Les Restos du cœur distribuent 30 millions de repas supplémentaires par rapport à 2022, soit 1,3 million de personnes en plus. Et pourtant, le gouvernement a réduit les subventions publiques au fil des ans : 64 millions d’euros en 2018, mais moins de 50 millions en 2022 !
Face aux appels à l’aide, l’homme le plus riche du monde, Bernard Arnault, a fait un don de 10 millions d’euros. À peine 0,005 % de sa fortune personnelle !
D’autres associations rencontrent les mêmes difficultés et doivent restreindre la quantité de denrées dans chaque panier distribué. Un bénévole témoigne dans le Huffington Post : « Au lieu de mettre six bouteilles de lait dans un panier, on va en mettre quatre pour pouvoir aider le plus de personnes possible. »
L’inflation touche aussi les étudiants, dont près de quatre sur dix sautent des repas, selon le syndicat étudiant Unef. Et le coût de la vie étudiante pour 2023-2024 est estimé en hausse de 6,5 %.
Signe de toutes ces difficultés, les vols à l’étalage ont fortement progressé, certaines familles n’ayant plus d’autre choix pour se nourrir.
Selon une étude de l’Insee de l’hiver dernier, deux ménages sur trois ont dû changer leurs habitudes de consommation. Cela se traduit notamment par une migration vers les enseignes les moins chères. Beaucoup doivent également baisser leur consommation d’énergie pour tenir. Un ouvrier de la Poste payé au Smic raconte : « En quelques mois, à l’usine, la plupart des collègues ont vu leurs dépenses exploser et leur maigre salaire ne suffit plus. Le plus souvent, dix jours avant la paye, on doit compter chaque euro pour être sûr de ne pas dépasser le découvert autorisé. Et plus le jour de paye se rapproche, plus il faut se priver. Pour certains, il s’agit même de ne plus prendre qu’un repas par jour pour tenir. »
Article du dossier publié dans Révolutionnaires no 6.
Le sommaire du dossier
- Vivre et pas survivre. Face à la flambée des prix, ensemble pour l’augmentation générale des salaires !
- Prix : une hausse qui touche les classes populaires de plein fouet
- Les classes populaires réduites à compter chaque centime !
- Augmenter les prix et les profits… mais surtout pas les salaires ?
- Apprentis et stagiaires : tout bénéf pour les patrons !
- L’éléphant au milieu de la pièce… les directions syndicales regardent ailleurs !
- Les fausses bonnes idées
- Travailleurs de tous les pays, unissons nos luttes !
- Oui aux augmentations de salaire, mais oui aussi à l’abolition du salariat !
- Ce qu’il nous faut
- Donnons-nous les moyens d’imposer l’augmentation générale des salaires et des revenus !