
Le soir du 14 juillet, alors qu’il marchait dans les rues de sa ville, Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), Aly, lycéen de 17 ans, a croisé une voiture de police. Le jeune homme a entendu les policiers dire : « On va le niquer » et est donc parti en courant avant de s’arrêter. Les policiers l’ont alors embarqué et emmené loin des caméras. Ils l’ont tabassé, l’abandonnant ensuite dans la forêt en pleine nuit, avec de nombreuses blessures notamment au visage.
Le crime d’Aly ? Être un jeune garçon noir dans un des quartiers les plus pauvres de France. Dans ce quartier, les jeunes subissent le harcèlement policier quotidien et apprennent dès le plus jeune âge à craindre ces voyous en uniforme qui font leur loi. Alors qu’il n’avait que cinq ans, Aly avait déjà eu une expérience traumatisante et violente lorsque la police avait agressé et injurié sa famille et gazé son appartement lors d’une interpellation.
Dans le Val-d’Oise comme dans tous les quartiers populaires, cette situation est monnaie courante. À Bezons, c’est même la police municipale qui joue le rôle de milice anti-jeunes, bénéficiant de la bienveillance de la municipalité (PS) et de la préfecture.
Ce sont toujours les mêmes qui subissent non pas des bavures, non pas des accidents, non pas les faits d’une minorité de policiers radicaux, mais bien tout un système d’intimidation et de violences policières, un système dans lequel le racisme s’exprime sans complexe.
Correspondant