Les créanciers voient la dette comme un investissement et attendent donc qu’elle leur rapporte.
Les différentes crises récentes traversées par le capitalisme ont vu plusieurs pays en difficulté pour payer la charge de leur dette : la montée en puissance de ces agences de notation est un moyen d’ajuster le taux d’intérêt de la dette par rapport à ce « risque ». Elles ont donc pour fonction d’attribuer une note aux grandes entreprises et aux différents États en fonction de leur capacité présumée à assumer leur dette.
Ce système de notation fait pression sur les gouvernements pour mettre en place les politiques patronales à la mode, faites d’austérité pour les classes populaires et de libéralisation du marché du travail. Le « risque » consiste au fond dans l’évaluation de la capacité à faire payer aux classes populaires les intérêts de la dette.
Pour les pays pauvres, la baisse de leur note fait s’envoler les taux d’intérêt des prêts qui leur sont consentis. La France, qui est un pays impérialiste riche, a les moyens de payer ces intérêts, d’autant que leur taux est relativement bas. Mais les marchés financiers, s’ils le souhaitent, peuvent envoyer un message en baissant la note : ils attendent une politique plus dure vis-à-vis des classes populaires. Les politiciens de la bourgeoisie s’empressent alors de propager des discours alarmistes pour préparer la population à ce qu’on lui fasse les poches.
Robin Klimt
Cet article est paru dans un dossier de Révolutionnaires no 23
Sommaire du dossier
- DOSSIER — Budget, dette publique : La pompe à fric pour vider les poches des classes populaires et remplir celles des riches
- La dette : pourquoi, comment… et pour qui ?
- À quoi servent les agences de notation ?
- La dette des États, reflet et instrument des rapports de force entre pays riches et pauvres
- L’envolée de la dette : open bar pour les capitalistes
- Selon que vous serez puissant ou misérable…
- Que faire face à la dette ?
- Petit glossaire