovisuel public défendu par la ministre de la Culture, Rachida Dati, sans aucune consultation des salariés concernés. Il prévoit la création d’une holding commune au 1er janvier 2025, France Médias, préparant ainsi le terrain d’une fusion-absorption, un an plus tard. Cela pourrait d’abord se traduire par des centaines de licenciements parmi les 16 000 salariés de l’audiovisuel public. La BBC britannique a connu une réforme similaire sous les conservateurs, qui a entrainé la suppression de 800 emplois. Ensuite, un seul patron pour toutes les chaines de télévision et les stations radio ramènerait le secteur à feu l’ORTF de l’époque gaulliste où ce sont les gouvernants qui imposaient sans filtre aux médias publics leur ligne politique. Toutes les sociétés de journalistes de ces médias ont alerté sur les dangers d’une fusion de l’audiovisuel public dans une tribune parue dans Le Monde. Jusqu’à présent Dati fait la source oreille.

Le voyage de la flamme olympique dans l’Hexagone est célébré par le gouvernement et les médias comme une grande fête populaire. Tout dépend ce qu’on appelle « populaire ». Par exemple, lors de son périple en Gironde, la flamme a fait une pause de son bain de foule en s’arrêtant dans un domaine viticole très connu, le château Cheval Blanc à Saint-Émilion, où elle a été accueillie par quelques dizaines de privilégiés triés sur le volet. Il faut dire que le domaine en question appartient au groupe LVMH, du milliardaire Bernard Arnault, principal sponsor privé des Jeux olympiques à hauteur de 150 millions d’euros. Ce qui lui donne quelques privilèges…

L’armée israélienne a autorisé des colons israéliens à retourner dans trois anciennes colonies en Cisjordanie occupée dont l’accès leur avait été interdit depuis l’évacuation ordonnée en 2005. Les trois colonies – Sa-nur, Ganim et Kadim – sont situées près des villes palestiniennes de Jénine et de Naplouse, toutes deux des bastions des militants palestiniens. Dans le même temps, l’armée israélienne a lancé un raid sur Jénine faisant sept morts dont Oussaïd Jabarine, chirurgien à l’hôpital public de la ville. Tout un symbole…