Emmanuel Macron vient de désigner François Bayrou comme Premier ministre pour remplacer Michel Barnier. Il y a plusieurs décennies que le maire de Pau piaffe d’impatience aux portes de Matignon et de l’Élysée. Et pour parvenir à ses fins, le patron du très centriste Mouvement démocrate (Modem) adapte ses idées à l’air du temps. En 2012, il soutient François Hollande contre Nicolas Sarkozy à la présidentielle, avant de l’abandonner pour revenir au bercail de la droite. En 2017, il s’affirme farouche opposant à Macron, dénonçant dans un premier temps sa candidature soutenue, selon lui, par « des grands intérêts financiers incompatibles avec l’impartialité exigée par la fonction politique »… avant de se rallier à lui et devenir un de ses alliés les plus proches. La même année, nommé garde des Sceaux au sein du gouvernement Philippe, il porte un projet de loi sur la moralisation de la vie publique… juste avant d’être contraint de démissionner un mois plus tard, impliqué dans le scandale du financement des assistants parlementaire européens du Modem. En 2018, le Modem, à son instigation, défend un projet de loi visant à interdire les châtiments corporels sur les enfants… après avoir giflé en public un garçon de 11 ans lors d’un bain de foule électoral. Pour lui, être au centre c’est incarner tout et son contraire, mais toujours au service de la bourgeoiseie. Comme nombre de politiciens de droite et de gauche d’ailleurs…