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Brèves

L’actualité en bref

L’hélicoptère qui assure les transports sanitaires vers le CHU de Rennes est en panne depuis le 24 mars, après celui de Saint-Brieuc, immobilisé depuis début mars. Or ces hélicoptères effectuent chacun trois ou quatre opérations par jour. Dix fois plus rapides qu’une ambulance, ils jouent un rôle indispensable pour sauver des vies humaines. Ces transports sont confiés à la société privée Babcock qui se positionne comme la première entreprise de transports sanitaires européenne. Or celle-ci ne respecte pas son contrat qui stipule de remettre en état un appareil ou de le remplacer en moins de 24 heures. La volonté de rentabiliser la pousse à travailler à flux tendu, sans pièces ni appareils de réserve. Une activité aussi vitale devrait être confiée à un service public doté des moyens nécessaires. Mais la sous-traitance est censée permettre de faire des économies… au risque de coûter des vies humaines.

Gabriel Attal, qui semble découvrir l’existence des bas salaires, vient de lancer un nouveau slogan : « Désmicardiser la France ». Le pourcentage des salariés rémunérés au smic a en effet augmenté, dans le privé, leur pourcentage est passé de 12 % en 2021 à 17 % en 2024. Et cette statistique ne fait pas mention des salaires à peine supérieurs au smic, des temps partiels et des précaires. L’explication trouvée par les conseillers du pouvoir, c’est que les patrons n’auraient pas intérêt à augmenter leurs salariés car ça leur infligerait davantage de charges. Conclusion : il faudrait encore baisser les charges patronales. Ce petit tour de passe-passe permet donc de prendre argument des bas salaires pour favoriser davantage les patrons. Face à cette hypocrisie, le meilleur moyen d’augmenter tous les salaires, et pas seulement le smic, ce serait une lutte d’ampleur des travailleurs pour revendiquer des augmentations égales pour tous d’au moins 400 euros par mois.

Gilles Lurton, maire macroniste de Saint-Malo, vient d’annoncer qu’un agent municipal serait sanctionné. Son crime : il a utilisé un pistolet de marquage au sol appartenant aux services techniques de la mairie pour « vilipender » [sic], en dehors de ses heures de travail, une affiche du Rassemblement national. Un membre du RN l’a aperçu et dénoncé auprès du maire et de la police. Les traditions de délation, ça ne se perd pas. Pas mal d’habitants pensent plutôt que ce sont les affiches du RN qui vilipendent la ville, car celles-ci tiennent rarement longtemps. Mais Lurton, qui ne s’indigne pourtant pas facilement, par exemple de la pollution de la Timac ou de la mise en chômage technique de marins-pêcheurs, a visiblement voulu flatter l’extrême droite. Quoi qu’il en soit, cet employé municipal ne doit pas être sanctionné !

Pour la deuxième fois en deux jours des milliers de manifestants se sont rassemblés devant le parlement israélien à Jérusalem pour demander la démission du Premier ministre. Ces manifestations, particulièrement véhémentes, ont notamment été marquées par des affrontements avec les forces de l’ordre. Les organisateurs ont prévenu qu’ils descendraient dans la rue à Jérusalem tous les soirs les prochains jours pour demander notamment la démission de Netanyahou, le retour des otages et la paix. Si l’immense majorité des manifestants reprochent à Netanyahou sa fuite en avant guerrière à Gaza et le fait qu’il s’accroche au pouvoir pour tenter d’échapper aux poursuites judiciaires dont il est l’objet, seule une minorité fait le lien entre la situation politique actuelle et l’oppression que subit le peuple palestinien depuis 75 ans. Or tant que perdurer cette oppression nationale, il n’y aura pas de paix possible pour le peuple israélien.

Les soldats israéliens se sont retirés du complexe hospitalier d’al-Chifa à Gaza-ville après deux semaines d’opérations, laissant derrière eux d’immenses destructions et de nombreux cadavres. L’armée israélienne a affirmé avoir tué plus de 200 « terroristes ». Un porte-parole de l’agence de défense civile de Gaza a fait état de 300 morts à l’intérieur et autour de l’hôpital durant l’opération israélienne. Des médecins et civils présents dans le complexe ont déclaré à l’AFP que de nombreux corps avaient été retrouvés, dont certains semblaient s’être fait rouler dessus par des véhicules militaires. Aussitôt après avoir quitté al-Chifa, les troupes israéliennes ont lancé des opérations dans les secteurs des hôpitaux de Nasser et al-Amal à Khan Younès dans le sud. De nouveaux massacres en perspective.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi prête serment aujourd’hui dans la nouvelle capitale en cours d’édification en bordure du Caire, pour entamer son troisième mandat. Après avoir mis en prison ou écarté tous ses concurrents, il y avait été réélu il y a trois mois avec 89,6 % des suffrages, un score supérieur à celui réalisé par Poutine. Il est à la tête d’un pays exsangue où les deux tiers des 106 millions d’habitants vivent en dessous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté et où l’inflation atteint 35 %. Des milliers de prisonniers politiques croupissent dans les prisons et les droits humains sont catastrophiques. Au bord de la faillite le pays a bénéficié, au premier trimestre 2024, d’un afflux de plusieurs dizaines de milliards de dollars, dont 35 milliards des Émirats arabes unis et une rallonge de cinq milliards d’un prêt originel de trois milliards du Fonds monétaire international (FMI). Fort de ces soutiens, et plus généralement de celui des pays occidentaux, Sissi compte bien poursuivre pour six autres années sa politique répressive et sanglante.

Les élections municipales en Turquie constituent le pire revers électoral du président Recep Tayyip Erdoğan depuis l’accession au pouvoir, en 2002, de sa formation islamo-conservatrice, le Parti de la justice et du développement. En s’impliquant personnellement dans la campagne pour les élections municipales au côté des candidats de son parti, en particulier à Istanbul qu’il voulait à tout prix reconquérir, Erdoğan a donné à ce scrutin local une résonance nationale. Passées aux mains du principal parti de l’opposition, le Parti républicain du peuple (laïque et social-démocrate) il y a cinq ans, les deux plus grandes villes du pays, Istanbul et Ankara, tenues par les islamistes entre 1994 et 2019, ont vu leurs deux maires sortants réélus triomphalement dimanche. Erdoğan paie sans doute la situation économique catastrophique du pays avec une inflation qui s’établit à 67 %, une livre turque en chute libre sur les marchés financiers internationaux et une proportion croissante de la population vivant sous le seuil de pauvreté. Quant à Ekrem İmamoğlu, leader de l’opposition et maire d’Istanbul, il se contente de surfer sur la vague de mécontentement sans rien proposer de concret aux masses populaires avec en vue la possibilité de remplacer Erdoğan dans quatre ans.

Dans plusieurs régions d’Allemagne, les demandeurs d’asile sont désormais contraints d’effectuer des travaux dans leur centre d’accueil pour ne pas perdre une partie de leurs aides sociales. Ils taillent des haies, balayent les rues et nettoient les vitres. Dans le Land de Thuringe, à l’est de l’Allemagne, tous les résidents adultes en bonne santé du centre d’accueil pour demandeurs d’asile de Saale-Orla sont tenus de travailler jusqu’à quatre heures par jour, payés… 80 centimes de l’heure. Ceux qui refusent voient leurs prestations sociales réduites – jusqu’à 180 euros par mois en moins. Il faut cependant rappeler que, dans le même temps, la plupart des migrants se voient refuser un permis de travail qui leur permettrait de trouver un emploi stable. Cette campagne sur « le travail obligatoire des migrants » donne une idée erronée et raciste des réfugiés qui seraient « réfractaires au travail ». Pas étonnant qu’elle ait été lancée par la droite chrétienne-démocrate et applaudie par l’extrême droite.

Le président russe a rendu public ce dimanche 31 mars un décret précisant les contours de la conscription de printemps. Si Moscou affirme que les nouveaux conscrits ne combattront pas en Ukraine, ce nouvel appel intervient « dans un contexte de rumeurs généralisées d’une nouvelle vague de mobilisation pour l’offensive en Ukraine », observe la presse étrangère. Voilà le sort réservé aux jeunes. Service militaire et demain… mourir dans les tranchées sur le front.