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Brèves

L’actualité en bref

Mardi 3 avril, la dissolution du groupe anti-répression rennais Défense collective (Defco) a été prononcée en Conseil des ministres, après que Darmanin l’ait annoncée en janvier. Malgré nos divergences politiques avec cette organisation, nous dénonçons fermement cette répression scandaleuse d’un groupe militant. Cette dissolution a une dimension générale : attaquer, un an après le mouvement contre la réforme des retraites, une organisation qui fournit une assistance juridique aux militants, c’est prétendre que toute forme de contestation peut être « dissoute ». Cette dissolution s’inscrit dans un contexte répressif où des dizaines de militants, notamment syndicaux, sont arrêtés, poursuivis et parfois condamnés pour le simple fait de participer à des mobilisations contre la politique du gouvernement et du patronat. Face à la répression, solidarité !

Gilles d’Ettore, ancien député et maire LR d’Agde (Hérault), a été mis en examen et incarcéré pour détournements de fonds. Pour se justifier, il explique qu’il a agi sous l’influence d’une voyante ventriloque. Il recevait des appels téléphoniques de l’au-delà pour lui ordonner de verser des sommes de plusieurs dizaines de milliers d’euros à cette voyante et à d’autres personnes. Son interlocuteur d’outre-tombe avait des préoccupations très matérielles et très précises : il lui demandait aussi de faire financer divers travaux par des entreprises liées à la mairie. Curieusement, aucun appel à consacrer ces fonds à des œuvres sociales ne lui parvenait. À croire que son mystérieux correspondant fantôme était aussi réactionnaire que lui.

L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) vient de célébrer ses 75 ans. Elle a été créée en 1949 par les États-Unis pour tenter de contrer l’influence grandissante de l’Union soviétique en Europe centrale et orientale dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Au nom d’une prétendue « défense de la liberté » et du « monde libre », il s’agissait pour l’impérialisme américain de se placer à la tête d’une coalition militaire regroupant les pays impérialistes de seconde zone (dont la France) sous la bannière étoilée dans le but de « contenir le communisme », c’est-à-dire de préserver, voire d’étendre, son influence en Europe centrale et orientale. Alors qu’à sa création l’Alliance ne comptait que 12 membres ce chiffre est monté aujourd’hui à 32. En effet, après l’implosion et la disparition de l’URSS et de son glacis en 199I, l’impérialisme américain a profité de l’occasion pour intégrer les anciennes démocraties populaires à l’Otan, d’abord la Pologne, la République tchèque et de la Hongrie puis la Slovaquie, la Roumanie, la Slovénie et la Bulgarie et enfin les pays baltes et nordiques. C’est sans doute, entre autres, pour tenter d’empêcher l’Ukraine de suivre la même voie que Poutine a décidé de l’envahir. Une victime collatérale de la concurrence féroce entre les impérialistes occidentaux et l’impérialisme russe en Europe dont les peuples sont les premières victimes.

Les prisons iraniennes sont devenues de véritables « lieux de massacre » en 2023, avec au moins 853 exécutions, dont plus de la moitié en relation avec des infractions liées à la drogue, a dénoncé Amnesty International. Le nombre d’exécutions en 2023 est le plus élevé depuis 2015 et marque une augmentation de 48 % par rapport à 2022 et de 172 % par rapport à 2021. Cette vague meurtrière se poursuit en 2024, avec au moins 95 exécutions recensées au 20 mars. Les chiffres enregistrés par Amnesty International sont des estimations a minima, et l’organisation est convaincue que le nombre réel d’exécutions est plus élevé. Un bilan effroyable qui montre que le régime des ayatollahs utilise la peine de mort pour tenter d’effrayer la population et museler toute opposition.

Jose Andres, le fondateur de l’ONG World Central Kitchen (Cuisine centrale du monde), a accusé Israël d’avoir ciblé « systématiquement, voiture après voiture » ses sept travailleurs humanitaires tués lors d’une frappe aérienne lundi. Le bateau, que les humanitaires assassinés venaient de décharger, inaugurait la mise en place d’un corridor d’acheminement de l’aide alimentaire depuis Chypre. « Ce n’est pas juste la faute à pas de chance, ce n’est pas “oups” on a lâché une bombe au mauvais endroit », a dénoncé José Andrés en poursuivant : « C’était sur un convoi humanitaire bien défini qui avait des signes sur le toit, un logo très coloré dont on est très fiers. C’est très facile de voir qui on est et ce que nous faisons… ils nous visaient dans une zone contrôlée par l’armée israélienne. Ils savaient que nous allions aller sur cette route, avec trois voitures. » Son récit est confirmé par les analyses vidéos effectuées par la chaine de télévision américaine CNN. Et de conclure que Netanyahou utilise la nourriture comme arme de guerre en affamant les populations civiles. Un crime parmi d’autres…

La commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat a adopté une proposition de loi « visant à concilier la continuité du service public de transports avec l’exercice du droit de grève ». Le vote devrait avoir lieu en séance publique le 9 avril prochain. Dans les faits, il s’agirait d’interdire aux cheminots de se mettre en grève aux heures de pointe, pendant trente jours encadrant des départs et des retours de vacances, pendant les week-ends, les fêtes, etc. Bref, une atteinte directe à leur droit de grève. Mais il n’est pas dit que le texte parvienne à l’Assemblée nationale. En effet il faut rappeler qu’en 2020 le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, avait déposé une proposition de loi analogue qui avait été adoptée par la Haute Assemblée. Mais elle n’était jamais arrivée au palais Bourbon, personne ne voulant prendre le risque de déclencher une grève générale des cheminots. Voilà un domaine où la peur est bonne conseillère !

Une note confidentielle de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), que viennent de révéler Franceinfo et Le Monde, indique une contamination généralisée des sources d’eau minérale naturelle du groupe Nestlé en France. Que ce soit dans la région Grand Est (Hépar, Vittel et Contrex), ou en Occitanie (Perrier), la note fait état de contaminations microbiologiques régulières (bactéries coliformes, escherichia coli, entérocoques) sur de nombreux puits « pouvant atteindre à plusieurs reprises une concentration élevée », bien la réglementation sur les eaux minérales naturelles ne tolère la présence d’aucune bactérie dans l’eau, que ce soit après ou avant embouteillage. La note avait été transmise dès octobre dernier au ministère de la Santé… qui est resté les bras croisés. Pas question d’empêcher un des principaux trusts de l’agro-alimentaire de faire des bénéfices… même au détriment de la santé publique.

Il y a trente ans, en avril 1994, commençait le génocide de la population tutsi par le gouvernement hutu, alors proche allié de la France, qui a fait 800 000 morts. Le 4 avril, Macron a reconnu pour la seconde fois que la France « aurait pu arrêter le génocide » mais ne l’a pas fait. Il se garde bien de dire que les autorités et l’armée françaises, loin de rester passives, avaient en réalité soutenu le gouvernement génocidaire et sont à ce titre également responsables de ce massacre. Car si c’est bien le gouvernement rwandais de l’époque qui a organisé le massacre, c’est avec l’aide et la bénédiction du président socialiste François Mitterrand et de ses ministres de droite du gouvernement Balladur. Une décision de l’impérialisme français mûrement pesée par les dirigeants de l’époque.

Une fresque consacrée aux droits des mineurs vient d’être inaugurée en grandes pompes au nouveau tribunal de Saint-Malo. La justice sait se mettre en scène. En revanche, elle est moins diligente quand il s’agit de sanctionner les policiers responsables de la mort du jeune Alain Lambin en février 2019. À la suite d’un accident de la route, ce garçon de 19 ans avait été conduit au commissariat de Saint-Malo – tout proche de ce tribunal – où il avait trouvé la mort. Selon les policiers, il aurait fait une mauvaise chute. Malgré la mobilisation de sa famille, de nombreux soutiens et plusieurs manifestations, il aura fallu cinq ans pour que quatre policiers soient mis en examen. Et encore, c’est devant le tribunal correctionnel qu’ils comparaîtront pour « homicide involontaire » !