
Quatre licenciements en cours, des menaces contre une collègue en formation, des sanctions disciplinaires en pagaille : les méthodes de la direction n’ont plus de limite dans la répression. Il s’agit de faire peur, de s’attaquer à des travailleurs et travailleuses qui ont su montrer leur combativité ces dernières années. Et bien sûr de réduire les effectifs pour gagner en productivité. Retour sur un été d’attaques patronales dans le poste d’aiguillage de la gare d’Austerlitz, qui pourrait bien déboucher sur une rentrée sous le signe de la riposte.
Une première collègue a été licenciée en avril, deux autres en juillet, pour avoir échoué à un examen qui permet d’accéder au collège maîtrise. Une première sur cet établissement, d’habitude celles et ceux qui échouaient étaient reclassés à l’exécution, où les postes vacants ne manquent pas ! On a donc vu des collègues se faire licencier après avoir travaillé pendant plus d’un an avec nous, et alors que la hiérarchie vantait leurs bons états de service. Le soutien a été unanime, et malgré les vacances scolaires, nous avons été présents pour les accompagner à chaque entretien préalable.
Ces jeunes collègues sont devenus des variables d’ajustement pour la direction qui cherche à réduire les effectifs. Une partie de ces embauches a eu lieu avant les Jeux olympiques, pour assurer le plan de transport pendant que le monde entier avait les yeux rivés sur l’organisation de l’événement. Celui-ci terminé, la direction se débarrasse d’eux.
Un quatrième camarade a été licencié pour des retards alors qu’il était encore en période d’essai. Et enfin une cinquième, menacée de licenciement pour avoir invité sur le campus une autre salariée en formation pour réviser ensemble un examen ! Finalement, la direction ne l’a pas licenciée, c’était trop gros et nous étions mobilisés. Mais le ton est donné et les intentions clairement annoncées : au moindre faux pas, ce sera la porte.
Cette volonté de réduire les effectifs est aussi la conséquence d’une réorganisation imposée par la direction fin 2024 et contre laquelle nous avions fait grève : plusieurs postes de travail avaient été supprimés. La direction a donc moins de besoins pour les couvrir.
Ces licenciements ou menaces sont aussi un moyen de faire peur, de tenter de briser toute contestation au sein d’un collectif qui s’est mobilisé à plusieurs reprises ces dernières années, pour l’amélioration des conditions de travail ou des augmentations de salaire (nous avions notamment obtenu une prime de 1 000 euros avant les JO).
Au cours d’un entretien de licenciement, la direction a évoqué les annonces de budget du gouvernement Bayrou pour expliquer qu’elle s’inscrivait dans la même logique de réduction des coûts. Elle anticipe le gouvernement. La meilleure façon de lui répondre, c’est de préparer la journée de blocage et de grève du 10 septembre en liant la contestation locale contre les licenciements et celle contre Macron, le gouvernement Bayrou et leur politique au service des plus riches.
Correspondant