Des charrettes de licenciements
Avec l’annonce de 600 licenciements à Teleperformance et 130 à ArcelorMittal, la vague de licenciements se poursuit. Le chiffre de 150 000 licenciements dont parlait la presse laisse la place à celui de 300 000 emplois menacés. Si l’automobile ou la chimie sont particulièrement touchées, ce sont tous les secteurs qui sont visés.
De nombreux salariés, notamment chez les sous-traitants des entreprises qui licencient, s’inquiètent pour leur avenir. Patrick Martin, le patron du Medef, expliquait cyniquement que si l’Assemblée votait un budget imposant trop les entreprises, il y aurait des dizaines de milliers de licenciements en plus. Ce n’est ni plus ni moins qu’un chantage, d’autant plus révoltant que les groupes qui licencient (Auchan, Michelin, Stellantis) sont arrosés d’argent public depuis des années. Le grand patronat prévoit comme à son habitude de prendre l’argent public et de licencier quand même. Les grévistes de Michelin à Cholet ou de Novares à Ostwald montrent que face à cette casse sociale, les travailleurs n’ont pas d’autre choix que de prendre le chemin de la lutte.
Des coupes drastiques dans les services publics
La baisse de 5 milliards d’euros du budget des collectivités territoriales implique non seulement des services publics dégradés, mais aussi des milliers de suppressions de postes. La baisse des cotisations patronales pour la Sécurité sociale annonce des conséquences similaires dans les hôpitaux. Le ministre de la Fonction publique, Kasbarian, prévoit quant à lui de faire passer le nombre de jours de carence des fonctionnaires de un à trois et de baisser le remboursement des arrêts maladies. Cela préfigure des offensives analogues dans le privé. Salariés du public comme du privé, nous avons les mêmes difficultés de fin de mois, les mêmes conditions de travail dégradées qui usent la santé. Les véritables privilégiés sont les patrons qui empochent à la fois les milliards de profits sur notre travail et les milliards de subventions.
Rien à attendre du cinéma autour du budget à l’Assemblée
À l’Assemblée, la discussion sur le budget a montré que le jeu des amendements mené par la gauche, mais aussi le RN et même le parti de Barnier, n’a pas empêché ce budget de rester brutal pour le monde du travail. Le patronat compte bien faire passer les mesures qu’il souhaite, que le Premier ministre soit Castets, Barnier ou Bardella. Rien à attendre des tractations et marchandages parlementaires. À nous d’être le plus offensif dans nos mobilisations.
La solution : y aller tous ensemble !
La grève dans le secteur aérien ou à la SNCF a été suivie, sans oublier bien d’autres grèves locales. Les nouvelles dates de mobilisation sont proches, à commencer par l’appel à la journée du 5 décembre dans la fonction publique contre le passage aux trois jours de carence. Si elles ne coïncident pas pour tous les secteurs, elles peuvent être l’occasion pour les travailleurs d’utiliser chaque date comme tremplin pour la suivante. L’occasion de faire entendre les revendications sur les salaires, les effectifs, l’interdiction des licenciements. L’occasion aussi de nouer des liens, d’établir des contacts avec les travailleurs d’autres entreprises connaissant les mêmes galères : il faut fusionner toutes nos colères contre la politique anti-ouvrière en cours. Le « Tous ensemble ! », ça se construit ! Si pour l’instant, les grèves sur les licenciements se mènent boîte par boîte, les prochaines journées de mobilisation, notamment à la SNCF ou dans la fonction publique seront l’occasion de discuter d’aller plus loin, vers un véritable mouvement d’ensemble. C’est ce que redoute le gouvernement comme le patronat : la convergence de nos luttes.
Public, privé, face aux licenciements comme à la dégradation des conditions de travail : c’est tous ensemble qu’il faut lutter !
Éditorial du NPA-Révolutionnaires du 25 novembre 2024