Nos vies valent plus que leurs profits
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Les fausses bonnes idées

Pour Marine Le Pen, il s’agirait de baisser les taxes. La TVA est l’impôt le plus injuste qui soit puisque, pour un produit donné, tout le monde, riche ou pauvre, paye la même taxe. Il s’agit d’un impôt qui pèse bien plus sur les classes populaires que sur les plus riches. Alors, oui, bien sûr, nous sommes pour sa suppression pure et simple.

Mais le RN propose de baisser les taxes… sans imposer davantage les riches pour compenser ! Cette mesure vise à détourner les travailleurs de la revendication de hausse des salaires qui serait leur seule façon d’avoir prise pour lutter contre la hausse des prix : ce que veut avant tout le RN, c’est préserver les profits des patrons.

Le gouvernement prétend compenser la hausse des prix pour les plus précaires par des « chèques »… qui ne coûtent rien non plus aux patrons. Et que se passera-t-il quand il cessera d’en distribuer ? Même si l’emballement des prix se calmait, ils ne baisseraient pas. On restera alors avec son salaire, sa pension ou son minimum social amoindri par l’inflation passée. Oui, il faut compenser la hausse des prix, mais durablement. Il nous faut des salaires et revenus suffisants !

Un certain nombre d’entreprises, sous la pression des salariés, ont accordé des primes pour compenser la hausse des prix. Tout ce que l’on arrache aux patrons est bon à prendre, mais cela ne résout pas le problème : les primes sont remises en cause chaque année et, à chaque négociation, on repart sur un salaire dont la base n’a pas bougé. Les nouvelles primes compensent au mieux la nouvelle hausse de l’année en oubliant la perte des années précédentes ! Ce qu’il faut, ce sont des augmentations de salaire qui rattrapent tout ce qui a été perdu depuis le début de la hausse des prix.

Le patronat propose d’augmenter les salaires en réduisant les cotisations sociales. Comme si l’argent qui va dans les caisses de la Sécurité sociale ne servait à rien ! Les cotisations dites « patronales » font en réalité partie de notre salaire. Cet argent nous est dû ! Et moins d’argent pour la Sécu, ce sont des soins moins remboursés, des caisses de retraite à la peine, des prestations sociales amoindries. Le peu qui serait gagné sur les salaires serait vite perdu et au-delà. Les seuls gagnants seraient les patrons.

Pour la gauche de la Nupes, il faudrait bloquer les prix. C’est tentant… Mais comment vérifier que, pour le même prix, vous n’en avez pas moins ? Il suffit de changer l’emballage, réduire le poids ou la composition du produit ! Les entreprises sont championnes pour cela. Et qui contrôlerait que les patrons respectent la loi et ne la contournent pas de diverses manières ? Encore une fois, nous n’avons que peu de prise sur la fixation des prix, mais nous pouvons lutter, collectivement, pour des augmentations !

 

 


 

 

Article du dossier publié dans Révolutionnaires no 6.

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