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Brèves

L’actualité en bref

L’écrivain palestinien Walid Daqqa vient de décéder en détention après avoir passé 38 ans dans les prisons israéliennes, « lieu sans portes » comme il l’écrivait. Atteint du cancer de la moelle osseuse, il a été « torturé, humilié, privé de visites familiales et de soins médicaux » dénonçait Amnesty International quelques semaines avant sa mort. Walid Daqqa avait purgé sa peine de 37 ans en 2023 mais un tribunal l’avait condamné à deux ans de prison supplémentaires. Il était l’auteur de plusieurs romans comme Témoignages de résistance : La bataille du camp de Jénine 2002 (2004), La conscience façonnée ou la ré-identification de la torture (2010), mais aussi de contes pour enfants, notamment L’histoire secrète de l’huile (2018), Le conte secret de l’épée (2021) ou encore Le conte secret de l’esprit – Le retour des martyrs à Ramallah (2022). Lors de la publication de son dernier livre pour enfants, Le secret du pétrole, Daqqa avait été placé en isolement. Un supplice sans fin qu’il a enduré jusqu’au bout avec un grand courage.

Le Parlement européen vient d’adopter une réforme de la politique migratoire qui renforce les contrôles et facilite les expulsions, tout en privant de liberté les migrants en attendant que l’on statue sur leur sort. Un filtrage sera effectué aux frontières de l’Union européenne avec contrôles d’identification pouvant durer jusqu’à sept jours. À l’issue de ce délai, la personne migrante sera orientée vers une procédure d’asile – classique ou accélérée – ou renvoyée dans son pays d’origine ou de transit. Les pays d’arrivée seront chargés d’entrer les empreintes digitales, la photo du visage et les documents d’identité des demandeurs d’asile et des migrants dans une base de données centralisée dite Eurodac, dont le champ a été élargi et qui s’appliquera désormais aux enfants dès l’âge de six ans. Les demandeurs d’asile, qui ont statistiquement le moins de chances d’obtenir une protection internationale, seront orientés vers une « procédure à la frontière ». Dans le cadre, il est prévu de créer quelque 30 000 places dans des centres fermés, afin d’accueillir à terme jusqu’à 120 000 migrants par an. Les mineurs non accompagnés faisant courir « un risque à la sécurité » et les familles avec enfants seront aussi concernés. La durée de la procédure aux frontières est de douze semaines pour l’examen de la demande, à laquelle peuvent s’ajouter douze semaines pour la procédure de renvoi, soit six mois au total de détention.

En un mot, on traite les migrants non comme des personnes qui ont besoin d’aide mais comme des délinquants. Non seulement ce « Pacte sur la migration et l’asile », qui s’appliquera en 2026, doit être aboli, mais il faut se battre pour l’ouverture des frontières et le droit à la libre circulation et installation des migrants.

Les garde-côtes italiens ont annoncé avoir trouvé neuf migrants morts, dont un enfant, dans un bateau naufragé dont 22 autres passagers ont pu être sauvés tandis que les recherches continuaient. Le naufrage, par mauvaise mer avec des vagues de 2,50 m, s’est produit dans les eaux maltaises, à environ 55 kilomètres au sud-est de l’île italienne de Lampedusa. Les migrants, qui souffraient « d’une hypothermie sévère », ont été amenés dans cette île. Un drame de plus, qui s’ajoute à de nombreux autres et qui ont fait de cette région un véritable cimetière à migrants à l’égard desquels l’Union européenne vient de renforcer sa législation.

La Maison des métallos, établissement culturel de la ville de Paris situé dans le 11e arrondissement, est occupée depuis le 6 avril par une centaine de jeunes sans domicile fixe. Ces derniers se sont invités dans les lieux avec l’aide d’un collectif. La dernière des sept occupations en date était celle du centre culturel le Centquatre, dans le 19e arrondissement, où une centaine de jeunes migrants avaient envahi les lieux avant d’être mis à l’abri dans différents gymnases de la capitale. Au total, cette série d’occupations a conduit la ville de Paris à prendre en charge 450 jeunes mis à l’abri au sein de cinq équipements parisiens. Aujourd’hui ces locaux arrivent à saturation. La ville de Paris a repéré plusieurs bâtiments totalement vides qui pourraient servir d’hébergement d’urgence (Hôtel-Dieu, l’ancien siège de l’Assistance publique, l’hôtel Marriott ou les locaux du Val-de-Grâce) mais l’État refuse de les réquisitionner. En vue des Jeux olympiques, il préfère faire la chasse aux migrants et les éloigner par tous les moyens de la capitale.

À une centaine de jours de l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques, la Seine est, selon l’ONG Surfrider, toujours aussi polluée notamment par la bactérie fécale Escherichia. Treize des quatorze mesures effectuées depuis septembre 2023 sont toujours dans le rouge, malgré le milliard et demi d’euros d’argent public investi dans les stations d’épuration. Ce qui risque de remettre en question les épreuves de natation en eau libre… mais aussi les promesses d’Emmanuel Macron et d’Anne Hidalgo de piquer une tête dans le fleuve purifié.

Selon le dernier classement du magazine américain Forbes, la France comptait en 2018 40 milliardaires. Ils sont 53 aujourd’hui, soit une progression de 32,5 %. Parmi les derniers arrivés dans ce gotha des privilégiés on trouve Hélèna et Rémi Dassault, du groupe du même nom, et Daniel et Bris Rocher, de la maison de cosmétiques Yves Rocher. Les quatre se retrouvent à la tête de 2,5 millards d’euros, loin derrière le champion toutes catégories dans ce domaine, Bernard Arnault, pédégé du groupe de luxe LVMH, l’homme le plus riche du monde qui affiche 210 milliards d’euros au compteur. Mais on attend toujours le fameux « ruissellement » promis par Macron vers les plus pauvres.

Une manifestation a eu lieu devant le palais du Luxembourg pour protester contre la visite d’Amir Ohana, le président de la Knesset, le parlement israélien. Il a été reçu par le président du Sénat, Gérard Larcher, avant d’être auditionné par la commission des Affaires étrangères. Proche de Benyamin Netanyahou, Ohana, 48 ans, a passé six ans dans l’armée israélienne avant de rejoindre le Shin Bet, le service de renseignement intérieur spécialisé dans la chasse aux Palestiniens. Comme ministre de la Sécurité publique, il interdit en 2020 la vaccination des détenus palestiniens contre le Covid, avant de faire marche arrière suite au tollé suscité par cette mesure. En 2021 il fait libérer des Israéliens qui avaient assassiné un Palestinien et congratulait un policier qui avait abattu un handicapé mental arabe. Une autre de ses œuvres : essayer de chasser de la Knesset les rares députés qui s’opposent à l’opération milliaire à Gaza. Une belle crapule reçue avec les honneurs par la République française.

Le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, a lancé mardi dernier la concertation autour de son projet de réforme de la fonction publique. Mais dès le lendemain, il affirmait dans Le Parisien vouloir lever « le tabou du licenciement dans la fonction publique ». Cette déclaration n’a pas manqué de faire réagir syndicats et partis de gauche, ces derniers dénonçant le franchissement d’« une ligne rouge ». Car ce qu’a en tête le ministre c’est ni plus, ni moins, la remise en cause de la relative garantie de l’emploi dont jouissent les fonctionnaires. Et pour lui faire remballer son sinistre projet il faudra bien plus que des discussions autour d’une table mais une mobilisation massive dans la rue et sur lieux de travail des premiers concernés.

Cela peut sembler un paradoxe. L’Ordre des médecins – un solide bastion de la médecine libérale – s’inquiète de l’emprise croissante des fonds d’investissement dans la santé par le biais de rachat de laboratoires, de cabinets de radiologie, de centres dentaires… Dans un communiqué, l’Ordre demande aux pouvoirs publics d’intervenir et réclame un nouveau texte pour lutter contre la financiarisation des cabinets médicaux libéraux individuels ou de groupe, en interdisant toute entrée au capital par des fonds d’investissement. Il souhaite que cette interdiction ait un « caractère rétroactif ». Ces fonds financiers sont notamment accusés d’imposer, une fois qu’ils ont la main sur une structure, des exigences de gestion contradictoires avec le bon fonctionnement du système de soins, comme une multiplication des actes et examens particulièrement coûteux. L’Ordre dénonce « la lucrativité pour seule finalité, au détriment de la santé publique ». Une constatation tout à fait exacte. Mais il y a longtemps que les groupes capitalistes ont phagocyté le système de la santé en multipliant les hôpitaux, cliniques et centres médicaux privés, et en pompant l’argent des malades et de la Sécurité sociale par le biais des grands groupes pharmaceutiques. La seule solution au problème serait l’intégration de toutes les structures existantes et de tous les médecins dans un grand service national de santé qui irait de pair avec l’expropriation et la socialisation de l’industrie pharmaceutique. Mais de cela l’Ordre des médecins ne veut évidemment pas en entendre parler.