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Brèves

L’actualité en bref

Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, et son compère de la Justice, Éric Dupond-Moretti tartinent à longueur de journée sur les grands succès des opérations « Place nette XXL » un peu partout en France visant à éradiquer le trafic de drogue et qui seraient, selon eux, un franc succès : 3814 interpellés, 4 tonnes de drogue, 500 armes et 170 véhicules saisis. Impressionnant ! Sur le terrain la réalité est un peu différente. À la Guadeloupe par exemple, après une de ces opérations spectacle, un couvre-feu pour les mineurs a été décrété dans plusieurs secteurs de l’île. Pour le justifier, le préfet a pris un arrêté dont un des 19 considérants explique benoîtement que « la mobilisation des forces de sécurité intérieure et les diverses interpellations, notamment à l’occasion des opérations “Place nette”, n’ont pas permis d’endiguer les phénomènes d’atteinte aux personnes et aux biens ». Bref, un coup d’épée dans l’eau.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est prononcé en faveur des couvre-feux pour les moins de 13 ans (non accompagnés d’un adulte), instaurés notamment à Nice et à Béziers ces derniers jours, dans la foulée de celui instauré en Guadeloupe pour les mineurs. À Béziers, c’est le maire d’extrême droite, Robert Ménard, qui est à la manœuvre tandis qu’à Nice officie Christian Estrosi, macroniste venu des Républicains, qui est tout aussi réactionnaire que lui. Dans le passé d’autres villes avaient déjà eu recours à ce genre de mesures pour une période limitée sans aucun effet sur la délinquance. Mais le gouvernement a récemment imposé cette thématique dans le débat public après plusieurs faits divers, en estimant qu’elle était électoralement porteuse. Elle est destinée à flatter une opinion de droite toujours sensible au thème de « la loi et l’ordre » en lui désignant les jeunes comme principal vecteur de la violence et de la délinquance. À Béziers, des syndicats et associations de gauche ont dénoncé à juste raison une « politique de la peur, de la peur de l’autre et de la peur de l’avenir ». Car à défaut d’offrir un futur à la jeunesse, Darmanin et ses semblables lui proposent la matraque et l’enfermement.

Le groupe d’hydrocarbures TotalEnergies a enregistré un bénéfice net de 5,7 milliards de dollars (5,3 milliards d’euros) au premier trimestre 2024, améliorant encore ses résultats de 3 % sur un an. Selon la direction ce résultat a été obtenu grâce à des prix du pétrole et des marges de raffinage « soutenus ». Mais aussi, et surtout, grâce aux automobilistes qui n’ont pas d’autre choix que de subir le racket de TotalEnergies chaque fois qu’ils font le plein à la pompe.

Le 28 avril est la « Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail ». L’occasion de se rappeler que chaque jour au moins deux salariés meurent sur leur lieu de travail, trois si on ne tient compte que des jours ouvrés. En 2022, dernière année pour laquelle on dispose de statistiques nationales, l’Assurance-maladie a recensé 744 176 accidents reconnus et 738 morts. Un bond de 14 % entre 2021 et 2022. Et ce chiffre est largement sous-estimé puisque seuls sont recensés les salariés du privé cotisant au régime général. Les fonctionnaires, les agriculteurs et les indépendants n’entrent pas dans ce décompte, pas plus que les morts sur les trajets domicile-travail ni ceux liés à des maladies professionnelles. Selon la CGT, le nombre de morts pourrait être encore plus élevé en 2023 et dépasser la barre des 900. À noter qu’il n’existe pas, au sein du ministère du Travail ou ailleurs, de structure qui recense de façon exhaustive le nombre des victimes de l’exploitation. Pour l’État capitaliste, ces morts n’en valent pas la peine…

La Chambre des représentants de cet État du sud des États-Unis a adopté une proposition de loi qui autorise désormais les enseignants, directeurs et autres membres du personnel scolaire à venir armés à leur travail. Approuvée plus tôt ce mois-ci par le Sénat, la loi doit encore être validée par le gouverneur républicain Bill Lee, qui s’est montré « ouvert » à cette évolution de la législation. Le personnel scolaire aura cependant l’obligation de dissimuler cette arme de poing mais ne sera pas tenu d’en informer les parents d’élèves. Officiellement cette mesure est censée réduire la violence à l’école. On ne comprend pas trop comment car, au contraire, les statistiques montrent que plus la population est armée, plus la violence augmente. Or, aux États-Unis, le nombre d’armes en circulation est supérieur à celui de la population (120 armes pour 100 habitants). Le Tennessee rejoindra ainsi la quinzaine d’autres États où le port d’arme est déjà autorisé à l’école.

Un rapport que vient de publier Human Rights Watch documente un double massacre commis par des soldats burkinabés le 25 février dernier dans deux localités de la province de Yatenga, dans le nord du pays. Une attaque contre la base militaire de Ouahigouya menée par un groupé armé affilié à Al Qaïda a entraîné de féroces représailles… contre la population civile. Selon le décompte établi par l’ONG Human Rights Watch, les soldats ont tué 44 personnes, dont 20 enfants, dans le village de Nondin, et 179 personnes, dont 36 enfants et quatre femmes enceintes, dans le village voisin de Soro. Ce qui n’avait pas empêché les autorités d’affirmer à l’époque que la riposte menée par l’armée avait permis de « neutraliser plusieurs centaines de terroristes ». Plus le mensonge est gros…

Dans son rapport annuel qu’elle vient de publier, l’ONG Amnesty International dénonce un « racisme institutionnel et systémique » dans l’Hexagone qui peut transparaître notamment à travers « les contrôles d’identité discriminatoires à l’égard des hommes et des jeunes gens noirs ou arabes ». L’organisation considère que « le Plan national de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations liées à l’origine », présenté en janvier par le gouvernement, n’a pas répondu à ce problème, « ni même reconnu son existence ». Elle accuse les autorités françaises d’avoir « imposé à de nombreuses reprises des restrictions excessives, disproportionnées et illégitimes du droit de manifester » et évoque les arrestations « d’un grand nombre de manifestants » au cours de l’année passée. Enfin elle déplore une « discrimination religieuse » persistante « notamment à l’égard des femmes et jeunes filles musulmanes ». L’ONG cite en exemple l’interdiction, à la rentrée scolaire 2023, du port de l’abaya et du qamis dans les établissements scolaires publics et regrette ainsi qu’en une semaine « des dizaines de jeunes filles musulmanes s’étaient vu refuser l’accès à leur établissement scolaire, en violation de leurs droits à l’éducation et à la non-discrimination ». En un mot la fameuse « Patrie des droits humains » est, question droits, dans un triste état.

Plusieurs organisations syndicales (CGT, CFDT, FO), d’associations comme Attac et des responsables insoumis et écologistes ont mis en garde sur la simplification de la fiche de paie annoncée par Bruno Le Maire dans le cadre d’un plan plus large pour réduire les tâches administratives des entreprises. Selon la proposition dévoilée par le ministre de l’Économie, le bulletin de salaire pourrait être réduit à une quinzaine de lignes. À l’inverse du format actuellement en vigueur, les cotisations sociales (Sécurité sociale, assurance chômage, etc.) ne seraient plus détaillées mais réunies en une seule ligne pour l’employeur et une autre pour le salarié. Sophie Binet, la secrétaire de la CGT souligne la volonté du ministre de l’Économie de « s’attaquer aux cotisations sociales ». « Quand on ne voit plus ces lignes sur sa fiche de paie, ça veut dire qu’on pourra encore moins se mobiliser pour les défendre et qu’il pourra y avoir des tours de passe-passe », a-t-elle mis en garde. Une mesure, qui si elle est appliquée, facilitera la fraude ou l’erreur patronale en empêchant de vérifier chaque ligne ou d’observer une variation d’un mois à l’autre. Pour Le Maire, simplification rime surtout avec enfumage.

Grand cirque médiatique à la Sorbonne pour un nouveau discours « historique » sur l’Europe d’Emmanuel Macron. En fait une simple opération de communication qui n’a pas grand-chose à voir avec l’avenir du Vieux Continent, mais tout avec le fait que la future liste macroniste Renaissance aux élections européennes, conduite par Valérie Hayer, est en mauvaise position dans les sondages. Bref une tentative de sauvetage de la soldate Hayer. Sinon, rien de neuf sous le soleil, à savoir une défense d’une Union européenne capitaliste, en plein réarmement et de plus en plus dure avec les migrants. Une vision à cent lieues de l’Europe des travailleurs et des travailleuses, ouverte et fraternelle pour laquelle nous nous battons.