Mercredi 27 novembre, Daria Saburova était invitée à la Bourse du travail de Lyon par le Collectif 69 en solidarité avec le peuple ukrainien et le Collectif 69 pour les droits des femmes, pour parler de son dernier livre, Travailleuses de la résistance, les classes populaires ukrainiennes face à la guerre.
Le no 20 de Révolutionnaires contenant déjà une critique de l’ouvrage, rappelons seulement que l’autrice démontre avec beaucoup de précision que les travailleurs et les travailleuses d’Ukraine se méfient des présidents qui se sont succédé dans le pays depuis la chute de l’URSS, y compris de Zelensky. Elle explique qu’il existe une résistance ukrainienne des travailleurs organisés sur des bases de classe. Il n’est donc pas si inconcevable ou « théorique » d’imaginer un programme politique de fraternisation des peuples, compte tenu de la proximité culturelle, linguistique, sociale et historique des travailleurs de Russie et d’Ukraine et ce, en dépit du fossé de sang creusé par la guerre de Poutine.
Une politique d’indépendance de classe, seule à même d’amener une paix durable entre les peuples de la région, est donc concevable. Lors du débat, c’est en intervenant en ce sens, qu’une camarade du NPA-R s’est fait huer et interrompre par de vieux militants de la social-démocratie lyonnaise. Ils ont tenté de couvrir son intervention pour l’empêcher de parler : un procédé révoltant et sexiste, pas une manière de débattre entre militants. En revanche, ils ont applaudi de manière inconditionnelle à l’envoi d’armes et au soutien à l’Otan. Après tout, on a les alliés politiques qu’on mérite !
D’autres participants ont tenu à marquer leur accord, ou tout du moins leur solidarité avec notre camarade. Dans le contexte actuel, si la résistance à l’impérialisme russe est synonyme de soumission de l’Ukraine aux capitalistes occidentaux, elle ne règlera aucun des problèmes de la population. Car c’est, entre autres, par l’envoi d’armes que les grandes fortunes de France, des États-Unis et d’ailleurs s’assurent la dépendance du pays à leur égard et l’exploitation du prolétariat. La seule manière de combattre les impérialismes, reste encore la lutte de classe internationaliste !
Izia Tvarskaia