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Brèves

L’actualité en bref

Surfant sur l’émotion qu’ont créée les faits divers tragiques montés en épingle par les médias ces dernières semaines, le Premier ministre a annoncé toute une batterie de mesures destinées à réprimer la jeunesse : des travaux d’intérêt général pour les parents « défaillants », une mention « élève perturbateur » sur le dossier Parcoursup, laisser les collégiens au collège de 8 à 18 heures, envoyer dans des internats des jeunes à problème… et maintenant l’aggravation des peines pour mineurs, avec comparution immédiate pour les jeunes à partir de 16 ans. Ce gouvernement est prêt à toutes les démagogies pour flatter l’électorat réactionnaire, mais heureusement, la jeunesse ne s’en laissera pas conter !

Le patron de Michelin a annoncé la mise en place d’un « salaire décent » pour l’ensemble des salariés du groupe dans le monde. Mais derrière l’effet d’annonce, la mesure ne semble finalement pas si favorable qu’elle n’y paraît : pour un salarié travaillant à Clermont-Ferrand, ce salaire décent ne sera que de 1600 euros net, primes comprises ! Avec le coût de la vie actuel, ce qu’il nous faudrait pour vivre décemment, c’est : « Pas un salaire ni une retraite en dessous de 2000 euros net minimum par mois ! »

Marine Le Pen a débarqué à Mayotte pour faire de la surenchère contre les migrants comoriens, pauvres parmi les pauvres de l’île et qui seraient la cause de tous les problèmes. Elle arrive dans la foulée de l’opération « place nette » menée par le gouvernement, qui une fois de plus tire un trait d’égalité entre immigration et délinquance : le but affiché est de démanteler 1300 cases en tôle (bangas) d’ici juin, laissant les gens croupir dans la rue comme après l’opération Wuambushu, et d’arrêter 60 chefs de gang dont rien n’est dit sur qui ils sont ni d’où ils viennent. D’après Marine Le Pen, tous les problèmes de Mayotte, crise aiguë de l’eau, manque de profs, de logements, désert médical, pauvreté des pêcheurs seraient dus aux immigrés comoriens. Elle n’a pas d’autre point de vue que celui du gouvernement qui garde la main sur ce bout de l’archipel pour défendre les intérêts stratégiques de l’impérialisme français dans la zone. Tout en maintenant l’immense majorité de la population dans la misère.

Des laboratoires comme Sanofi ou Biogaran (génériques du groupe Servier) font du chantage pour augmenter le prix des médicaments qu’ils jugent maintenus trop bas par les autorités. Les laboratoires Servier, condamnés en appel en décembre 2023 pour escroquerie à la Sécurité sociale, tromperie aggravée, homicides et blessures dites « involontaires » dans l’affaire du Mediator s’apprêtent même à vendre Biogaran à un autre groupe capitaliste qui ne fera pas mieux. Notre santé dans les mains de tels rapaces, c’est inacceptable et criminel.

Les syndicats de pharmaciens appellent à la grève le 30 avril et le week-end de Pentecôte. Ils protestent notamment contre la pénurie de médicaments essentiels (antibiotiques, anticancéreux, antalgiques……) qui s’aggrave.Depuis deux ans, des signalements de ruptures de stock affluent à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), mais les mesures prises ne suffisent pas. Car les groupes pharmaceutiques font la pluie et le beau temps et abandonnent la production de molécules anciennes, pourtant essentielles, au profit de produits plus rentables. Il manque 4400 médicaments à cause de la loi de la concurrence et du profit, rien que cela justifie de réquisitionner ces géants de la pharmacie au profit de la santé publique !

On sait que, du fait du veto américain, une résolution du Conseil de sécurité visant à admettre les Palestiniens été rejetée. Aussitôt l’Arabie saoudite a exprimé ses regrets en déclarant que « la non-adoption de la résolution permet à l’occupation israélienne de poursuivre ses violations du droit international sans dissuasion et ne rapprochera pas la paix souhaitée ». Même son de cloche du côté jordanien où le royaume hachémite fait part de sa « sincère tristesse ». Ce qui n’empêche ni Ryad, ni Amman d’entretenir des relations diplomatiques et économiques suivies avec l’État sioniste et, de plus, il y a quelques jours, d’être venus à son secours pour intercepter des missiles iraniens. Avec de tels amis, les Palestiniens n’ont pas besoin d’ennemis.

La manifestation « contre les racismes, l’islamophobie et pour la protection de tous les enfants », qui se déroule samedi 21 avril entre Barbès et République, avait d’abord été interdite par la préfecture de police avant d’être autorisée par le tribunal administratif. Une des raisons avancée par le préfet Laurent Nunez pour expliquer sa décision était que « porter l’attention sur les enfants de Gaza, est de nature, eu égard aux tensions actuelles au Proche-Orient […] à porter en son sein des slogans antisémites ». Si l’on comprend bien protester contre le sort réservé aux enfants gazaouis est, peu ou prou, un geste potentiellement antisémite. Mais les laisser se faire massacrer sans rien dire est un exemple de l’humanisme qui anime Munez et ses semblables.

Après les annulations en série des conférences de Jean-Luc Mélenchon et l’interdiction d’un débat sur la Palestine à l’université de Lille, Rima Hassan, juriste franco-palestinienne et candidate sur la liste aux Européennes de la France insoumise, est convoquée le 30 avril par la police pour « apologie du terrorisme ». Des faits survenus, selon la police, entre le 5 novembre et le 1er décembre 2023. La ficelle est un peu grosse. Depuis des mois, ceux et celles qui manifestent leur solidarité aux Palestiniens en général, et aux Gazaouis en particulier, sont accusés de soutenir le terrorisme, voire de propager l’antisémitisme… sans la moindre preuve, mais en fonction de « présomptions ». Rima Hassan, à laquelle nous témoignons notre entière solidarité, est la dernière cible en date de cet arbitraire policier.

L’excuse de minorité – « atténuation de responsabilité » dans le langage juridique – s’applique aux mineurs de 13 à 17 ans inclus considérés comme capables de discernement et reconnus coupable de « crimes, délits ou contraventions ». Elle stipule qu’ils ne peuvent écoper d’une peine de prison supérieure à la moitié de la peine requise pour une personne majeure. Cette législation, qui date de 1945, posait les grands principes modernes de la justice pénale des mineurs en soulignant que le but était d’abord de les protéger et de les éduquer avant même de les punir. Une avancée saluée à l’époque par les pédagogues et les juristes. C’est là-dessus que veut revenir Attal, qui multiplie les déclarations sécuritaires contre la jeunesse. Il a reçu, sans surprise, le soutien des Républicains et du Rassemblement national. Mais son efficacité a été immédiatement mise en doute par plusieurs magistrats. « Je ne pense pas qu’un jeune qui n’est pas dissuadé par la perspective d’aller en prison pendant deux ans et demi le sera davantage par le risque de prendre cinq ans », estime Myrtis Vinas-Roudières, juge des enfants à Bobigny et déléguée du Syndicat de la magistrature. Ce syndicat dénonce aussi dans un communiqué « la réactivation du fantasme de la “culture de l’excuse” » et fait valoir que « loin des représentations bien commodes d’une justice prétendument laxiste et dépassée […] la justice des mineurs s’est au contraire considérablement durcie ces dernières années », avec des peines d’emprisonnement de plus en plus sévères pour les jeunes. Mais Attal, pour flatter l’électorat de la droite extrême et de l’extrême droite, veut aller encore plus loin.