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Brèves

L’actualité en bref

Connu pour ses chansons critiques du pouvoir, le rappeur Toomaj Salehi, arrêté en octobre 2022, libéré sous caution puis arrêté à nouveau quelques jours après sa libération pour avoir dénoncé ses conditions de détention dans une vidéo, a été condamné à mort « pour corruption sur Terre » par un tribunal d’Ispahan. Le jeune homme de 33 ans était devenu une figure de proue du mouvement de contestation ayant suivi la mort de Mahsa Amini en septembre 2022. Selon des ONG, neuf personnes ont déjà été exécutées en lien avec ce soulèvement par le sanguinaire régime des ayatollahs.

L’administration Biden est sur le point de sanctionner le bataillon israélien Netzah Yehuda pour violation des droits humains. Ce bataillon est une formation militaire composée à l’origine de Juifs ultra-orthodoxes qui a peu à peu attiré un grand nombre de colons « extrémistes » responsables d’exactions contre les Palestiniens en Cisjordanie. Il y a quelques semaines, la même administration avait mis sur sa liste noire quatre colons accusés de crimes contre des Palestiniens. C’est un procédé un peu facile qui revient en fait à montrer du doigt quelques moutons noirs pour mieux passer sous silence les crimes quotidiens du régime sioniste et de son armée en Cisjordanie et à Gaza.

Le Parlement européen a adopté la première loi de l’Union européenne pour combattre les violences faites aux femmes. Cette nouvelle législation criminalise les mutilations génitales féminines, le mariage forcé, le partage non consenti d’images intimes, ou encore le cyber-harcèlement, ouvrant ainsi la voie à des sanctions harmonisées au sein des 27 pays de l’Union. Pour Lola Schulmann, chargée des droits des femmes à Amnesty International, le texte constitue « un premier pas important » mais la loi est aussi une « occasion ratée », estime-t-elle, « à la fois parce qu’on n’intègre pas le consentement dans la définition du viol et parce que les personnes les plus ciblées par les violences basées sur le genre, que ce soient les femmes sans papiers, les travailleuses du sexe, des femmes lesbiennes, ne sont pas clairement identifiées comme particulièrement vulnérables ». Une douzaine d’États membres, dont la France, se sont opposés à l’inclusion du viol dans cette législation, estimant que l’UE n’avait pas de compétence en la matière. Ce qui n’empêche pas Macron de claironner sans complexe que la cause des femmes est une de ses priorités.

La Ligue des droits de l’homme et l’association Utopia 56, qui s’occupe des migrants, ont déposé plainte à Paris pour complicité de crimes contre l’humanité et complicité de torture contre Fabrice Leggeri, le numéro trois de la liste RN pour les élections européennes. De 2015 à 2022, ce dernier avait occupé le poste de directeur exécutif de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Il lui est notamment reproché d’avoir activement facilité des refoulements illégaux en mer de bateaux de migrants dans le cadre de ses fonctions. Il les avait livrés aux autorités libyennes alors même que dans ce pays ces derniers étaient l’objet de violences physiques et sexuelles, de détention arbitraire, de torture et d’esclavage. Ses agissements avaient été dénoncés dans un rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude qui l’avait contraint à démissionner. Avec un tel palmarès, pas étonnant qu’il figure en position éligible sur la liste du Rassemblement national.

Comme on le sait, le Premier ministre a relayé, avec tambour et trompette, la campagne qu’il a lancée contre les fraudes à l’assurance chômage et pour débusquer les chômeurs qui ne rechercheraient pas activement un emploi. À ce propos Le Canard enchaîné vient de reprendre des chiffres rendus publics par France Travail. D’abord, le nombre de contrôle a explosé passant de 350 000 à 525 000 par an entre 2019 et 2023. Ensuite, 83 % des demandeurs d’emploi ont présenté toutes les preuves d’une recherche active de travail ou exprimé le besoin d’un meilleur accompagnement alors même que moins de la moitié bénéficie d’une indemnisation. Ce qui n’empêche nullement Attal de poursuivre son travail de sape de l’assurance chômage et de s’en prendre toujours plus aux droits des chômeurs.

Les deux Chambres du Parlement britannique ont approuvé la loi scélérate qui permet d’expédier par charters les demandeurs d’asile vers le Rwanda. Il s’agit pour Londres de déporter dans ce pays d’Afrique de l’Est, tenu par le régime dictatorial de Paul Kagame, des personnes arrivées illégalement au Royaume-Uni (sans visa, en bateau ou cachés dans des camions). Ces personnes ne pourront réclamer l’asile que depuis le sol rwandais, où sera examinée leur demande. Le Rwanda a déjà obtenu environ 500 millions de livres sterling (580 millions d’euros) de Londres dans le cadre d’un accord qui est jugé inique et scandaleux par les associations de défense des droits des migrants et inquiétant pour de nombreux juristes qui soulignent ses contradictions avec la Convention européenne des droits de l’homme. Le texte empêche aussi les juges de questionner la sûreté du Rwanda en cas de recours des demandeurs d’asile contre leur expulsion et permet même aux ministres britanniques d’ignorer des mesures provisoires que prendrait la Cour européenne des droits de l’homme pour arrêter les déportations. Une législation anti-migrants que pourraient imiter d’autres pays européens.

Au moins cinq migrants, dont une petite fille de 4 ans, sont morts lors d’une tentative de traversée de la Manche au large de la plage de Wimereux, dans le Pas-de-Calais. Une centaine d’autres ont été récupérés à bord d’un remorqueur d’intervention de la marine nationale et ont été déposés au port de Boulogne. Le dernier drame remontait au 3 mars avec la mort par noyade d’une petite fille de 7 ans dans le canal de l’Aa à Watten (Nord) alors qu’elle se trouvait sur une petite embarcation avec quinze autres migrants. Auparavant, dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont un adolescent syrien de 14 ans, étaient morts à Wimereux, alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation déjà en mer dans une eau à 9 degrés. Chaque mois apporte son lot de victimes et cela continuera tant que l’on ne laissera pas les migrants accéder librement aux pays de leur choix.

Dans le cadre du magazine C à Vous, de France 5, une femme faisait part de son choc après la décision délivrée en appel de relaxer son ex-compagnon alors que pendant des années elle et ses enfants avaient été l’objet de maintes violences qui les avaient en partie détruits. Yves Milla, un ancien major de la police aux frontières (PAF) avait été condamné en première instance par le tribunal correctionnel de Thionville (Moselle) en juillet 2023. Il avait écopé de 18 mois de prison avec sursis probatoire de deux ans ainsi qu’au retrait de l’autorité parentale. Mais la cour d’appel de Metz en a décidé autrement. Malgré les témoignages corroborant les souffrances de la famille, la juge l’a en effet relaxé estimant que les violences faisaient partie du « droit de correction » qu’il avait sur ses enfants. Ce « droit de correction » n’existe plus dans les textes mais persiste dans la tête de la magistrate bien réactionnaire qui a pris cette décision. En plein XXIe siècle, elle n’a sans doute jamais entendu parler d’une éducation sans violence, qu’elle soit physique ou psychologique. La mère de famille, ses deux enfants et le parquet général se sont pourvus en cassation.

Après Rima Hassan, c’est au tour de Mathilde Panot. la présidente du groupe des députés Insoumis, d’être convoquée le 2 mai par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme », ouverte à la suite d’un communiqué publié le 7 octobre, jour de l’attaque menée par le Hamas contre Israël. « J’alerte solennellement sur cette instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques », a déclaré la députée du Val-de-Marne. En fait, depuis des mois, police et justice s’en prennent, main dans la main, aux militants politiques, syndicaux ou associatifs qui affirment leur solidarité avec le peuple palestinien et condamnent la politique génocidaire d’Israël. Ce qui ne nous empêchera pas de continuer de le faire et d’être solidaires de celles et ceux touchés par la répression.