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Brèves

L’actualité en bref

Guillaume Faury, le président exécutif d’Airbus, numéro un mondial de l’aviation civile mais aussi acteur important en Europe du spatial et de la défense, vient d’accorder une interview au Monde. Il estime qu’« il est redevenu légitime de financer le secteur de la défense ». Il aurait dû dire « de financer plus le secteur de la défense » car, depuis des décennies, une grande partie de la richesse nationale est absorbée par les budgets militaires. Et d’ajouter : « La défense retrouve la place qu’elle aurait dû garder pour offrir des garanties de souveraineté, d’indépendance et de prospérité. » Il critique cependant le fait que près de 80 % des commandes militaires de l’Union européenne sont passées hors de l’Europe, dont plus de la moitié aux États-Unis. Or, selon lui, il faut produire des engins de morts européens et surtout français. Cocorico. Il a d’ailleurs déjà été entendu puisque la France est désormais le deuxième exportateur mondial d’armement derrière les États-Unis mais devant la Russie.

Le Quai d’Orsay a annoncé que des poursuites judiciaires pourront être entreprises contre certains des 4 000 soldats franco-israéliens qui ont perpétré des crimes dans la bande de Gaza. Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos montrent des ressortissants binationaux commettre des actes susceptibles d’êtres qualifiés de crimes de guerre. Sur l’une d’entre elle un soldat filme avec son smartphone un prisonnier palestinien à moitié nu et ligoté, alors qu’il vient d’être éjecté d’un pick-up. « T’as vu son dos. Ils l’ont torturé. Il s’est pissé dessus. Fils de pute. Fils de putain… », commente dans un français parfait celui qui tient la caméra. Dans une autre on voit un soldat qui chante La Marseillaise tout en se vantant des massacres qu’il s’apprête à commettre dans l’enclave palestinienne… À ce propos, Christophe Lemoine, le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères, a affirmé : « Je voudrais apporter un éclaircissement sur le sujet des soldats franco-israéliens engagés dans l’armée israélienne et à ce sujet je voudrais notamment rappeler que la justice française est compétente pour reconnaître des crimes commis par des ressortissants français à l’étranger, y compris dans le cadre du conflit en cours. » Fort bien. Mais il faudra d’abord que les soldats repérés soient identifiés en sachant qu’Israël n’extrade jamais ses ressortissants. Et si ces derniers reviennent en France ils pourront toujours se réfugier dans l’État sioniste au cours de l’instruction. Et, bien entendu, toute action contre eux sera qualifiée d’« antisémite » par les soutiens de Netanyahou. Bref ces criminels de guerre ne sont pas près d’être jugés.

Deux militants kurdes de nationalité turque, Firaz Korkmaz, 24 ans, et Mehmet Kopal, 37 ans, sont actuellement détenus au centre de rétention de Metz-Queuleu. Ils sont sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. S’ils sont renvoyés en Turquie, ils risquent de passer de longues années en prison pour avoir défendu la cause kurde notamment au sein du Parti démocratique du peuple, une formation politique légale mais fermement opposée à Erdoğan et qui soutient les droits des Kurdes. À l’appel d’une vingtaine d’associations, de syndicats et de groupes politiques, une manifestation a eu lieu devant la préfecture de Metz pour exiger leur libération immédiate.

Une enquête du magazine Zone interdite (diffusée dimanche 24 mars sur M6) vient de mettre en lumière la défaillance complète de la prise en charge des enfants souffrant de handicap. Une journaliste enquêtant clandestinement s’est fait embaucher, sans aucune qualification ni formation. Les enseignants spécialisés font défaut, le nombre de places est insuffisant. Au point que 30 000 enfants et leurs parents sont aujourd’hui laissés sans solution. Plusieurs cas de maltraitance ont été signalés. Et, quand des parents se plaignent, des pressions sont exercées pour les faire taire. Il est clair que le sort des enfants handicapés n’intéresse guère ceux qui nous gouvernent. Il est vrai qu’ils deviendront difficilement des salariés rentables à exploiter. Ceci expliquerait-il cela ?

Les députés écologistes Sébastien Peytavie et Marie-Charlotte Garlin ont fait tester à certains de leurs collègues masculins (insoumis, macronistes et républicains) un simulateur de règles douloureuses pour les sensibiliser à la question, quelques semaines avant de défendre un texte à l’Assemblée visant à créer un « arrêt menstruel » en cas de « menstruations incapacitantes », calqué peu ou prou sur le modèle espagnol. Les réactions des cobayes, tous surpris par la douleur, ont été unanimes allant de « ça fait super mal » à « très douloureux » en passant par « c’est horrible en fait » ou ça ressemble à « de petits coups de poignards » dans le ventre. Le mois dernier, le groupe socialiste au Sénat a échoué à faire adopter un texte instaurant dans les entreprises un arrêt spécifique pour les cas de dysménorrhée (douleurs menstruelles), dont l’endométriose. De là à imaginer un résultat différent si les sénateurs avaient testé le simulateur il n’y a qu’un pas… que nous ne franchirons pas.

L’ONG Save the Children (Sauvez les enfants) vient de publier une étude, citée par Courrier international, sur le travail des enfants dans le pays. Il en ressort que plus d’un tiers (38 %) d’entre eux ont été poussés à travailler « pour aider leur famille à faire face à la montée en flèche de la pauvreté et de la faim ». Certains travaillent dès 6 ans. Les garçons sont les plus nombreux à subvenir aux besoins de leur famille mais des filles, souvent très jeunes, sont aussi employées dans des ateliers textiles ou dans des usines de briques. Et les trois quarts des enfants interrogés affirment qu’ils mangent moins qu’il y a un an, les filles étant 17 % plus nombreuses que les garçons à souffrir la faim. Un calvaire permanent.

Nouveau drame de la migration au large de la ville de Meulaboh, en Indonésie, où un bateau transportant environ 150 Rohingyas a fait naufrage. Seuls 69 d’entre eux ont pu être secourus, les autres ont disparu en mer. Les Rohingyas sont une minorité ethnique majoritairement musulmane de Birmanie. Ils sont persécutés par le régime militaire qui se réclame d’un bouddhisme raciste et militant. Beaucoup se sont réfugiés au Bangladesh où ils sont parqués dans des camps. De là ils tentent leur chance à la recherche d’une vie meilleure en Indonésie ou en Malaisie, des pays qu’ils cherchent à atteindre à bord de frêles embarcations. D’où des drames nombreux qui sont largement ignorés.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, figure de l’extrême droite et de la colonisation sioniste, a annoncé la saisie de 800 hectares de terres dans la vallée du Jourdain. Selon l’organisation pacifiste israélienne « La Paix maintenant », c’est la plus importante saisie de terres en territoire palestinien depuis les accords de paix d’Oslo en 1993. Israël continue de massacrer les Palestiniens à Gaza et de confisquer leurs terres en Cisjordanie. Un régime criminel, colonialiste et raciste.

Aurélien Viers, le directeur de la rédaction du quotidien La Provence, un titre détenu par l’armateur milliardaire franco-libanais Rodolphe Saadé, par ailleurs grand pote de Macron, vient d’être mis à pied pour une semaine. Il a également été convoqué à un entretien préalable à un licenciement. Son crime : suite à l’opération à grand spectacle, dénommée « place nette XXL » montée par Macron pour lutter contre la drogue, le quotidien marseillais s’était montré sceptique en publiant en première page une photo montrant deux jeunes face à une policière surmontée du titre : « Il est parti, et nous on est toujours là… » Une manière de dire que la visite du président n’a pas changé grand-chose au marché de la drogue marseillais. Le rappel d’une évidence qui n’a pas plu en haut lieu et qui a entrainé la sanction contre Viers. En signe de protestation les journalistes se sont mis en grève illimitée. La presse est libre… mais pas trop.