Aux États-Unis, la majorité républicaine du Sénat ayant besoin de plusieurs voix démocrates pour faire passer le budget de Trump, celui-ci est bloqué, en particulier les salaires des fonctionnaires.
Trump profite du shutdown pour attaquer les fonctionnaires
Trump a immédiatement accusé les Démocrates de « prendre en otage » les soldats et a ordonné au ministre de la Guerre de tout de même les payer. À l’inverse, il en a profité pour licencier 4 000 fonctionnaires fédéraux, essentiellement dans les ministères de l’Éducation et de la Santé. L’AFL-CIO, le plus grand regroupement de syndicats aux États-Unis, s’est contentée de porter les 4 000 licenciements devant les tribunaux, confiant ainsi le sort de milliers de travailleurs au bon vouloir des juges…
Au-delà des invectives contre les Démocrates, une déclaration de guerre aux classes populaires
Depuis l’assassinat de Charlie Kirk, le jeune dirigeant d’extrême droite, Trump est monté d’un cran dans ses attaques verbales contre les Démocrates et « l’extrême gauche ». Sur le terrain, ses sbires du service de l’immigration (ICE) se livrent à la chasse aux migrants. Ils viennent même, dans la banlieue sud de Chicago, de prendre littéralement d’assaut un immeuble. Et l’ICE avait poursuivi et arrêté plus de trois cents travailleurs sud-coréens sur les chaînes de l’usine Hyundai où ils travaillaient. L’administration de Trump n’expulse pas plus de migrants que ne l’avait fait Obama, mais elle le fait de façon à semer la terreur.
Trump a signé un décret désignant comme organisation terroriste les « antifas », ce qui permettra aux flics de qualifier de terroriste qui bon leur semble. Comme il a aussi dit à ces derniers, au cas où ils seraient pris à partie, « vous faites ce que vous voulez », il y a de quoi s’inquiéter pour les Noirs, les Latino-Américains, et plus généralement tous les militants.
Au-delà des attaques contre les Démocrates, Trump s’en prend aux fractions de la classe ouvrière dont il pense qu’ils sont les moins susceptibles de trouver des soutiens dans l’opinion publique, y compris l’opinion ouvrière : les migrants et les fonctionnaires. Mais il s’agit bien d’une déclaration de guerre à l’ensemble des classes populaires. Elle nécessitera que les travailleurs ripostent au plus vite, au coude à coude avec les migrants et les fonctionnaires.
Jean-Jacques Franquier
