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Le site Stellantis Poissy menacé de fermeture : la gaffe, le phénix et le PSG

Mi-octobre, au salon de l’auto, Carlos Tavares, PDG de Stellantis, a expliqué à la presse que l’avenir du site de production de Poissy (2 600 salariés), le plus gros de la région parisienne, sera tranché fin 2025. Constatant l’absence d’investissement ces dernières années et une accélération de la baisse des effectifs, beaucoup d’ouvriers en ont conclu que le site fermera entre 2026 et 2028. Les deux véhicules produits actuellement sont en fin de vie, il a déjà été décidé que leurs successeurs seront faits à Saragosse en Espagne et près de Naples en Italie.

Gaston Lagaffe et le phénix

Mais le directeur du site de Poissy doit s’assurer que la production se fasse jusqu’au bout. Pour répondre à l’inquiétude et motiver le personnel, il a donc fait une vidéo qui se voulait rassurante, diffusée en boucle dans toutes les salles de pause. Seulement voilà, aucun projet industriel précis à présenter, sa vidéo a donc achevé de convaincre les salariés qui en doutaient que le site allait bien fermer vers 2028 ou avant. Les syndicats proches du patron ont bien essayé de sauver les apparences en parlant du site comme d’un « phénix » qui doit renaître de ses cendres : les salariés ont fait remarquer qu’ils n’avaient aucune envie d’être réduits en cendres, surtout si c’est pour que seul le site survive, avec des bureaux de cadres et de techniciens. La direction et ses alliés voudraient jouer sur les mots : Stellantis resterait à Poissy mais pour un site sans production, sans ouvriers, uniquement avec des bureaux regroupant 8 000 cadres et techniciens (ou moins).

Le PSG enterre les mensonges de PSA

C’est le journal L’Équipe qui a fini d’enterrer les mensonges du directeur. On y apprend que le club de foot PSG serait intéressé de récupérer le terrain pour un stade de 60 000 places, hôtels, restaurants et centres commerciaux sur 50 hectares et qu’il discute déjà avec des élus, parmi lesquels certains ont en tête un transfert de la prison de Poissy. Quel que soit le choix de la direction de Stellantis, elle veut faire savoir qu’elle a beaucoup d’acheteurs potentiels, pour faire monter le prix du mètre carré. Pendant qu’elle nous dit de ne pas trop nous poser de questions sur l’avenir du site, elle prépare une belle spéculation foncière.

Ne pas subir le calendrier secret de la direction, imposer celui des travailleurs

Il y a deux semaines, à l’appel du syndicat SUD Stellantis, les travailleurs ont commencé à se réunir pendant la pause pour deux premières réunions (145 salariés présents en tout) pour discuter des garanties à imposer au plus vite à la direction (contre la fermeture, pour le maintien des emplois et des salaires…). Pour les ouvriers les plus militants, le but est de préparer les travailleurs à s’organiser eux-mêmes, le plus nombreux possible, syndiqués et non syndiqués, avec leurs propres revendications et leur propre stratégie, afin qu’ils soient acteurs et dirigeants de la lutte qui se prépare. Stellantis Douvrin (800 salariés) va arrêter définitivement la production de moteur en 2025, Stellantis Hordain (2 500 salariés) va connaitre un transfert important de sa production vers un site turc à partir de 2026. Stellantis Valenciennes (1000 salariés) est dans le viseur aussi. La question des liens, contacts, voire coordination avec les autres travailleurs d’autres sites Stellantis, des sous-traitants de l’automobile ou d’autres secteurs déjà menacés se pose aussi de manière urgente.

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