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Brèves

L’actualité en bref

Le roi de Bahreïn a promulgué un décret pour gracier 1 584 personnes condamnées dans des affaires de droit commun ou pour participation à des manifestations. Cette monarchie du Golfe – étroitement soutenue par l’Arabie saoudite – a la particularité d’avoir à sa tête une famille régnante sunnite dans un pays où les chiites représentant 65 % de la population qui compte 1,5 million d’habitants. En 2011, à l’époque du Printemps arabe, Bahrein avait connu d’immenses manifestations contre la monarchie, principalement menées par la population de confession chiite mais très vite rejointes par toutes les couches de la population. La répression fut féroce et plusieurs milliers de personnes se retrouvèrent derrière les barreaux. Et beaucoup y sont encore.

La Diète japonaise, dominé par le très conservateur Parti libéral-démocrate du Premier ministre Fumio Kishida, vient de voter un budget de 48,3 milliards d’euros consacré à la défense et à l’armement. Un record jamais atteint jusqu’à présent. Pour allouer une telle somme à son armée, le gouvernement de droite n’a pas hésité à couper dans les rares acquis sociaux (notamment la santé et les retraites) de la population, confrontée à une hausse du coût de la vie depuis quasiment deux ans. Et si la Constitution, héritée de la Seconde Guerre mondiale, inscrit la « paix perpétuelle » dans ses objectifs, Kishida s’assoit dessus et ne cesse d’aller plus avant dans sa politique militaire. Il voudrait aujourd’hui une coopération plus étroite avec les États-Unis en créant une grande force militaire intégrée regroupant les forces nippones et les quelque 50 000 soldats américains présents sur l’archipel, notamment à Okinawa. Ces dépenses militaires record viennent aussi exacerber les tensions croissantes sur les mers de Chine orientale et méridionale orchestrées par les rivalités qui opposent la Chine et les États-Unis et leurs alliés au nombre desquels, bien sûr, le Japon.

D’après l’hebdomadaire Le Nouvel Obs, Emmanuel Macron remettrait à Michel Sardou les insignes de grand officier de l’ordre national du Mérite lors d’une cérémonie prévue en juin. La nouvelle a provoqué une certaine indignation à gauche où Sardou est surtout connu comme partisan du colonialisme (Le temps des colonies), de l’école privée (Les deux écoles) ou de la soumission des femmes qu’il a envie « de violer et de les forcer à m’admirer » (Les villes de solitude). Un tel réac méritait bien d’être honoré par le locataire de l’Élysée. Mais il est difficile de distinguer quel est exactement son « mérite ».

Vendredi aura lieu une marche blanche à la mémoire de Shamseddine, un collégien de 15 ans passé à tabac non loin de son établissement puis tué par quatre autres jeunes qui lui reprochaient de nuire à la réputation d’une jeune fille de 14 ans. Parmi les agresseurs deux étaient les frères de cette adolescente qui aurait échangé avec la victime des messages portant sur des questions de sexualité. Le tabassage qui a suivi était destiné à donner une leçon à celui qui aurait porté atteinte à « l’honneur » de la jeune fille, donc de sa famille. Une conception qui donne le droit aux hommes – grands frères, pères ou maris – de contrôler la vie des femmes et de décider pour elles ce qui est ou n’est pas convenable. Pour les défendre les avocats des meurtriers parlent souvent de « crimes d’honneur ». Mais de quel honneur s’agit-il qui justifie les comportements machistes et sexistes pouvant aller jusqu’au crime ?

Après avoir cédé aux producteurs de betteraves et d’endives du Nord-Pas-de-Calais en accordant de nouvelles dérogations pour l’utilisation de pesticides considérés comme dangereux pour la santé, la ministre déléguée à l’Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, vient de faire de même à l’égard des riziculteurs de Camargue. Elle a autorisé la mise sur le marché de l’Avanza, un pesticide considéré par les scientifiques comme « très toxique pour les organismes aquatiques » et entrainant « des effets néfastes à long terme ». Une décision qui a indigné non seulement les écologistes mais aussi des maires – dont certains de droite – qui craignent la pollution des nappes phréatiques et de l’eau consommée sur place. Pour autant le gouvernement n’envisage pas « à ce stade » de revenir sur la dérogation accordée, car il s’agirait d’un « produit vraiment nécessaire pour les riziculteurs de la Camargue » en butte, parait-il, à la concurrence des riziculteurs d’Inde et du Pakistan soumis à moins de contraintes. Avec de tels raisonnement l’agriculture polluée et polluante a encore de beaux jours devant elle.

L’Arabie saoudite va présider en 2025 la Commission des droits de la femme de l’ONU. La décision a été prise sans qu’aucun État ne s’y oppose. Selon ses statuts ladite commission est un « organe de décision politique mondiale exclusivement dédié à la promotion de l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes ». Or c’est un domaine où le royaume wahhabite a un des pires bilans à l’échelle de la planète. Ce qui fait dire à Louis Charbonneau, directeur d’Human Rights Watch : « Un pays qui emprisonne les femmes simplement parce qu’elles se battent pour leurs droits ne peut pas devenir le visage de la Commission pour les droits des femmes et l’égalité de genres de l’ONU. ? » En 2022 le Forum économique mondial plaçait la pétromonarchie à la 127e place sur 146 en matière d’égalité hommes-femmes dans le monde. Pas de quoi rehausser la crédibilité de l’ONU et de ses organisations. Enfin, dernier exemple en date, l’ONG Amnesty International demande la libération de Manahel el Otaibi, 30 ans, qui doit être jugée pour avoir diffusé sur Snapchat des photos d’elle sans abaya, vêtement qui couvre l’ensemble du corps, et des publications défendant les droits des femmes sur des réseaux sociaux.

En tentant de fuir l’épidémie de choléra qui touche leur province de Nampula, la région la plus affectée du pays, 97 personnes (dont de nombreux enfants) sont mortes dans le naufrage d’un bateau de pêche qui tentait de gagner l’île principale du pays. Le Mozambique, un des pays les plus pauvres du monde, a enregistré depuis octobre près de 15 000 cas de cette maladie transmise par l’eau souillée et 32 personnes en sont mortes. La maladie s’est répandue du fait des conditions d’hygiène déplorables dans lesquelles est contrainte de vivre la majorité de la population mais surtout aussi du manque de structures médicales et de médicaments. À cela se sont ajoutées des rumeurs alarmistes qui ont provoqué la panique chez beaucoup. Pourtant le choléra est une maladie que l’on sait traiter et guérir dans les pays… qui en ont les moyens. Ce n’est pas le choléra qui a tué ces 97 personnes, mais les conditions économiques et sociales effroyables qui ont permis à l’épidémie de prospérer.

La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme a annoncé qu’une artiste franco-algérienne de 60 ans, Djamila Bentouis, était en détention depuis le début mars pour terrorisme en lien… avec une chanson qu’elle avait composée en 2019 pendant le mouvement de contestation du Hirak. Mère de trois enfants elle a été arrêtée alors qu’elle se trouvait en Algérie au chevet de sa mère mourante. Sa détention a été également confirmée par le Comité national de défense des détenus (CNLD). Elle est poursuivie pour « appartenance à une organisation terroriste active à l’intérieur et à l’extérieur du pays », « atteinte à la sécurité et à l’unité nationale » et « incitation à attroupement non armé ». « Ces accusations s’appuient sur des interprétations des paroles de la chanson qu’elle a écrite et chantée pendant les manifestations de solidarité au Hirak en Algérie », qui « dénonçait les arrestations et la répression qui s’était abattue sur les activistes », ont souligné les deux ONG. Selon le CNLD, 228 personnes en lien avec le Hirak ou la défense des libertés individuelles, sont toujours emprisonnées en Algérie. 228 de trop.

C’est le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, qui l’avait annoncé le 26 mars dernier lors de sa visite à Bergerac de l’entreprise Eurenco, spécialisée dans la fabrication d’explosifs : le président de la République viendrait bientôt sur place pour féliciter un bon élève de l’industrie de l’armement. En effet Eurenco, un fleuron de ce secteur, produit annuellement 500 000 charges modulaires qui permettent la propulsion des obus. Mais il va mettre les bouchées doubles en lançant une troisième chaine de production pour atteindre le million de charges en 2026. De plus il va relocaliser une usine de poudre en France avec à la clé une production de 1 200 tonnes par an. Macron ne viendra pas seul et devrait être accompagné des représentants des poids lourds de la défense : Airbus, Dassault, Safran, Thales, etc. Une sorte de mini-sommet, qui devrait avoir lieu jeudi, pour montrer que nous entrons de plain-pied dans l’économie de guerre. Et tout ce petit monde a déjà été rassuré par Lecornu : malgré l’alourdissement du déficit public, pas question de toucher aux 413 milliards d’euros d’investissement promis par la loi de programmation militaire. Comme quoi l’argent est toujours le nerf de la guerre…