Nos vies valent plus que leurs profits

Disney ne pourra pas licencier la colère sur les salaires !

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Cet été, cinq salariés de Disneyland Paris étaient convoqués pour des entretiens individuels préalables au licenciement. Les motifs retenus sont liés à différents épisodes du mouvement de grève des mois de mai et juin dernier, qui auraient perturbé « l’expérience des visiteurs » : annulation d’un spectacle, manifestations dans le parc, etc.

Dernièrement, un autre ex-gréviste, qui travaillait à la restauration, a été licencié pour avoir refusé à un client … de servir de la chantilly sur une gaufre au Nutella et chamallows (!) alors même que la combinaison n’est pas à la carte. La ficelle est grosse, et les salariés ont tout de suite fait le rapprochement avec le mouvement de grève récent et la politique répressive de Disney.

La direction cherche à intimider pour dissuader tous les travailleurs, syndiqués ou non, de participer aux futures actions. Elle craint une reprise du mouvement à la rentrée car la mobilisation a déjà démontré sa force : plus d’un millier de grévistes qui en ont profité pour diffuser des tracts, organiser des manifs dans le parc, des blocages de spectacles ou des opérations parking gratuit. Leurs méthodes d’organisation ont aussi alerté Disney : assemblées générales et comité de salariés grévistes, loin du train-train syndical.

Disney est un patron de combat qui prétend préserver la santé des salariés alors que celle-ci est très dégradée par des rythmes imposés et un temps de travail flexibilisé. Il prétend respecter les droits des salariés tandis qu’il a usé de divers moyens de répression pendant et après la mobilisation : convocations individuelles, consignes managériales dissuasives, envoi de vigiles spéciaux contre les grévistes. Il prétend ne pas pouvoir augmenter les salaires à hauteur de la hausse des prix alors que le bénéfice d’exploitation du parc a atteint les 46 millions d’euros en 2022.

Mais les travailleurs et travailleuses du parc n’ont pas dit leur dernier mot. Certains sont venus soutenir leurs collègues lors de leur entretien préalable. Pour eux, ce sont des « licenciements pour l’exemple », et la direction trouverait n’importe quoi pour les punir. Une pétition « Contre les menaces de licenciements à Disneyland Paris suite au mouvement anti-inflation » a déjà recueilli plus de 18 000 signatures, et rappelle les revendications portées, notamment 200 euros d’augmentation net par mois pour tous. Cette tentative de répression ne fera pas oublier l’urgence pour nos salaires !

Correspondante

 

 

(Article paru dans Révolutionnaires numéro 4, septembre 2023..)