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Brèves

L’actualité en bref

Le secrétaire général et l’assistance administrative de l’union départementale CGT du Nord ont comparu devant le tribunal correctionnel de Lille pour « apologie du terrorisme ». En octobre dernier, dans la foulée de l’attaque du Hamas en Israël et aux premiers jours des bombardements de Tsahal sur Gaza, l’union départementale avait publié un tract de soutien à la cause palestinienne dans sa lutte « contre l’État colonial d’Israël » et estimait que les massacres commis par le Hamas le 7 octobre avaient pour toile de fond « les horreurs de l’occupation illégale (qui) se sont accumulées » en Palestine depuis 75 ans. La police, puis la justice, ont considéré que « le tract avait une forme d’apologie du terrorisme et d’appel à la haine ». D’où les poursuites engagées qui se placent dans la droite ligne de la politique de criminalisation des pouvoirs publics contre toutes celles et ceux qui soutiennent les Palestiniens. D’ailleurs, selon le ministre de la Justice, plus de 600 procédures judiciaires similaires ont été lancées contre des associations, des partis ou de simples militants depuis le début de la guerre à Gaza.

L’Assemblée nationale a approuvé une proposition de résolution qui « condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens commise sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 1961 », au cours de laquelle entre 300 et 400 manifestants pacifiques sont morts, certains matraqués puis jetés dans la Seine. Ces victimes faisaient partie des centaines de milliers d’Algériens exécutés par l’impérialisme français en Algérie et en Métropole entre 1954 et 1962. Il aura fallu 63 ans pour que soit enfin reconnu cette boucherie, niée pendant des décennies par les autorités. Et encore s’agit-il d’une reconnaissance a-minima, du bout des lèvres pourrait-on dire, qui n’a été votée que par 67 députés contre 11 au sein d’une Assemblée nationale aux bancs clairsemés. Quant au souhait des députés de voir inscrit « une journée de commémoration (de ce) massacre à l’agenda des journées nationales et cérémonies officielles » il a toutes les chances de demeurer un vœu pieux.

La Timac Agro fabrique des engrais chimiques sur plusieurs sites et appartient à une multinationale, le groupe Roullier. À Saint-Malo, ses conditions de travail difficiles et dangereuses. C’est aussi un très gros pollueur. Elle avait déjà été condamnée le 18 janvier pour un accident du travail survenu à un ouvrier qui avait eu le bras broyé dans un silo. Condamnation qui faisait suite à plusieurs autres dont une après un accident mortel à Bayonne, où un ouvrier avait été brûlé à l’acide en février 2016.

Cette fois, c’est pour pollution, concernant les sites de Saint-Malo et de Tonnay en Charente-Maritime, qu’elle a été sanctionnée par le tribunal de Brest le 27 février. À Saint-Malo, la condamnation concerne notamment des rejets d’ammoniac à des taux dix fois supérieurs à ceux autorisés ! Ce qui entraîne la multiplication des particules fines dans l’air et l’acidification des sols. En Charente, la Timac rejette, entre autres, de l’azote, de l’acide chlorhydrique et du phosphore. Sans oublier les tonnes de nitrate d’ammonium qu’elle stocke dans une zone urbanisée – le produit qui a causé la terrible catastrophe de Beyrouth en 2020.

Il aura fallu des années à quatre associations pour obtenir enfin cette condamnation de la Timac, car sa tactique est de faire traîner par tous les moyens possibles, en jouant sur son influence régionale et ses relations. Elle écope de 127 000 euros d’indemnités à leur verser. Une goutte d’eau pour une multinationale comme le groupe Roullier qui réalise quatre milliards de chiffre d’affaires par an. Pourtant les patrons de la Timac n’acceptent pas cette condamnation et continuent à nier les effets néfastes de leurs émissions sur la santé des habitants et l’environnement. C’est ainsi qu’ils ont osé faire appel de la décision de justice le 27 mars dernier. La lutte des habitants va donc continuer pour défendre leur santé.

Le Premier ministre vient d’annoncer une nouvelle réforme de l’assurance chômage. Il envisage de réduire la durée d’indemnisation des chômeurs, en précisant « sans aller en dessous de 12 mois ». Cette durée avait déjà été réduite de deux ans à 18 mois. Attal prévoit aussi une plus grande dégressivité des allocations. Le prétexte est toujours le même : inciter les chômeurs à reprendre un emploi. Comme si l’immense majorité des chômeurs étaient inactifs par choix voire par plaisir. Le chômage est un phénomène lié au fonctionnement du système capitaliste, à ses crises, ses restructurations. Il n’a rien à voir avec la volonté des chômeurs. Mais Attal, au-delà d’économies dérisoires par rapport aux vrais gaspillages de l’État et aux profits des grandes entreprises, cherche à faire de la démagogie vis-à-vis des bourgeois petits et grands, voire de certains travailleurs, qui considèrent les chômeurs comme des fainéants. Et du même coup à diviser les classes populaires pour mieux les exploiter.

Le ministre des Armées, Lecornu, vient de déclarer qu’il n’écartait pas la possibilité de réquisitionner des entreprises, des techniciens et du matériel pour être en mesure de fabriquer davantage d’armes destinées à l’Ukraine. Plusieurs entreprises d’armement ont déjà augmenté leur production, mais ça ne suffit pas à Lecornu. En revanche, Lecornu et ses amis n’auraient pas l’idée de réquisitionner les logements vides pour y installer les mal logés et les SDF, pas davantage que de réquisitionner les profits des multinationales et des grandes entreprises pour améliorer le fonctionnement des hôpitaux et des écoles et embaucher du personnel. Ou encore pour augmenter les retraites. La guerre passe avant les conditions de vie de la population.

Dans un rapport intitulé Anatomie d’un génocide, la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, affirme qu’Israël a commis plusieurs « actes de génocide » dans la bande de Gaza. La diplomate n’a pas été autorisée à se rendre dans l’enclave palestinienne par les autorités sionistes et son rapport a été élaboré à partir des données provenant d’organisations présentes à Gaza et d’entretiens avec des experts et des civils. Parmi les actes génocidaires qu’elle liste, on trouve le nombre important de victimes, morts du fait des armes mais aussi de la famine et l’usage par Israël de « plus de 25 000 tonnes d’explosifs [équivalant à deux bombes nucléaires] sur d’innombrables bâtiments » dans des zones « densément peuplées ». Elle accuse enfin les forces israéliennes d’avoir « détenu des milliers de Palestiniens, principalement des hommes et de jeunes garçons ». « Beaucoup d’entre eux ont été gravement maltraités, y compris par la torture, parfois entraînant la mort ou des incapacités à long terme. » Le tout entrant dans la définition du génocide qui caractérise toute action commise en vue d’éliminer totalement ou partiellement un groupe ethnique, racial, culturel ou religieux. La représentation israélienne auprès des Nations unies à Genève a « totalement rejeté le rapport » de Francesca Albanese, l’accusant en outre d’être… « antisémite ». Une grosse ficelle, mais qui sert toujours autant.

Selon des chiffres publiés par le ministère britannique de l’Intérieur, 4 644 personnes, toutes nationalités confondues, ont effectué la périlleuse traversée de la Manche au premier trimestre 2024, soit une augmentation de 23 % par rapport à la même période l’année dernière (3 700). Rien que mardi dernier, 338 personnes ont gagné les côtes anglaises, le plus souvent sur des canots pneumatiques chargés de dizaines de passagers. Depuis le début de l’année, au moins sept migrants, dont une fillette de sept ans et un adolescent de quatorze ans, sont morts en mer et sur un canal en tentant de rejoindre l’Angleterre. « Il y a une prise de risque de plus en plus grande » et « l’année qui vient n’augure rien de bon », avait averti début mars l’association d’aide aux migrants Utopia 56, selon laquelle le rythme de décès depuis le début de l’année atteint un niveau inédit depuis trois ans. Raison de plus pour demander l’ouverture des frontières et le droit pour les migrants de voyager et de s’installer librement.

Un homme de 31 ans, opposé au chantier de la future autoroute A 69 Toulouse-Castres, a été condamné à six mois de prison ferme. Il était accusé d’avoir lancé une pierre sur un gendarme lors d’affrontements avec les forces de l’ordre fin février à Saïx. Il était jugé par le tribunal de Castres pour violence sans incapacité, aggravée par la menace d’une arme (la pierre) et la dissimulation de son visage. Il avait agi en marge d’une tentative de ravitaillement des militants (surnommés « les écureuils ») qui campaient dans des arbres pour empêcher leur abattage prévu pour la construction de l’ouvrage. Quant aux gendarmes qui ont tabassé les manifestants et essayé d’enfumer les écureuils à coups de gaz lacrymogène et de filins pour les faire tomber ils n’ont toujours pas été inquiétés.

La Korrika est une course-relais pour la défense de la langue basque qui a lieu tous les deux ans, dure une dizaine de jours et parcourt 2 700 kilomètres dans les sept provinces basques de France et d’Espagne. À cette occasion, plusieurs associations et organisations locales ont tenu une conférence de presse pour expliquer comment elles étaient parvenues à faire passer la frontière franco-espagnole à 36 migrants clandestins en les intégrant au cortège des coureurs. Les migrants sont passés d’Irun, en Espagne, à Hendaye, en France, par le pont international Saint-Jacques avant d’être mis à l’abri à Bayonne. Un geste parfaitement assumé lors d’une conférence de presse au cours de laquelle les intervenants ont demandé encore une fois « l’ouverture définitive des frontières et notamment de tous les ponts sur la Bidassoa afin de garantir une libre circulation pour tous ».