
Dès le matin du 10 septembre, une quinzaine de salariés du Centre technique Renault Lardy étaient sur le rond-point à l’entrée du site, aidés de quelques soutiens, pour tracter et appeler au débrayage de fin de matinée et à la manifestation à Évry. Accueil chaleureux dans l’ensemble : de nombreuses voitures ralentissaient en anticipation, voire s’arrêtaient quelques instants pour discuter.
À 10 heures, une cinquantaine de salariés en grève – rejoints par quelques soutiens extérieurs ou grévistes d’autres secteurs – étaient réunis en AG. Un chiffre modeste – le mercredi est jour de télétravail pour beaucoup de salariés au statut d’ingénieur – mais avec de nouvelles têtes : de la sous-traitance et même d’entreprises extérieures qui travaillent sur le site. Et avec de vives discussions sur les suites : la majorité des grévistes s’est inscrite pour rejoindre le « comité d’action Renault Lardy », qui s’est réuni dès le lendemain sur la pause de midi, et pour le car allant à la manifestation parisienne du 18 septembre.
Il y a du pain sur la planche : outre l’opposition au gouvernement et à sa politique patronale, c’est le combat pour le futur des salariés. Depuis 2016, les effectifs ont fondu de plus de la moitié, les plans de départs dits « volontaires » se succèdent, des bâtiments ferment, des salariés qui n’ont pas été formés sur l’électrique restent à la maison faute de boulot, parfois pendant des mois. Tandis que tombe l’annonce que Luca De Meo, le PdG, passe dans l’industrie du luxe à Kering (chez son ami milliardaire François Pinault) pour y sabrer des emplois et s’y remplir lui-même les poches à millions… Alors, comme il a été dit à la fin de l’AG : « Ce n’est qu’un début, continuons le combat ! »
16 septembre 2025. Correspondants