Macron adore les cérémonies solennelles au cours desquelles il peut se mettre en scène avec décorum, sans craindre la contradiction, en attirant la lumière sur lui. Il va donc recommencer. À l’occasion des célébrations du 80e anniversaire de la libération de Strasbourg, il a annoncé que le grand historien et résistant Marc Bloch allait entrer au Panthéon. Issu d’une famille juive alsacienne, fondateur avec Lucien Febvre des Annales d’histoire économique et sociale en 1929, il a renouvelé en profondeur le champ de la recherche historique en l’étendant à la sociologie, la géographie, la psychologie et l’économie. Arrêté et torturé, il a été exécuté par la Gestapo le 16 juin 1944. Mais sa famille avait mis une condition avant de donner son accord : « [que] l’extrême droite, dans toutes ses formes, soit exclue de toute participation à la cérémonie. » Cela pour éviter que ne se reproduise ce qui était arrivé lors de la panthéonisation du résistant PCF, Missak Manouchian, où Marine Le Pen était présente avec une délégation du Rassemblement national. Mais c’est un peu la loi du genre. Car ce type cérémonie est toujours l’occasion d’une débauche de déclarations patriotardes, de drapeaux tricolores et de Marseillaises, quelle que soit par ailleurs la valeur de la personnalité que l’on honore. Très peu pour nous…