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Brèves

L’actualité en bref

Selon le Réseau de solidarité contre l’occupation de la Palestine (Rescop) le gouvernement de Pedro Sánchez a refusé en 48 heures l’autorisation d’accoster à deux navires chargés d’armes à destination d’Israël. Le premier, le Marianne Danica, battant pavillon danois, avait demandé l’autorisation de faire escale dans le port de Carthagène avec à bord 27 tonnes d’explosifs venant de Madras, en Inde, à destination de Haïfa. Le second était un porte-containers, le Borkum, immatriculé à Antigua-et-Barbuda, un micro-État antillais, qui transportait un chargement militaire destiné au port israélien d’Ashdod, situé à une trentaine de kilomètres de la bande de Gaza. Le Rescop s’est réjoui dans un communiqué qu’« en 48 heures, deux navires transportant des armes à destination d’Israël n’ont pas transité par notre territoire grâce à la pression sociale ». De son côté, Jose Manuel Albares, le chef de la diplomatie espagnole, a déclaré : « À l’avenir le ministère des Affaires étrangères rejettera systématiquement ces escales pour une raison évidente. Le Moyen-Orient n’a pas besoin de davantage d’armes, il a besoin de plus de paix. »

La barbarie continue. Sept personnes, cinq hommes et deux femmes, ont été pendues selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège. Parvin Moussavi, 53 ans, mère de deux enfants, a été exécutée à la prison d’Urmia (nord-ouest) avec cinq hommes, tous condamnés pour trafic de drogue. À Nishapur (est), une femme de 27 ans, Fatemeh Abdullahi, a été pendue pour le meurtre de son mari qui était aussi son cousin. L’IHR affirme avoir comptabilisé 223 exécutions cette année, dont au moins 50 au cours du seul mois de mai. La République islamique exécute le plus de femmes dans le monde, selon des groupes de défense des droits humains, qui affirment que beaucoup sont victimes de mariages forcés ou abusifs. En 2023, au moins 22 femmes y ont été exécutées, le nombre le plus élevé de ces dix dernières années. L’IHR conclut que les condamnés à mort sont « les victimes bon marché de la machine à tuer de la République islamique, qui vise à semer la peur auprès de la population pour prévenir de nouvelles manifestations ».

Illan Pappé est un écrivain israélien dont la réputation dépasse largement les frontières de l’État sioniste. À la fin des années 1980, il fut le fer de lance de ce que l’on a appelé les « Nouveaux historiens » qui dynamitèrent la version officielle de l’histoire de la Palestine en montrant que l’expulsion et l’oppression des Palestiniens furent inscrites très tôt dans le projet sioniste. Juif, israélien, anti-sioniste et soutien des Palestiniens, Pappé dérange. Et pas seulement l’establishment israélien. Il a en effet été arrêté par le FBI à son arrivée à l’aéroport de Détroit, dans le Michigan. Il a lui-même ironisé sur son compte Facebook : « Saviez-vous qu’un professeur d’histoire âgé de 70 ans menaçait la sécurité nationale des États-Unis ? » Interrogé pendant deux heures il s’est vu confisquer son téléphone portable. On lui a notamment posé des questions sur ses amis arabes et musulmans aux États-Unis et sur les relations qu’il entretenait avec eux. « Je sais, a dit Pappé, que beaucoup d’entre vous ont vécu une expérience bien pire, mais sachant que la France et l’Allemagne ont refusé l’entrée au recteur de l’université de Glasgow parce qu’il était Palestinien, Dieu sait ce qu’il va se passer ensuite. » Et de conclure : « La bonne nouvelle, c’est que des mesures comme celle-ci sont prises par les États-Unis ou les pays européens sous la pression du lobby israélien ou d’Israël lui-même, et cela sent la panique et le désespoir en réaction au fait qu’Israël soit devenu un État paria avec tous les implications d’un tel statut. »

Depuis le début de l’année, près de 16 000 migrants africains sont arrivés aux Canaries, soit une augmentation de près de 370 % par rapport à la même période en 2023. Les candidats au départ embarquent clandestinement sur des pirogues en bois, à moteur, qui peuvent atteindre une vingtaine de mètres mais ne sont pas adaptées à des trajets en haute mer. Ils veulent gagner ces îles, distantes de 1 700 kilomètres des côtés sénégalaises et qui appartiennent à l’Espagne, car cela leur ouvre la perspective de gagner ensuite les pays de l’Union européenne. Ils partent clandestinement du Sénégal, de Gambie, de Côte d’Ivoire et d’autres pays voisins. Et les morts sont nombreux : vingt-six migrants partis de Guinée ont péri au large du Sénégal dans le naufrage de leur embarcation ces jours derniers. En février, plus de vingt corps avaient été récupérés sur une autre plage sénégalaise, après le naufrage d’une pirogue en mer. Selon les témoignages des rescapés, près de 300 personnes avaient pris place à bord. Les survivants avaient évoqué des dizaines de disparus. Et cette hécatombe s’amplifiera tant que l’Union européenne continuera de fermer ses frontières, obligeant les migrants à emprunter des itinéraires dangereux au péril de leur vie.

Alors qu’on a célébré le 17 mai la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie les statistiques du ministère de l’Intérieur révèlent que dans l’Hexagone les atteintes envers les personnes LGBTI+ ont augmenté de 13 % en 2023 par rapport à 2022, avec même un bond de 19 % pour les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie. Au total, 4 560 infractions contre les lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes ont été enregistrées l’an passé : 2 870 crimes ou délits et 1 690 contraventions (qui sont à 94 % liées à des injures). Les crimes et délits (diffamation, agressions, menaces, harcèlement, etc.), déjà en hausse de 13 % en 2022, bondissent de 19 %, tandis que les contraventions, qui avaient baissé de 9 %, progressent cette fois de 4 %. Depuis 2016 on a constaté chaque année une augmentation constante des actes anti-LGBTI+. Un fléau qui s’amplifie et qui doit être combattu bec et ongles.

Alors qu’on nous rebat les oreilles avec « l’esprit olympique », qui serait paraît-il un modèle à suivre, il est bon de rappeler que ce baron professa toute sa vie des idées ultra-réactionnaires. Il refusait notamment la féminisation, et croyait à l’« essence supérieure » de « la race blanche ». Il a également fait de nombreuses sorties racistes et colonialistes. Tout cela était connu. Ce qui l’était moins c’est qu’il a correspondu directement avec Hitler. C’est ce que révèle un livre d’Aymeric Mantoux, Pierre de Coubertin, l’homme qui n’inventa pas les Jeux olympiques, qui vient de paraître. L’auteur cite une lettre, datée du 17 mars 1937 et adressée par Coubertin au Führer, pour remercier le régime nazi de sa contribution à « l’année jubilaire » qui marquait le cinquantenaire de son action en faveur de la renaissance des Jeux. En parallèle, des historiens ont retrouvé la trace de versements de l’Allemagne nazie à un fonds de dotation monté par Coubertin pour poursuivre son action. Ce qui n’empêche pas qu’un mannequin à son effigie devrait intégrer le musée Grévin à Paris en juillet prochain.

Des sacs de céréales, de riz et de farine vidés ou jetés au sol et piétinés. C’est ce qu’il est advenu des marchandises de camions chargés d’aide humanitaire à destination de Gaza. Des dizaines d’individus d’extrême droite, dont de nombreux colons, ont dévalisé et vandalisé ces camions en Israël, peu après le point de passage de Tarqumiya avec la Cisjordanie occupée. À la manœuvre, un groupe d’extrême droite, Tsav 9, qui multiplie ce genre d’actions depuis janvier et qui veut empêcher toute aide humanitaire aux Gazaouis tant que les otages israéliens n’auront pas été libérés. « Les blocages de Tsav 9 sont scandaleux », a affirmé Jessica Montell, directrice de l’organisation israélienne de défense des droits humains HaMoked. Et d’ajouter : « Il est immoral de détruire de la nourriture en route pour être distribuée à des civils affamés. Mais ce qui est encore plus scandaleux, c’est qu’il n’y a pas de policiers ni de soldats pour les arrêter. Où sont les forces de l’ordre pour empêcher un tel acte ? » Réponse : elles sont trop occupées à affamer, matraquer et tuer les civils Palestiniens.

Le leader kurde Selahattin Demirtas, emprisonné depuis novembre 2016, a été condamné à 42 ans de prison, notamment pour atteinte à l’unité de l’État, à l’occasion d’une flambée de violences qui s’était produite en 2014. L’ancien coprésident du HDP, principal parti politique kurde du pays, est incarcéré dans cette affaire déjà dénoncée par la Cour européenne des droits de l’homme. L’autre ex-coprésidente du HDP, Figen Yuksekdag, a pour sa part écopé de 30 ans et trois mois d’emprisonnement. Il ne se passe pratiquement pas une année sans que des militants kurdes – qui luttent pour leurs droits nationaux en Turquie, mais aussi en Iran et en Syrie – soient condamnés à de lourdes peines. Solidarité avec le peuple kurde et son droit à l’autodétermination.

Le parquet général russe a déclaré « indésirable » le média d’opposition Sota, une mesure qui expose ses employés à de lourdes peines et interdit de facto ses activités dans le pays, où toute voix dissidente est écrasée depuis l’attaque contre l’Ukraine. « Les publications de Sota ne sont rien d’autre que des tentatives explicites de déstabiliser la situation socio-politique de la Russie », a justifié le parquet. Il a en outre accusé les journalistes de ce média d’être encouragés par « de soi-disant maîtres à penser occidentaux », cherchant à « saper les fondements spirituels » de la Russie et diffusant « des contenus discréditant les autorités et les forcées armées ». Ce média, suivi par 137 000 utilisateurs sur Telegram, était l’un des derniers à couvrir activement les répressions politiques dans le pays, en envoyant ses reporters suivre les procès d’opposants et les rares actions de protestation. Sur Telegram, la rédaction de Sota, tout en rejetant les accusations sur ses liens supposés avec des « superviseurs occidentaux » a affirmé : « Nous nous prononçons bien sûr comme des opposants à la guerre et au régime poutinien et suivons des principes journalistiques objectifs. » Et de conclure : « Ce travail doit se poursuivre. »