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Grèce : un nouveau pas dans la répression des jeunes migrants

On n’arrête pas le progrès en matière de répression. Le gouvernement grec vient d’annoncer l’entrée en vigueur de tests osseux pour déterminer si des migrants mineurs ne sont pas en réalité adultes. Selon Thanos Plevris, le ministre grec des Migrations, qui a fait de l’immigration illégale sa priorité, ces tests seront réalisés à la suite d’une décision ministérielle prise en août, qui introduit des examens médicaux supplémentaires pour vérifier l’âge. Mais ces tests ne sont pas fiables. En 2019 des associations françaises d’aide aux migrants avaient souligné qu’ils étaient « aussi fiables qu’une boule de cristal », la marge d’erreur étant estimée entre dix-huit mois et trois ans. Ainsi, avait pointé une avocate, « un adolescent de 14 ans peut présenter la maturation osseuse d’un adulte ». Mais qu’importe. Pour le gouvernement grec, il ne s’agit que d’une mesure parmi bien d’autres de sa politique anti-migrants. Déclarer majeurs le plus grand nombre d’adolescents possible permet de faciliter leur expulsion du pays. En effet, dans toute l’Union européenne, le statut de mineur confère un statut juridique particulier notamment en matière de logement, de liberté de circulation et d’accès aux services. De plus, les mineurs ne sont pas expulsables. Autres mesures adoptées : le séjour irrégulier n’est plus une infraction administrative mais… un délit pénal. Les étrangers restés sur le territoire grec après le rejet de leur demande d’asile risquent une peine de deux à cinq ans et une amende de 10 000 euros. La loi supprime également la possibilité d’obtenir un titre de séjour après sept ans de présence sur le territoire grec et porte la durée maximale de rétention de 18 à 24 mois. La chasse aux migrants se poursuit, en Grèce comme ailleurs…