La Poste a récemment fermé la PIC (plateforme industrielle du courrier) de Caen et tente de faire trier le courrier de la Basse-Normandie par la PIC de Rennes. Elle profite de cette opération pour supprimer les postes. Dans la PIC bretonne les conditions de travail étaient déjà difficiles, mais avec l’arrivée du courrier normand en septembre la situation s’est brutalement dégradée.
Les discussions entre collègues se multiplient. On se sent débordés et on se demande à quoi joue la direction. Des millions de courriers sont en attente, faute de pouvoir être traités à Rennes. Alors, ce que les postiers rennais n’arrivent pas à passer, ils l’envoient dans d’autres PIC. Parfois, un courrier posté à Caen passe à la PIC de Rennes, sera renvoyé en région parisienne ou à Nantes, avant de retourner à Rennes pour être délivré à Caen.
Face à cette situation, des assemblées générales ont réuni plusieurs dizaines de postiers dans la brigade du matin pour dénoncer le sous-effectif et exiger 40 embauches supplémentaires. La question de l’argent est aussi au cœur des discussions. Pour récupérer le courrier de Caen, la direction propose une prime de 300 euros soumis à de multiples critères. Les postiers de la PIC exigent eux 1 000 euros et surtout ils demandent que tous les postiers touchent cette prime sans condition.
Les assemblées générales ont permis d’organiser jeudi 21 septembre une journée de grève et de débrayages largement majoritaire dans la brigade du matin. Quelques jours plus tard, une partie de l’équipe de nuit débrayait elle aussi. Pour tenter d’éteindre le feu, la direction évoquait déjà l’idée d’augmenter la prime de 300 à 500 euros. Mais maintenant qu’une partie des salariés de la PIC a pu mesurer la force que donne la grève massive, ce petit recul ne suffira certainement pas à calmer la colère.
Correspondant