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Brèves

L’actualité en bref

Lancée il y a un an par Gérald Darmanin, la première opération Wuambushu (« reprise », en mahorais) contre l’émigration clandestine avait été sévèrement condamnée par les associations de défense des droits humains. Le ministre de l’Intérieur remet le couvert. Il vient d’annoncer le déclenchement d’une deuxième opération, baptisée cette fois « Mayotte place nette », destinée à « la lutte contre l’immigration irrégulière et la délinquance à Mayotte ». Elle durera plusieurs semaines, jusqu’à la fin juin, mobilisant au total, avec un roulement, 1 700 membres des forces de l’ordre. En mer, un bateau devrait aussi être déployé dans le canal du Mozambique pour bloquer le trafic migratoire depuis les Comores. La première opération avait surtout consisté à détruire des bidonvilles et des cases et à procéder à 25 000 expulsions de personnes en situation irrégulière… dont certaines sont revenues depuis sur l’île. Ces persécutions anti-migrants, fortement médiatisées, n’améliorent en rien le sort de la population du département le plus pauvre du pays.

Emmanuel Macron a justifié sur BFMTV-RMC la différence de traitement appliquée aux Jeux olympiques et paralympiques entre la Russie, exclue pour avoir envahi en Ukraine, et Israël qui sera présent malgré son invasion de Gaza et le massacre de plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens. En février dernier des députés insoumis et écologistes avaient réclamé en vain au Comité international olympique « d’appliquer à Israël, lors des prochains Jeux olympiques, les mêmes sanctions qu’à la Russie et au Bélarus ». Mais selon Macron, la Russie est un « agresseur » alors qu’Israël « s’est fait agresser ». Une distinction subtile qui permet dans un cas de condamner des massacres et dans le second de les justifier.

La députée Renaissance du Nord, Violette Spillebout, se dit « choquée » par des affiches des jeunesses communistes lilloises ciblant plusieurs personnalités politiques dont notamment Raphaël Glucksmann (Place publique), Éric Ciotti (Les Républicains) ou encore Victor Catteau (Rassemblement national) qui ont soutenu le récent accord de sécurité entre Paris et Kiev. « Qui va aller mourir en Ukraine ? » questionnent les affiches en question en affichant le portrait des hommes politiques qu’elles dénoncent. Et elles affirment en outre : « Va-t-il aller faire la guerre ? », « Il veut envoyer des enfants d’ouvriers à la guerre. » L’élue macroniste a dénoncé « une campagne de haine ». Le coordinateur du comité exécutif national du PCF, Igor Zamichiei, l’a rejoint en désavouant ses propres jeunes camarades. Il a ainsi qualifié cette campagne d’« inadmissible » et « insultante ». De son côté, Noam Peter, secrétaire fédéral des jeunes communistes du Nord, a expliqué que ces affiches ciblaient « les élus qui ont engagé la France dans une escalade guerrière » en poursuivant : « Nous souhaitions mettre en exergue que ceux qui décident la guerre ne sont pas ceux qui la font. Ce n’est pas une campagne de haine, c’est une campagne de choc. » Bien dit…

À l’initiative de l’association « Libre Palestine » Jean-Luc Mélenchon et l’avocate franco-palestinienne Rima Hassan, (en septième position sur la liste LFI aux élections européennes) doivent tenir une conférence sur la situation en Palestine ce jeudi à l’université de Lille. Ce qui a provoqué une supposée indignation d’élus Renaissance, Horizons, Les Républicains et Rassemblement national qui demandent purement et simplement son annulation à l’exemple de ce qui s’est passé récemment à l’université de Rennes et à Sciences Po Bordeaux. Interdire toute voix en faveur de la Palestine, en accusant en plus d’antisémitisme et de discours haineux ceux qui soutiennent le peuple palestinien, est devenue ces derniers mois une pratique courante de la droite, toutes tendances confondues, et du gouvernement alors que nombre de partis de gauche s’abstiennent de protester. Plus que jamais il faut se mobiliser pour défendre la liberté d’expression.

En l’espace de quelques semaines, trois militants kurdes, opposants résolus au régime du président Recep Tayyip Erdoğan, ont été expulsés vers la Turquie où ils ont été aussitôt arrêtés et mis en prison. Après Firaz Korkmaz et Mehmet Kopal c’est au tour de Serhat Gültekin de connaître le même sort. Gravement malade, il s’était vu refuser l’asile politique alors qu’il en remplissait tous les critères. Il a été mis de force dans un avion en direction d’Istanbul avant que la justice ne se soit prononcée sur son cas. Ses avocats avaient demandé que Serhat « soit transféré à l’hôpital, qu’il bénéficie de conditions de traitement conformes à la dignité humaine et qu’il soit autorisé à rencontrer ses conseils pour bénéficier d’une assistance juridique effective ». En vain. Dès son arrivée il a été expédié à la prison de Metris pour y purger une peine de six ans et trois mois. Solidarité avec les militants kurdes !

Le gouvernement et la presse allemande ont beau verser quelques larmes face au massacre du peuple palestinien, ils soutiennent pourtant toujours l’État israélien et criminalisent la dénonciation de la colonisation en Palestine. C’est pourquoi, après que les médias ont présenté comme un rassemblement d’antisémites une conférence pour la Palestine qui réunissait durant trois jours plusieurs centaines de participants, la police, bras armé des marchands de canons, s’est permise d’interrompre l’événement et d’arrêter de nombreux participants, parmi lesquels des Juifs qui refusent qu’un génocide soit commis en leur nom. Malgré nos désaccords avec les organisations à l’initiative de cette conférence, tout notre soutien va aux militants et militantes victimes de cette répression.

Le nouveau gouvernement sénégalais ne compte que 4 femmes sur 25 ministres. Ce ratio reflète la discrimination des Sénégalaises dans de nombreux domaines. Dans les faits, l’accès aux études supérieures est impossible pour de nombreuses étudiantes. Des lois coutumières interdisent aussi, dans certaines régions, l’accès à la terre, dont la propriété est réservée aux héritiers masculins. Enfin, en 2019, selon l’Unicef, 25 % des Sénégalaises de 15 à 49 ans avaient déjà été victimes de mutilations génitales. Néanmoins, la parité des ministres ne supprimerait pas ces oppressions. L’émancipation des femmes, partout dans le monde, ne viendra que de leurs luttes.

Le groupe LFI-Nupes s’indigne que le porte-avions français Charles de Gaulle passe sous contrôle militaire américain lors d’un exercice de l’Otan. Notre pouvoir de dissuasion serait en danger ! Comme si l’armée française des Macron, Hollande ou Sarkozy était une garantie de paix et que, dirigée par l’Otan, elle deviendrait un danger qui sème la mort. Les travailleurs ne doivent pas se faire avoir par ce discours : le souverainisme ou le chauvinisme n’a jamais emmené les peuples qu’à la guerre contre d’autres peuples.

Le 8 avril, 17 militants écolos ont été interpellés en Normandie et près de Paris par la cellule antiterroriste. Restés en garde à vue 96 heures dans des conditions éprouvantes, ces « dangereux criminels » ont eu l’audace de… peinturlurer une cimenterie Lafarge. Ironie de ce coup de pression : le géant du béton, lui, a été récemment mis en examen pour financement du terrorisme et complicité de crimes contre l’humanité puisqu’il a financé Daech et d’autres groupes en échange du maintien de sa cimenterie en Syrie.