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Brèves

L’actualité en bref

La ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, veut obliger les grandes enseignes à signaler les produits vendus plus cher pour un contenu moindre, ce qu’on appelle la « shrinkflation ». « À partir du 1er juillet, quand des produits, alimentaires ou non alimentaires d’ailleurs, seront “shrinkflatés” […] il y aura une affichette dans le rayon durant deux mois », a-t-elle précisé. Sur cette affichette, sera écrit : « pour ce produit, la quantité vendue est passée de X à Y et son prix au kilo, gramme ou litre a augmenté de X % ou X € » a-t-elle élaboré. L’arrêté, « signé le 16 avril », est actuellement « sur la table du Premier ministre » et « devrait être publié au Journal officiel dans les jours qui viennent », a assuré la ministre. Pas de quoi effrayer la grande distribution. Il lui suffira de modifier les emballages et d’affirmer qu’il s’agit d’un produit différent pour passer entre les gouttes. Ce qu’elle fait depuis des années.

Une majorité de députés, appartenant à la droite et à l’extrême droite, viennent d’autoriser la présence, à titre dissuasif, de militants ou d’organisations anti-avortement au sein des cliniques et des centres médicaux qui délivrent les attestations médicales pour avorter. Cette décision donne un sérieux coup d’accélérateur à la volonté de la Première ministre, Giorgia Meloni, de réduire l’accès à l’IVG dans le pays en dissuadant les Italiennes par tous les moyens. Le vice-Premier ministre Antonio Tajani assure que la nouvelle mesure n’a pas pour objectif de faire changer la loi sur l’avortement adoptée en 1978, mais simplement de décriminaliser « ceux qui sont contre l’avortement ». Cerise sur le gâteau, cette mesure sera financée par le fonds de relance post-Covid de l’Union européenne, dont le pays est le plus grand bénéficiaire. Les partis de gauche et les associations féministes ont dénoncé « une gifle pour les femmes, leurs droits et leur autodétermination » et une « grave attaque contre la liberté des femmes ». C’est le moins que l’on puisse dire.

L’Œil du 20 heures, le magazine du journal télévisé de France 2, a consacré un reportage à l’académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan qui forme les élèves officiers de l’armée française. Et ce n’est pas triste. À partir de témoignages, les journalistes révèlent que sexisme et agressions sexuelles sont monnaie courante dans cette école, parait-il « prestigieuse », alors que la direction ferme les yeux. D’après une ancienne saint-cyrienne, le harcèlement toucherait aussi ceux qui tentent de dénoncer les dérives. « À l’école, les élèves les plus durs appellent ceux qui parlent aux femmes les “souzes”… Ça veut dire “sous-hommes” », raconte-t-elle. Un autre témoignage, écrit cette fois, explique : « Depuis l’automne, les choses se dégradent considérablement pour les femmes du bataillon. Sur 18 filles, deux sont en arrêt maladie, une a tenté de mettre fin à ses jours et deux autres ont vécu des agressions sexuelles. » En février 2016, un sous-lieutenant s’est suicidé d’une balle dans la tête. Une psychologue militaire l’avait rencontré auparavant et notait à son propos : « Il est assez réservé au départ et n’adhère pas forcément aux valeurs saint-cyriennes, surtout celles concernant le rejet des filles ou des étrangers par exemple. » En outre, la page Facebook Poupée de Cyr propose des t-shirts « PAC », autrement dit « Pute à cyrard », une injure pour désigner les compagnes des élèves. Sexisme, racisme, exaltation des valeurs pseudo-viriles, mépris pour les plus faibles, Saint-Cyr est un véritable cloaque. Invité à réagir sur les faits dénoncés dans cette enquête, le ministère des Armées dit découvrir la situation. Mais comment s’en étonner de la part d’une institution refuge de l’idéologie viriliste et dont la fonction est d’opprimer et de tuer ?

Le ministre de l’Intérieur, Gérard Darmanin, en visite dans l’île antillaise, a ordonné l’instauration pendant deux mois d’un couvre-feu pour les mineurs à Pointe-à-Pitre, afin, selon lui, de lutter contre une flambée des violences sur le territoire. Cette mesure, qui entrera en application lors de la semaine du 22 avril, sera effective à partir de 20 heures chaque soir. Il a profité de l’occasion pour aller à la rencontre « des policiers et des gendarmes qui mènent actuellement une opération “Place nette” à Pointe-à-Pitre ». Au-delà des effets d’annonce, qui n’auront sans doute aucune influence sur la situation sociale locale et les violences, on peut noter que lorsqu’il s’agit de départements d’Outre-mer (Mayotte et la Guyane hier, la Guadeloupe aujourd’hui) sa politique répressive, notamment à l’égard de la jeunesse, n’hésite pas à violer les droits élémentaires de la population. Comme au « bon vieux temps » des colonies…

L’association Foodwatch, qui dénonce les fraudes dans l’industrie alimentaire, vient d’épingler trois marques qu’elles accusent de pratiquer la « cheapflation », c’est-à-dire d’avoir réduit ou supprimé des ingrédients pour des produits moins chers ou de moindre qualité dans leurs plats cuisinés ou leur boisson. Par exemple les poulets cordons bleus Le Gaulois contiennent 7 % de poulet et 40 % de fromage en moins mais leur prix a bondi de 22 % depuis avril 2022. Dans les hachés à poêler au jambon de Fleury Michon la proportion de viande est passée de 48 % à 35 %, et le poids du haché de 200 à 190 grammes alors que le prix au kilo grimpait de 23 % entre 2022 et 2024. Enfin le skier de la marque Siggi’s, une boisson lactée commercialisée par Lactalis-Nestlé, a vu la quantité de sucre diminuée et remplacée en partie par du sirop d’agave, moins cher, tout en augmentant le prix de 13 %. Et toutes ces manipulations se font aux dépens des consommateurs. Merci pour eux…

Le secrétaire général de la CGT du Nord, Jean-Paul Delescaut, a été condamné par le tribunal correctionnel de Lille à un an de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme ». En cause, la publication d’un tract syndical paru trois jours après l’attaque du Hamas du 7 octobre, intitulé « La fin de l’occupation est la condition de la paix en Palestine ». Le texte diffusé par le syndicaliste était un message de soutien aux Gazaouis, trois jours après l’attaque sanglante du Hamas et la réplique aveugle d’Israël contre les habitants de l’enclave palestinienne. Des propos qui, selon le tribunal, « dédiaboliseraient les auteurs des attaques » et ne contiendraient « aucune condamnation explicite ou implicite des actes du 7 octobre ». Delescaut a fait aussitôt appel de ce jugement. Nous nous joignons à Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, pour dénoncer « un procès politique » et « un cap gravissime franchi dans la répression des libertés ».

Le 5 mars dernier les enseignants du lycée polyvalent de Cachan avaient exercé leur droit de retrait face à des conditions de travail dégradées en raison de l’état délabré de certains bâtiments. Les lycéens s’étaient mobilisés en soutien. Après une manifestation devant le lycée et l’intervention policière ce jour-là, la répression s’est abattue subitement le 17 avril, plus d’un mois après les faits ! Cinq lycéens ont été interpellés comme si c’était des terroristes : interpellation en mode GIGN à 6 h 15 du matin, porte défoncée, famille menottée. Il est reproché à un des lycéens d’avoir cassé la vitre d’une voiture de police municipale… Bientôt 48 heures de garde à vue pour ça !

Jeudi 18 avril, un rassemblement était organisé devant le commissariat de Villejuif (94) avec la présence de la famille, d’une élue municipale et du NPA.

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a plaidé pour une « nouvelle approche » à l’égard de l’Afrique, notamment sur le dossier migratoire, lors d’une visite en Tunisie, la quatrième en moins d’un mois. Cette « nouvelle approche » consiste à trouver de nouveaux moyens d’empêcher les migrants d’atteindre les côtes européennes, et notamment italiennes. Elle a tenu à remercier le président tunisien Kaïs Saïed « pour le travail que nous menons ensemble dans la lutte contre les trafiquants d’êtres humains ». Plusieurs ONG internationales ont dénoncé à cette occasion une « régression croissante des droits humains dans le pays » depuis le coup de force de Saïed à l’été 2021 par lequel il s’est octroyé les pleins pouvoirs. Les ONG pointent notamment du doigt des arrestations d’opposants, de syndicalistes et de journalistes. Quant aux migrants, souvent d’origine subsaharienne, ils sont privés de tous droits, pourchassés et parqués dans des camps. Ce qui n’empêche pas l’Union européenne de verser 150 millions d’euros au dictateur tunisien pour qu’il continue à jouer son rôle de garde-chiourme.

À l’occasion de la « Journée des prisonniers », des rassemblements ont eu lieu dans les grandes villes du territoire, notamment à Hébron, Jéricho, Naplouse et Ramallah. Cette journée résonne particulièrement cette année après l’arrestation de milliers de personnes supplémentaires ces derniers mois. Selon le Club des prisonniers, le nombre de détenus est passé à plus de 9 000 aujourd’hui, contre 5 200 avant le 7 octobre, jour de l’attaque du Hamas en Israël. Sur ce nombre, plus d’un millier sont incarcérés en « détention administrative », un régime permettant à Israël d’incarcérer des personnes sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elles. Depuis le début de la guerre à Gaza, les autorités pénitentiaires israéliennes ont annoncé « l’état d’urgence en prison », qui s’est traduit par un durcissement des conditions de détention, dont la fin des visites au parloir. Ce n’est pas la première fois, ni, sans aucun doute, la dernière, que les autorités sionistes violent grossièrement les droits élémentaires des prisonniers palestiniens.