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Brèves

L’actualité en bref

Au fur et à mesure que l’on se rapproche des élections législatives, le Rassemblement national, soucieux d’apparaître comme un parti responsable aux yeux du patronat, fait disparaitre les promesses « sociales » – supposées séduire un public populaire – de son programme. Reportés à plus tard (ou à jamais ?) le retour de la retraite à 60 ans, la nationalisation des autoroutes, l’exonération des moins de 30 ans d’impôt sur le revenu et la baisse de la TVA sur les produits alimentaires. Par contre il maintient pour le moment « dès le lendemain du scrutin » d’un taux réduit de la TVA à 5,5 % (au lieu de 20 %) sur les carburants, le fioul, le gaz et l’électricité. Sauf que la fixation de ce taux est une prérogative de l’Union européenne. Et la dernière fois que des taux réduits avaient été adoptés dans la restauration cela avait demandé sept ans de négociations. Cela ne gêne pas trop Bardella qui pourra toujours argumenter qu’il est bloqué par les « eurocrates de Bruxelles » dans son programme de réformes sociales.

Le Rassemblement national a indiqué qu’il n’accordait plus son soutien à l’un de ses candidats dans le Morbihan, Joseph Martin, un cadre du parti qui avait publié un message antisémite sur les réseaux sociaux en octobre 2018. Il écrivait alors que « le gaz (avait) rendu justice aux victimes de la Shoah ». Rebelote en septembre 2019 à propos du maire de Poissy rencontrant des administrés noirs. Il lâchait alors : « Le maire est un peu pâlot, non ? » Il est peu probable que le parti d’extrême droite ignorait les positions racistes de ce monsieur puisqu’il l’avait déjà investi aux législatives de 2022. Jusqu’à présent cela ne le gênait pas. Mais ce qui le dérange désormais est qu’en pleine campagne électorale Libération a dévoilé l’affaire et que l’information a fait ensuite la première page du Canard enchaîné sous le titre « RN et Shoah des mots ». D’où le rétropédalage tardif de Bardella et de ses amis.

Serge Klarsfeld, le « chasseur de nazis », avait indiqué il y a quelques jours son intention de voter pour le Rassemblement national aux législatives en cas de duel face à la gauche. Il vient d’être vertement critiqué par Ginette Kolinka, 99 ans, rescapée du camp d’Auschwitz-Birkenau, qui, malgré son âge, parcourt encore les écoles pour parler devant les élèves de son expérience et des méfaits du racisme et de l’antisémitisme. La survivante de la Shoah a déclaré dans l’émission « C’est à vous » : « Quand tu vois Klarsfeld qui se met d’accord avec eux, là tu te dis qu’il y a quelque chose qui ne va plus. Si même les Juifs se mettent du côté de l’extrême droite, on n’en finira jamais. » Et d’ajouter : « Si j’ai été déportée, c’est parce que l’extrême droite était au pouvoir. » Rappel salutaire.

La militante iranienne des droits des femmes, Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2023 et déjà emprisonnée dans son pays, a été condamnée à un an de prison supplémentaire pour « propagande contre l’État ». Âgée de 52 ans et incarcérée depuis novembre 2021, elle a été maintes fois condamnée et emprisonnée depuis 25 ans pour son engagement contre le voile obligatoire pour les femmes et contre la peine de mort. Elle avait refusé d’assister à l’audience de son nouveau procès après avoir demandé, sans succès, que celui-ci soit ouvert au public. Son avocat, maître Mostafa Nili, a précisé que sa cliente avait été jugée pour ses propos sur Dina Ghalibaf, une journaliste et étudiante iranienne qui avait accusé la police d’agression sexuelle, et sur son appel au boycott des dernières élections législatives. La militante avait diffusé en mars un message audio depuis la prison, dans lequel elle dénonçait une « guerre à grande échelle contre les femmes » dans la République islamique.

Les milliards d’emballages en polystyrène, utilisés notamment chaque année dans l’industrie alimentaire (yaourts, baguettes de viande ou de poisson…), ne sont pas recyclables. C’est pourquoi ils devaient être interdits à partir de 1er janvier 2025 en vertu de la loi « Climat et résilience », votée en 2021, et présentée alors par le gouvernement comme un modèle de législation écologique. Mais une enquête du Monde et de Franceinfo nous apprend qu’il n’en sera rien. Les lobbies de l’agroalimentaire ont enfumé le gouvernement en affirmant qu’ils étaient prêts à mettre sur pied une filière de recyclage chimique. Qui pour l’instant n’existe pas. Les industriels continueront donc à polluer sans être inquiétés. L’environnement attendra encore un peu…

Les résultats des concours de recrutement des professeurs des écoles annoncent, avec quelque 1 600 postes non pourvus, un mois de septembre plus que difficile notamment dans les écoles primaires. Pour le seul concours externe, sur 7 917 postes ouverts, seulement 6 813 ont été pourvus à l’issue des épreuves d’admission – soit un déficit de 1 104 postes. Au total, ce sont sans doute 1 600 postes qui n’auront pas de titulaires. Confirmation de la crise de recrutement dans l’Éducation nationale qui dure depuis des années et dont les différents ministres en charge du dossier se sont lavés les mains. Trois académies sont particulièrement touchées : Créteil (Val-de-Marne) et Versailles (Yvelines) en Métropole et la Guyane outre-Mer. Quant à la promesse de Macron qu’il y ait à la rentrée un professeur devant chaque classe, elle a, comme les autres, fait long feu.

Emmanuel Macron vient d’envoyer à tous les Néo-Calédoniens une lettre aux accents martiaux qui demande « la levée ferme et définitive de tous les barrages » et « la condamnation des violences sans faux-semblants ». Quant à la condamnation ferme et sans faux-semblants de la violence néo-coloniale de l’État français encouragée par Macron, on reste sur sa faim. Mais le peuple kanak, dont nous sommes pleinement solidaires, l’a contestée dans la rue au prix de plusieurs morts, de nombreux blessés et de dizaines d’arrestations.

À partir de sources officielles et du décompte mis à jour régulièrement par un professeur de géographie, Mathieu Lépine, le quotidien L’Humanité a calculé qu’au moins 157 accidents mortels du travail s’étaient produits entre janvier et avril. L’industrie manufacturière et la construction demeurent les plus accidentogènes. Cela représente entre 30 et 50 décès de plus qu’à la même période les années précédentes. En cause notamment les chantiers des Jeux olympiques où les accidents ont été nombreux. Rappelons qu’en 2022, la dernière année pour laquelle on possède des chiffres complets, le nombre de décès au travail, sur le parcours domicile-travail, dans l’agriculture et dus à maladies professionnelles s’établissait à 903. Un chiffre probablement sous-estimé mais qui a bondi sous Macron puisqu’il était de 530 en 2017. Toutes et tous morts pour le Capital.

L’ONG allemande ResQship a indique que son navire-humanitaire Nadir avait secouru, entre les côtes libyennes et l’île italienne de Lampedusa, 51 personnes en perdition sur un bateau en bois rempli d’eau dans lequel se trouvaient les corps de dix autres migrants. Par ailleurs, les garde-côtes italiens ont annoncé avoir récupéré douze personnes sur un voilier à la dérive au large de la Calabre, près de la ligne de partage entre les zones de recherches et de secours italienne et grecque. Un passager est décédé au cours des opérations de sauvetage. Selon l’agence Ansa, une cinquantaine de passagers sont portés disparus. Il faut ajouter à cela que les navires humanitaires sont empêchés de retourner rapidement en mer par les autorités italiennes. Conclusion de ResQship : « L’Europe forteresse tue. » Bien dit.