NPA Révolutionnaires

Nos vies valent plus que leurs profits
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Brèves

L’actualité en bref

Alors que les milieux politiques, dont Macron lui-même, artistiques et journalistiques ont loué la mémoire de l’ancien ministre de la Culture, d’autres ne cachent pas leur malaise. C’est notamment le cas de Laurent Boyet, président de l’association d’aide à l’enfance Les Papillons et ancien membre de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise). Il juge sévèrement ces hommages et rappelle les dérives de Frédéric Mitterrand, son penchant pour les petits garçons, sa défense du tourisme sexuel dans les pays pauvres et son soutien à l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff. Bref, derrière « l’homme de culture » disparu, un personnage plus que douteux.

La Compagnie des pêches de Saint-Malo vient de mettre 36 marins au chômage partiel pour 12 semaines. Prétexte : l’État tarde à transférer les quotas de pêche de merlan bleu attribués jusqu’alors à des bateaux malouins à un gigantesque chalutier de 145 mètres, le plus grand du monde, qui bat pavillon polonais. La Compagnie des pêches a investi 15 millions d’euros dans une unité de production installée à bord de ce monstre, véritable symbole de la démesure de la pêche industrielle.
Florian Soisson, le DG de la Compagnie des pêches, ex-analyste financier, qui est aussi président du Comité national des pêches, menace d’étendre cette mesure de chômage partiel à 300 autres salariés si l’État ne cède pas à ses exigences. Il s’agit de toute évidence d’un chantage cynique. Pour cet armateur, les montages financiers. Les profits comptent davantage que le sort des travailleurs de la mer. Cette compagnie, qui vient en plus d’ouvrir un immense restaurant sur les quais, aurait pourtant largement les moyens de continuer à payer ses salariés et de répartir leur travail sur d’autres activités. Mais il entend leur faire payer son bras de fer avec l’État. Reste à savoir comment vont réagir les travailleurs.

Des manifestations en soutien aux Palestiniens ont bloqué à Cheltenham, Édimbourg et Bradford trois usines d’armement sous contrat avec l’armée israélienne. À Cheltenham c’est l’usine GE Aviation Systems, qui produit des pièces détachées pour les avions de combat F-35 qui a été visée ; à Édimbourg le groupe Leonardo UK, qui travaille aussi pour les F-35, et à Bradford la société Teledyne Technologies, qui fait partie d’une multinationale américaine qui produit du matériel de surveillance utilisé à Gaza. Des actions de ce type sont régulièrement dénoncées par le gouvernement conservateur, qui soutient à fond Netanyahou, mais aussi par le Parti travailliste qui n’hésite pas à suspendre – voire à exclure – ses militants et élus qui affichent publiquement leur soutien aux Palestiniens.

Alors que le nombre de tués à Gaza dépasse désormais les 32 000 personnes, Mélanie Joly, la ministre canadienne des Affaires étrangères, a confirmé que le pays allait cesser l’envoi d’armes à Israël tant que durerait la guerre de Gaza. Son homologue israélien, Israël Katz, a qualifié de « malheureuse » la décision canadienne en ajoutant que « l’Histoire la jugera durement ». Cela signifie-t-il qu’aucun armement canadien – létal et non létal – ne parviendra plus à l’État sioniste ? Il ne faut pas rêver. Le gouvernement Trudeau a en effet tenu à préciser que les licences de ventes d’armes approuvées avant le 8 janvier restent toutefois « en vigueur » car leur suspension « aurait des implications importantes pour le Canada et ses alliés ». Bref tout va continuer presque comme avant.

Une personne sur trois dans le monde n’a pas accès à l’eau potable. Alors que la disponibilité de l’eau diminue en raison du changement climatique, Oxfam France met en lumière dans son dernier rapport, La soif du profit, qui vient de sortir, les pratiques d’appropriation de cette ressource par les multinationales de l’agroalimentaire et de l’industrie. À travers nombre d’exemples concrets, l’ONG dénonce les méthodes employées ainsi que les menaces que représentent ces entreprises (qui opèrent souvent avec la complicité des gouvernements) pour l’environnement et les droits humains. Le texte parle à ce propos d’« hydro-colonialisme », par exemple en Afrique où l’eau est massivement confisquée pour les cultures industrielles dont les produits sont expédiés dans les pays riches. Un exemple parmi d’autres : 1 000 milliards de litres d’eau ont été extraits dans la Corne de l’Afrique en 2020, alors que, dans le même temps, les populations de la région étaient soumises à une sécheresse dramatique, « provoquant la pire crise alimentaire mondiale depuis 1945 ». Ainsi va le capitalisme et la « libre concurrence »…

Kimbé Rèd FWI., association antillaise de défense des droits humains, s’est associée à la Ligue des droits de l’homme et à la Fédération internationale pour les droits humains pour saisir le Comité européen des droits sociaux, qui dépend du Conseil de l’Europe, afin de mettre en accusation la France dans le scandale du chloredécone. Ce pesticide, largement utilisé dans les bananeraies, a continué à être autorisé des années après que sa dangerosité ait été reconnue et dénoncée. Aujourd’hui, les sols de la Guadeloupe et de la Martinique sont empoisonnés et 90 % de la population est infectée. Cerise sur le gâteau : en Guadeloupe l’accès à l’eau potable est quasiment impossible pour la majorité de la population. La première plainte dans ce dossier a été déposée… il y a dix-huit ans pour aboutir finalement à un non-lieu en janvier 2023. Malgré tout le combat continue pour que les Antillais obtiennent justice.

C’est Le Canard enchaîné qui a dévoilé l’affaire. La famille de Nolann, un jeune Noir de 17 ans de nationalité française mais né à Bamako, vient de recevoir une facture à payer de 1129, 29 euros pour frais de réparation d’une voiture de police qui avait percuté le jeune homme par-derrière le 28 décembre dernier alors qu’il circulait en Vélib’ dans le 19e arrondissement de Paris. Violemment projeté au sol, Nollan avait été arrêté, menotté, insulté et conduit au commissariat pour « refus d’obtempérer et rébellion » où il avait été placé en garde à vue toute la nuit. Selon les policiers le jeune homme leur aurait foncé dessus… en marche arrière. Interrogé par l’hebdomadaire satirique sur ce curieux accident de la circulation, la préfecture de police affirme que la question « est en cours de traitement ». Mais n’allez surtout pas dire que dans cette affaire les policiers mentent comme des cochons, car vous risqueriez d’être inquiétés pour « divulgation de fausse nouvelle ».

L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a dénoncé les autorités pénitentiaires israéliennes qui, à plusieurs reprises ce mois-ci, ont passé à tabac Marwan Barghouti, membre du comité central du Fatah, qui purge cinq peines de prison à perpétuité. Barghouti est, de très loin, le leader le plus populaire parmi la population palestinienne de Gaza et de Cisjordanie. Dans sa déclaration, l’OLP affirme que l’administration pénitentiaire israélienne a soumis Barghouti à « l’isolement et à la torture » et qu’elle « mène une guerre contre les prisonniers palestiniens qui n’est pas moins féroce que la bataille sur le terrain à Gaza et en Cisjordanie ». Elle rappelle à ce propos que depuis l’attaque du 7 octobre, 7 000 Cisjordaniens ont été emprisonnés par Israël dont elle demande la libération immédiate.

L’Autorité de la concurrence a sanctionné Google d’une amende de 250 millions d’euros « pour le non-respect de certains de ses engagements pris en juin 2022 » concernant les droits voisins, c’est-à-dire la rémunération à verser aux éditeurs de presse pour avoir le droit d’utiliser des extraits d’articles, des photos, des vidéos, des infographies pour son moteur de recherche et qui apparaissent dans les pages de résultats lors d’une recherche d’un internaute. Google, hostile au principe même de ces « droits voisins du droit d’auteur », a d’abord essayé d’imposer aux éditeurs de presse de lui accorder à titre gratuit le droit d’utiliser ces contenus. Le groupe estimait que les éditeurs étaient bien assez rémunérés par le trafic qu’il envoyait sur leurs sites. Sans succès. D’où un procès et une amende. Ceci dit Google s’en tirera… en trainant les pieds. En effet il s’agit de la quatrième décision rendue par l’instance dans ce dossier en l’espace de quatre ans. En juillet 2021, Google avait déjà reçu une amende de 500 millions d’euros pour ne pas avoir négocié « de bonne foi » avec les éditeurs de presse. Mais Google, dont le chiffre d’affaires s’est élevé l’an dernier à 280 milliards de dollars (257 milliards d’euros) et son bénéfice à 80 milliards de dollars (73,5 milliards d’euros) a de quoi voir venir.