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Brèves

L’actualité en bref

Le CHU de Brest vient de communiquer dans les médias sur les menus des repas servis aux patients hospitalisés. Désormais, ceux-ci auront droit à des algues à la place de viande, c’est bio et ça ne coûte pas cher. Sans mettre en cause les qualités nutritives des algues, il est permis de penser que cet hôpital, comme la plupart des autres, aurait surtout besoin de personnel et de lits supplémentaires. La pénurie de personnel aux urgences a d’ailleurs contraint récemment l’hôpital de Brest à appliquer un « plan blanc » qui consiste à mobiliser les médecins de n’importe quel autre service pour remplir la fonction d’urgentiste. Bien sûr, c’est moins tendance de communiquer sur cette situation catastrophique.

La Commission européenne des droits de l’homme vient de condamner l’État français pour « les conditions peu compatibles avec la dignité humaine » dans lesquelles les harkis ont été traités pendant la dizaine d’années qui ont suivi la fin de la guerre d’Algérie. Les harkis étaient des Algériens enrôlés dans l’armée française pour combattre le Front de libération nationale. Ils furent considérés comme des traîtres en Algérie et un certain nombre massacrés. La plupart décidèrent donc de fuir avec leur famille. On les entassa alors dans des camps de baraquements, souvent insalubres, dont ils n’avaient pas le droit de sortir. Car le mépris et le racisme des autorités et de la hiérarchie militaire à l’encontre des Arabes s’étendait à ceux qu’ils avaient utilisés comme mercenaires.

Sur proposition de Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, la Chambre haute s’apprête à examiner une proposition de loi visant à élargir le service civique jusqu’à 30 ans alors qu’il est réservé pour l’instant au moins de 26 ans. Dans la pratique il s’agit pour des jeunes d’effectuer, pour des périodes variant de six mois à un an, des travaux au sein d’organismes publics ou privés, notamment des associations. Ils sont payés en général à peine 600 euros par mois pour des semaines de travail variant entre 26 et 35 heures. Une façon, parmi d’autres, de banaliser la précarisation de l’emploi des jeunes avec l’appui d’un ancien ministre de François Hollande.

En 2022, pour calmer une opinion publique scandalisée par les profits fabuleux des groupes énergétiques (électricité, gaz et pétrole), Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, avait mis en place, avec réticence, une taxe sur les surprofits dans ces secteurs. Baptisée « contribution sur la rente inframarginale », elle devait ramener 12,3 milliards d’euros en deux ans dans les caisses de l’État, selon les estimations de la direction du Trésor. À l’arrivée elle a rapporté 600 millions, soit 20 fois moins. Une erreur de calcul ? Nullement. Le Maire s’est contenté au cours des mois d’exonérer de cette taxe, totalement ou partiellement, les producteurs d’énergies fossiles puis les barrages hydrauliques. Enfin il a autorisé EDF, qui à l’origine devait être taxée à hauteur de 5,2 milliards d’euros, à déduire de cette somme une partie de ses dettes. Au total, l’électricien a donc versé 51 millions d’euros, moins de 1 % de la somme initialement prévue. Voila comment cette surtaxe a finalement été enterrée, pour le plus grand bonheur des patrons énergéticiens, publics et privés.

Dans une déclaration au Parisien, le député Renaissance Clément Beaune a nié toute « chasse aux SDF avec les Jeux olympiques » dans les rues de la capitale. Selon lui « pour des raisons de salubrité il y a des lieux où on ne peut pas laisser s’installer un campement ». Fort juste. Mais, pour les mêmes « raisons de salubrité », Macron avait promis, en 2017, que personne ne serait plus à la rue d’ici la fin de son premier quinquennat en 2022. Promesse non tenue, comme d’habitude. Et aujourd’hui il est plus facile de pourchasser les SDF que de leur proposer des logements décents.

Selon un article de Libération il a coûté « plus de 3 000 euros pour faire voyager les costumes d’Emmanuel Macron à Rio » lors de son voyage au Brésil. En effet un membre de l’intendance de la présidence avait réservé deux sièges en classe affaire sur un vol Air France, le premier pour lui, l’autre pour deux housses de costume soigneusement déposées sur le siège et dûment attachées. À une hôtesse qui lui proposait de les ranger dans un des placards réservés à cet effet, le quidam a refusé de peur de les froisser. Les costards présidentiels ont donc fait le voyage aller-retour en payant plein pot. Aux frais du contribuable bien sûr. Merci pour lui.

Quentin Bataillon, président de la commission d’enquête parlementaire sur l’attribution des fréquences de la TNT et élu de la majorité présidentielle macroniste, a été invité sur le plateau de Cyril Hanouna dans le cadre de l’émission Touche pas à mon poste diffusée par C8, une des chaînes du groupe Bolloré. Bataillon a profité de l’occasion pour dire tout le bien qu’il pensait de l’animateur vedette de la chaine qui avait été pourtant entendu et cuisiné par ladite commission quelques jours auparavant et vertement critiqué pour ses « fake news » et ses commentaires racistes, sexistes et xénophobes. Également auditionné par cette commission, Vincent Bolloré était resté sur la défensive. On ne sait pas si Bataillon était là de sa propre initiative ou en service commandé de l’Élysée qui ne veut pas se mettre à dos un puissant patron des médias à quelques mois des élections européennes.

Onze ans après la fin de l’activité armée de l’organisation clandestine basque ETA et quatre ans après son auto-dissolution, deux militants basques, Béatrice Molle-Haran et Jean-Noël « Txetx » Etcheverry, sont jugés par le tribunal correctionnel de Paris pour « port, transport et détention d’armes et d’explosifs en relation avec l’organisation terroriste ETA ». Ils avaient été arrêtés le 16 décembre 2016 à Louhossoa, en plein cœur du Pays basque, avec trois autres de leurs camarades, aujourd’hui décédés, alors qu’ils mettaient hors d’usage un dépôt d’armes de l’ETA. Car, très loin d’être des « terroristes », tous étaient connus pour leur pacifisme et leur opposition à toute forme de lutte armée. Mais, après la décision de l’ETA de déposer les armes et le refus de Madrid et de Paris de négocier avec elle, ils avaient décidé d’accélérer les choses et de rendre inutilisables ses stocks d’armes. Même après leur arrestation ils continuèrent sur la même voie, cette fois avec l’accord tacite des autorités françaises et l’appui massif de l’opinion locale. Pour ce procès, ils ont reçu le soutien public de parlementaires, d’anciens ministres et préfets et de personnalités du monde des arts. Il est donc probable qu’ils ne risquent pas grand-chose. Mais par contre leur comparution sera peut-être l’occasion de rappeler qu’il y a encore plus de 150 prisonniers basques en Espagne et en France, dont certains croupissent en prison depuis plus de 30 ans.

L’Assemblée nationale discute d’une proposition de loi déposée par le député écologiste de Bordeaux, Nicolas Thierry, visant à interdire les PFAS qu’on appelle plus familièrement les « polluants éternels ». Ce sont des composés chimiques mis au point dans les années 1950 et qui sont utilisés dans une vaste gamme d’articles pour leurs propriétés anti-adhésives et anti-salissures. On en trouve dans les vêtements, les poêles, le papier toilette, les emballages, les mousses anti-incendie, les cosmétiques, le matériel médical, etc. Ils imprègnent l’alimentation et l’eau potable et sont difficilement éliminés par le corps humain une fois ingérés. Dans un premier temps le projet de loi vise à les faire interdire dans quatre familles de produits : ustensiles de cuisine, textiles, cosmétiques et fart pour les skis. Les patrons de ces secteurs sont vent debout contre cette mesure, notamment ceux du groupe SEB qui ont appelé leurs salariés à manifester devant l’Assemblée nationale. Quant au ministère de l’Économie il ne cache pas non plus son hostilité estimant que « cette proposition de loi suscite notre réserve, car elle est trop radicale et risque de pénaliser… nos entreprises ». Encore une fois la santé publique risque de passer derrière les profits.