Nos vies valent plus que leurs profits

8 mars en Argentine. Intervention de Manuela Castañeira (Nuevo Mas)

Intervention de Manuela Castañeira, porte-parole de Las Rojas et du Nuevo MAS à la manifestation du 8 mars à Buenos Aires : « Nous sommes une marée et nous serons un tsunami ! »

(Vidéo de l’intervention originale : https://youtu.be/V5URMUAPAas)

Quelle journée historique ! Vive la marée verte ! Comme le dit notre communiqué, nous avons été une marée et nous serons un tsunami. Un tsunami pour mettre en échec les mesures du gouvernement Milei, son plan global de haine contre les femmes, les trans, les LGBT, de haine contre les secteurs populaires, de haine contre les travailleurs, contre l’éducation.

Ce ne sont pas des libéraux, ce sont des fachos. Ce mouvement le sait bien, et c’est pourquoi aujourd’hui nous vivons un jour historique. Nous avons relevé la tête, malgré la répression, malgré la pluie, malgré le fait qu’ils voulaient faire des retraits sur le salaire des travailleurs de l’État qui ont fait grève. Malgré les menaces, nous sommes là, fermes, unis, en lutte ! Milei, tu es la dictature !

C’est cette marée verte qui met en avant des droits que nous ne sommes pas prêts à négocier, comme la légalisation de l’avortement. C’est notre droit, nous l’avons obtenu par la lutte par en bas, nous l’avons présenté ici au Congrès, nous l’avons expliqué et nous l’avons gagné, et nous avons la légitimité sociale pour le défendre, contre ce monstre qui maintenant se prend pour l’empereur.

Nous n’allons pas revenir 100 ans en arrière, nous allons défendre le langage inclusif, le droit à l’identité. Ce n’est pas seulement la haine du langage non-binaire, ils détestent aussi le « a » du féminin, c’est pourquoi ils parlent au masculin, c’est pourquoi ils veulent nous nier. Parce qu’ils savent que nous les confrontons, parce qu’ils savent que c’est un droit gagné par en bas et que ce mouvement n’est pas à vendre. Nos droits ne sont pas à vendre, et nous ne les négocions pas. Notre droit de manifester n’est pas non plus à vendre, c’est pourquoi nous disons ici aussi, à bas le protocole anti-manifestations de Bullrich1 !

Ce sont les rues que les mères de la Plaza de Mayo ont partagées avec tout un mouvement contre la dictature. Ce sont les rues qui ont dit non à Macri2 et à sa réforme du travail les 14 et 18 décembre 2017. C’est dans la rue que nous avons gagné nos droits du travail.

Si nous abandonnons les rues, si nous laissons la répression s’emparer de nos lieux, c’est un pas en avant pour eux, nous ne pouvons pas les laisser faire. C’est le lieu dont nous avions besoin, c’est le lieu collectif où nous voyons la force de ce mouvement. Ils nous font croire qu’ils sont majoritaires à cause du résultat électoral.

Cette marée n’est pas seule et elle ne s’est pas battue seule auparavant. Pour nous débarrasser de cette politique de haine, de ce plan de guerre, nous avons besoin d’alliances avec ceux qui sont à nos côtés, pas avec ceux qui sont au sommet.

Nous avons besoin d’alliances avec le mouvement ouvrier. Nous avons besoin d’alliances avec la jeunesse étudiante pour défendre les universités. Nous avons besoin d’alliances pour défendre toutes les organisations qu’ils veulent fermer, comme Télam3.

Elles doivent également s’exprimer par des actions unitaires. Ici, personne ne gagne seul, personne n’est sauvé seul. C’est un plan de guerre, c’est extraordinaire et cela nécessite des actions différentes, des mesures fortes et c’est pourquoi nous avons besoin que la CGT et le CTA4 appellent à une date concrète pour une grève générale nationale.

Il nous fait organiser cette demande de grève générale avec une date concrète pour nos droits, pour tous les droits. Nous devons rompre avec l’idée que nous nous battons seuls, nous devons descendre dans la rue pour montrer à cette immense majorité, c’est la marée verte qui veut l’avortement légal, c’est la marée qui ne veut pas de la misère salariale, c’est la marée qui dit non aux licenciements, c’est la marée qui dit non à la fermeture de l’Inadi5, du ministère des femmes, de la Banque nationale, de Télam ! Non à la fermeture des écoles ! Non à la fermeture des universités ! C’est la marée qui lutte pour l’avortement légal !

Les fachos ne passeront pas ! La droite ne passera pas ! La haine ne passera pas ! Les préjugés ne passeront pas ! Parce qu’il y a de la force ici pour l’empêcher, mais elle doit être dans la rue ! Elle doit être mobilisée ! C’est pourquoi, nous disons à bas le protocole anti-manifestations ! À bas le DNU6 ! À bas la loi omnibus qu’ils veulent imposer ! À bas ceux qui veulent négocier nos droits politiques et sociaux pour des miettes ! C’est nous qui voulons décider les destins de la société ! Parce que nous sommes les protagonistes ! Nous voulons un monde différent ! Nous avons commencé par cela ! Mais nous allons tout gagner !

Merci les camarades ! Félicitations à vous tous ! Je veux remercier mes camarades du collectif Las Rojas pour cette journée de mobilisation, pour leur rythme et leur force ! Nous sommes ici pour vous, nous luttons ensemble, il y a mille drapeaux, de nombreux syndicats, de nombreux centres d’étudiants, de nombreuses opinions politiques, la chose la plus importante est de lutter d’un seul poing contre ce gouvernement.

Nous sommes une marée et nous serons un tsunami !

Manuela Castañeira, le 8 mars 2024

 

 

Manuela Castañeira le 8 mars à Buenos Aires

 

 

8 mars en Argentine

 

 


 

 

1  Ministre de l’Intérieur.

2  Président de 2015 à 2019

3  Agence nationale de presse, menacée de fermeture par Milei.

4  Confédération générale du travail et Centrale des travailleurs d’Argentine, les deux principaux syndicats du pays.

5  Institut national contre la discrimination, la xénophobie et le racisme, sa fermeture a également été annoncée par Milei.

6  Décret « Nécessité et urgence », un méga-décret de Milei contenant notamment un volet de réforme du travail.